On prend un coup de vieux quand on devient nostalgique d’une époque que l’on a connu adulte… À la fin des années 90, Trondheim et Sfar créent une série fantasy, genre à la mode à l’époque, Donjon, qui tient autant de la parodie que de la proposition d’un univers bien plus riche que ce que l’on croise à l’époque en bandes dessinées. Prévue pour 300 albums répartis sur trois périodes distinctes mais cinq séries différentes, elle rameute la fine fleur d’une nouvelle génération d’auteurs proche de l’Association ou en devenir – Blain, Blutch, Menu, Larcenet pour n’en citer que quelques uns. Mais le bouillonnement d’idées du départ s’essouffle au moment où les auteurs principaux passent la main au bout de quatre albums chacun. Jouant sur les clins d’œil aux personnages ou aventures précédentes, multipliant les scènes d’action bien pratiques pour meubler, de nouveaux dessinateurs moins à l’aise peut-être, la série se réfugie dans la variante Monster qui voit un dessinateur faire un unique album, ce qui permet plus de liberté. Et au final, dans une une courbe asymptotique truquée, elle finit par s’arrêter.
Trondheim, qui continue dans la même veine avec sa série actuelle Ralph Azham, voulait quand même boucler l’affaire et c’est fait avec deux albums sortis simultanément : Haut Septentrion dessiné par Alfred et La fin du Donjon dessiné par Mazan (il avait déjà réalisé le premier Monster).
J’avoue que je n’ai pas eu le courage de tout relire et j’ai été un peu perdu mais bon, globalement, il faut lutter contre le Grand Khan qui peut se réincarner dans les membres de la famille Hubert et détruire les Objets du Destin qui ne sont qu’un leurre. Il y a donc beaucoup de bagarres et une fin convenable pour tous. Évidemment, ça ne révolutionne rien – il y aurait pu y avoir une fin ouverte, ça aurait été rigolo et peut-être plus ”réaliste”. Après tout, ce n’est pas parce que nos héros prennent leur retraite que le monde arrête de tourner et qu’il n’y a plus d’aventuriers sur les routes…
Deux albums qui donnent surtout envie de relire le début de la saga, quand tout semblait possible, quand l’Univers était vaste et ouvert et les filles vous souriaient dans la rue.
Une courbe asymptotique ?! Y a‑t-il un prof de maths dans la salle pour nous expliquer ?
Ça veut dire – très à la louche – que ça se rapprochait de plus en plus de la fin en prenant de plus en plus de temps pour y arriver. Sauf que dans le cas d’une asymptote, ça n’atteint jamais la fin, c’est pour ça que j’ai rajouté ”truquée”. cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Asymptote
Ah d’accord. Un peu comme quand on parcourt toujours la moitié de ce qui reste à parcourir… on apprend tous les jours grâce au blog de Li-An.
C’est de la même nature, oui :-)
C’est un peu comme le paradoxe d’Achille et la tortue, enfin peut-être.
Oui, c’est ça – je vais faire un billet sur la notion d’asymptote moi…