550 pages d’un gros pavé apte à arrêter un CRS en pleine charge, voilà ce que nous proposent les Éditions Cornélius et Emmanuel Pollaud-Dulian : une vraie belle et riche biographie de Gus Bofa.
Si on ne pouvait pas douter du sérieux du travail de Pollaud-Dulian qui prouve avec son site consacré à l’œuvre de Bofa qu’il maîtrise son sujet, il restait l’inquiétude de lire un livre gentiment enthousiaste sans recul sur l’artiste. Vous pouvez être rassuré, c’est magnifiquement écrit – un vrai plaisir de lecture – et terriblement précis dans la documentation et la culture générale. Vous aurez réellement un portrait de Bofa dans son époque et vous apprendrez plein de choses – le name dropping est particulièrement redoutable et il vous faudra une seconde lecture attentive pour noter les noms des illustrateurs croisés qui semblent mériter le détour.
Gustave Henri Émile Blanchot, dit Gus Bofa, est né en 1883 et mort en 1968 – ce qui signifie que j’ai été son contemporain même si à trois ans, je ne sais pas ce que j’aurais pu lui dire. Fils et petit-fils d’officiers de carrière, il rêve d’expéditions lointaines, de tribus hostiles et de bravoure magnifique. Las, pour faire officier il faut être bon en maths et ça ne convient pas à la nature un peu fainéante de Bofa. Il préfère s’orienter vers le dessin d’humour où il peut gagner facilement un peu d’argent. Et le dessin d’humour de l’époque étant par trop limité, il passe au livre de collection illustré qui sera son activité principale jusqu’à sa mort.
Entre temps, il y aura la Grande Guerre où il est grièvement blessé, une expérience traumatisante qui accentuera son côté misanthrope déjà assez marqué et noircira son inspiration.
L’époque de sortie de ce magnifique bouquin est paradoxal : comme le souligne Pollaud-Dulian, l’héritage de Bofa est à rechercher du côté de la BD surtout (Tardi, Blain et Blutch mais on le reconnaît aussi chez De Crécy ou les Dupuy-Berberian) mais il me semble que le moment actuel n’a pas particulièrement le goût de rêves, d’aventures nostalgiques et d’ironie triste que Bofa cherche à faire passer. L’époque du moment est dans un naturalisme qu’il ne goûtait guère. Il y a d’ailleurs plein de choses qu’il n’aimait pas trop – sans en faire un combat, il préférait la tranquillité aux débats stériles. Ce qui ne l’a pas empêché d’écrire des critiques théâtrales – un peu par hasard et en prenant plus de plaisir à lire les pièces chez lui qu’à les voir montées sur scènes avec des acteurs insupportables – et des critiques littéraires (il n’aime pas vraiment Proust, La Fontaine – un moraliste de cour – ou Céline).
Côté graphisme, il débute comme humoriste et surtout affichiste avec un certain succès. Mais le livre de luxe de collection sera son grand dada… même s’il aurait préféré se passer des collectionneurs, un petit peuple de bourgeois riches aux pratiques étranges. Son idéal aurait été le livre illustré tel que nous le connaissons maintenant et comme le pratiquent des gens comme Sempé. D’ailleurs, il finit par réaliser des œuvres qui lui appartiennent totalement – comme la fameuse Croisière incertaine. Étrangement, il n’a jamais écrit de vrais textes qu’il aurait pu illustrer. C’est peut-être à mettre au compte d’une ”paresse” dont il se vante beaucoup mais ça aurait peut-être pu l’aider à trouver un nouveau public et à passer plus facilement à la postérité 1.
S’il a montré une énergie certaine, c’est dans le fameux Salon de l’Araignée où il a regroupé autour de lui divers artistes dont des illustrateurs qui avaient pour seul point commun leur indépendance d’esprit à une époque où il valait mieux faire partie d’un courant ou d’une chapelle – est-ce que cela a vraiment changé ? Salon qu’il a sabordé gentiment une fois que celui-ci a commencé à avoir un certain succès.
Le bouquin est évidemment plein d’images terribles ce qui n’empêche pas le grincement de dents quand Pollaud-Dulian évoque des affiches ou des livres dont on ne voit rien ou presque. Il reste donc une énorme partie de l’œuvre de Bofa à redécouvrir car celle réédité récemment correspond à la part la plus sombre et en tous les cas la plus personnelle. Malheureusement, Bofa ne rentre pas dans le cadre de l’Histoire officielle de l’Art. Il ne goûte guère les avants-garde de l’époque ni le communisme ni l’antisémitisme ni Freud, enfin rien de ce qui permet d’être dans un courant de l’Histoire qui fait vendre de la presse et écrire des livres à succès. C’est ce désir d’être à l’écart des modes et des péroraisons – ses goûts l’inclinent vers un humour anglo-saxon plus que français à une époque très nationaliste où le mot ”français” est très couramment utilisé pour parler de l’Art – qui me touche le plus.
À la fin du bouquin, vaguement déprimé (je n’arrête pas de lire des biographies d’artistes que j’admire au plus haut point et qui ne rencontrent pas le grand succès ou finissent leur carrière avec difficulté), je me suis quand même posé quelques questions. Avant la guerre, Bofa fréquente le milieu artistique et même théâtral de Paris mais il ne semble pas profiter de sa situation auprès des femmes. En fait, il se marie une première fois avec Alice de vingt ans son aînée et 40 cm plus petite – elle mourra de maladie – puis Catherine qu’il croise en cure, qui boîte comme lui et qui ne semble pas être d’une beauté renversante. Alors que son dessin peut se montrer très sensuel, il n’a pas fait de travaux érotiques, ne goûtant guère l’humour coquin ”à la Parisienne” de l’époque, un classique pourtant du livre illustré de collection. Et alors que Pollaud-Dulian ne cesse de souligner le rapport très fort de Bofa à l’enfance, il n’a pas eu d’enfant. Ces questions, qui m’ont assez intriguées au vu de son travail et de son inspiration, n’auront pas de réponse ici 2.
Je vais finir avec deux points soulignés par l’auteur. (Sur le portail de Joconde, une seule réalisation de Bofa est visible et c’est une affiche publicitaire pour un savon – un petit black devenu tout blanc par le savon surprend sa copine – considérée comme raciste. Elle est devenue probablement l’œuvre la plus connue actuellement de Bofa puisque utilisée très fréquemment pour illustrer le racisme ordinaire de la France de l’époque (1910). Elle est rangée dans les sections ”imprimé ; ethnologie” et je vous invite à envoyer un message à la responsable de la section pour protester bruyamment.) Le portail présente une collection plus fournie de nos jours (mise à jour du 19 mars 2023).
Et l’affaire Jean Bruller. J’ai posté des illustrations de Jean Bruller dit Vercors ici mais j’ignorais à l’époque que cette ”très forte” influence de Bofa avait tourné à l’aigre puisque Vercors a fini par se vanter d’avoir fait peur au Maître par son talent alors que Bofa, qui l’a poussé à trouver sa voie, ne comprenait rien à la pseudo-guéguerre que Vercors menait tout seul comme un grand. Il semblerait qu’une analyse pointue des travaux de Bruller dans l’exemple en question montre des repompages de plan, de construction d’images voire de légendes qui vont un peu plus loin que le simple hommage.
Et j’oubliais de parler du prix. Vous me connaissez, j’ai tendance à me rouler par terre en me pleurant à chaudes larmes dès qu’il faut aborder le coût pécuniaire d’un ouvrage – spécialement un Cornélius. Mais, magie de l’inflation des prix dans la BD, ce bouquin énorme se révèle très abordable comparé au moindre truc en noir et blanc à 30 euros qui vous raconte la lutte d’une vigneronne musulmane lesbienne bio qui aime faire du shopping dans les belles boutiques de fringues avant de partir se battre en Syrie avec son super pote mignon reporter qui écrit un roman douloureux sur son arrière grand-père fusillé en 14 – 18. Vous n’avez donc aucune excuse pour ne pas l’acheter.
- Emmanuel Pollaud-Dulian n’est pas tout à fait d’accord avec cette interprétation, cf. commentaire ci-dessous mais il a l’avantage d’avoir lu et vu des livres dont je ne connais rien. ↩
- en fait si, Emmanuel Pollaud-Dulian apporte des précisions très éclairantes dans son commentaire ci-dessous. ↩
Le portrait ici dessiné vaut bien l’oeuvre du maître.Il y a un bouquin formidable d’Emmanuel de Waresquiel,”entre deux rives” qui s’épanche sur la fin de vie tant d’un Léautaud,Gracq que Gérard de Nerval.Dans ”vie et oeuvres”,il n’est pas mauvais de réchauffer la vie.Passionnant.(et,merci,convaincu).
Le name-dropping est un voyage formidable:pour exemple,dans un entretien de Charles .M.Schulz ‚celui-ci invoque quelqu’ ”inconnus” épatants.
A ce propos,à quand un bouquin de Li-An sur un musée imaginaire des illustrateurs..? (pour tester la frilosité-2014 des éditeurs)
Ça serait rigolo de rêver d’un livre sur les illustrateurs tombés peu ou prou dans l’oubli mais je me rends compte que je suis loin de maîtriser le sujet.
Magnifique livre, je suis très content de mon cadeau !
Ah, moi, je n’ai même pas attendu Nouel. J’étais trop pressé.
Bonne chute, un pitch à vendre, huhu.
Le pire c’est que ça ne paraît pas si caricatural que ça à la relecture…
Je vous rassure, cher Li-An, c’était pas la peine de vous esscuser de ne pas pouvoir nous fournir de prétexte pour ne pas acheter le bouquin : on n’en cherchait pas (de prétexte). Merci, plutôt, pour les scans, sûrement pas faciles à faire vu le volume de la chose.
C’était soit des photos pourries soit des scans pourris. J’ai du choisir.
”…une vigneronne musulmane lesbienne bio qui aime faire du shopping dans les belles boutiques de fringues avant de partir se battre en Syrie avec son super pote mignon reporter qui écrit un roman douloureux sur son arrière grand-père fusillé en 14 – 18.…”
On veut des noms !
Meilleurs voeux pour 14, qu’elle te soit fructueuse et pleine de planches.
”…mais je me rends compte que je suis loin de maîtriser le sujet…”
Votre modestie vous honore, cher Maître, ce qui n’est pas, hélas, le cas de beaucoup de biographes auto-proclamés.
Amitiés.
Pour ce qui est des planches, ça ne dépend malheureusement pas que de moi à moins de me lancer dans le périlleux exercice de l’autoédition.
Cher Li-An.
Merci beaucoup pour ce compte-rendu détaillé et enthousiaste.
Ce fut vraiment un plaisir de le lire.
Désolé pour le ”name-dropping”. Je pensais, au début, inclure un dictionnaires des personnages mais, à l’arrivée, le livre était déjà assez volumineux comme cela ! Nous avons dû retirer 20 pages de dessins pour rester à un format raisonnable.
Sur les questions que vous posez à juste titre, voici les réponses que je peux donner.
Comme beaucoup d’hommes revenus de la Grande Guerre, Bofa pensait qu’il valait mieux éviter de mettre au monde des enfants, qui serviraient de chair à canon pour la prochaine ”der des ders”. Ayant compris ”l’étonnante vanité” de la vie, Bofa ne souhaite pas ”la léguer à d’autres”. A ceux qui lui rétorquaient que si tout le monde pensait comme lui, l’humanité disparaîtrait, il répondait : ”Et alors?”
Il est certain que le jeune Gus Bofa, grand, sportif, attirait les femmes. Lui-même ne semblait pas insensible aux charmes des comédiennes. ”Solution Zéro” évoque une suite d’aventures plus ou moins sentimentales. Mais dans ce que j’ai pu consulter de sa correspondance et de ses carnets intimes, Bofa n’y fait aucune allusion. Le seul souvenir qu’il évoque est celui de la femme qui venait faire le ménage dans son atelier, et qu’il n’a jamais rencontrée. J’ai donc choisi de respecter sa discrétion.
Quant aux ”curiosa”, bouquins érotiques et dessins graveleux, cela ne l’intéressait pas. Il préférait faire l’amour plutôt que le dessiner. Pour lui laisser la parole : ”J’ai compris tout de suite qu’il n’y avait pas à rêver sur l’amour. J’ai compris un petit peu plus tard qu’il n’y avait pas non plus à rêver sur la guerre. Ce sont les deux sujets sur lesquels il est impossible de rêver, personnellement il m’est impossible de rêver. Ce sont des sujets qui sont noyés dans des contingences tellement serrées et tellement précises qu’il est absolument impossible de s’évader. Ou bien on est content de ce qu’on fait, ou bien on n’est pas content. On est content s’il s’agit d’une jolie femme qui vous plaît ; on n’est pas content s’il s’agit d’une guerre contre l’Allemagne et l’Autriche – Hongrie. On est obligé de les subir, et puis il n’y a rien d’autre à faire. On subit la vie amoureuse, on ne la fabrique pas. On subit la guerre, on ne la fabrique pas. Si on la fabriquait, on ne la fabriquerait pas comme ça.”
Les seuls dessins franchement et crûment sexuels qu’il a réalisés, étaient un cadeau de Noël destiné à son épouse Catherine. Ils les représentent, lui et sa femme ( une sorte d’autobiographie sexuelle d’une franchise désarmante). Hélas, ces dessins ont disparu au hasard des ventes. Je les évoque dans la biographie mais, faute d’en avoir alors retrouvé la trace, je n’ai pu les reproduire.
Si je peux me permettre de corriger un point de détail, Bofa a écrit de ”vrais textes” et les a illustrés. C’est du moins mon opinion. Je pense à ”Rollmops”, qui sous ses allures de farce est largement autobiographique, à ”La Voie libre” , à ”Déblais”, à ”La Croisière incertaine” et surtout ”La Symphonie de la peur”, que Cornélius rééditera.
Merci encore pour vos commentaires et votre analyse, juste et fine.
Emmanuel.
”20 pages de dessins en moins” ? Arghhhh, je meurs.
Merci beaucoup pour ces précisions. J’avais plus ou moins deviné pour ce qui est des enfants et il y avais quelques pistes côté femmes mais très légères. Pour de ce qui est de ses ouvrages ”complets”, je ne connais que La croisière incertaine qui est surtout graphique – et ne peut pas prétendre à un statut littéraire. Je vais quand même préciser tout ça dans le billet.
Certes, le choc est rude…
Mais si les ventes vont bien, il est envisageable de publier un supplément, avec des dessins qui ont du être écartés, faute de place, de la biographie, et des inédits découverts depuis.
La partie ”littéraire” de l’oeuvre de Gus Bofa reste à rééditer. Elle en vaut la peine. Dans un monde idéal, on republierait aussi ses critiques littéraires, parues dans ”Le Crapouillot”.
En principe, il devrait y avoir des surprises cette année…
A suivre donc.
Emmanuel.
Miam miam, j’aime bien les surprises de ce genre. Nous allons attendre cela de pied ferme.
J’ai aussi eu le plaisir de me le faire offrir pour pour noël, ça se lit tout seul, c’est beau et bien fait (”beau comme un Cornélius”, dit l’expression populaire). Hélas, l’aillant lu au lit j’ai bien faillit me faire étouffer par le poids du volume !
Je l’ai trouvé relativement confortable – comparé aux éditions luxe de Franquin dans lesquels je n’ose même pas investir.
J’ai acheté ce livre magnifique sans réfléchir, ça ne m’arrive plus souvent, merci à l’auteur puisqu’il passe par ici (et à l’éditeur).
Merci pour cette chronique, et l’avant-dernière phrase m’a fait beaucoup rire.
De l’humour typiquement auteur frustré et revanchard. Il n’y a pas besoin de réfléchir pour Bofa.
Par ailleurs,sur ce blog,d’autres précisions d’Emmanuel Pollaud-Dulian.Une bête question,sur la popularité de son oeuvre:y avait-il une résonnance,des échanges entre Gus Bofa et le public-masse anonyme et sans doute peu visible-un frêle contact ?
Achetait-on ”du” Gus Bofa ?
Bonjour.
Excellente et épineuse question !
Gus Bofa a touché un public relativement large avant la Grande Guerre. Les murs des rues où étaient collées ses affiches constituaient une sorte de grande salle d’exposition pour ses dessins. Il touchait aussi les lecteurs de la presse, que ce soit le ”Journal”, créé par Fernand Xau , ci-devant imprésario de Buffalo Bill, un des quatre plus grands quotidiens français, destiné à une clientèle d’instituteurs, de commerçants et d’ouvriers, ou ”Le Rire” et ”Le Sourire”, hebdomadaires illustrés, dits humoristiques, lus par la petite bourgeoisie . On peut aussi penser que des fascicules bon marché comme ”Les Gaîtés du Chat Noir” (1913) , vendus 95 centimes, avaient une clientèle assez large.
Des livres comme ”Le Chant de l’équipage” (1918) ou ”Martin Burney”(1919), qui ne sont pas des livres de luxe, ont été tirés à 6.000 exemplaires, et vendus 4 francs pour l’un, 2,50 pour l’autre. Et Antoine Blondin se souvient d’avoir lu, enfant, ”Martin Burney”. On peut donc penser que, si on fait confiance aux chiffres des éditeurs, Bofa pouvait au mieux toucher quelques milliers de personnes.
En ce qui concerne l’après-guerre et le livre de luxe, c’est un tout autre problème. Par exemple ”Les Fables de La Fontaine” sont tirées à 100 exemplaires, vendu 7.000 francs. Il va de soi que pratiquement personne, à l’époque de Bofa, hormis ses amis et quelques collectionneurs fortunés, n’a vu les dessins pour ”Les Fables”. Certains des dessins du ”Don Quichotte” ont été exposés à l’occasion de la publication du livre , mais vus par une poignée de visiteurs parisiens. Le livre lui-même, tiré à 580 exemplaires et vendu par souscription, a aussitôt disparu dans le secret des bibliothèques.
Pour résumer, je pense que Gus Bofa était parfaitement inconnu du grand public. Lequel n’aurait pas compris, de toute façon, son dessin et a toujours préféré Dubout ou Poulbot.
Sa réputation n’a jamais dépassé le cercle des écrivains (Carco, Mac Orlan, Cendrars, Malraux, Max Jacob…) que le dessin intéressait, celui des dessinateurs qui le considéraient comme un exemple (Dignimont, Falké, Chas Laborde, Oberlé…) et celui de quelques amateurs éclairés (Galtier-Boissière, René Kerdyk, André Salmon…).
Bofa avait choisi de créer son oeuvre dans le cadre du livre parce qu’il pouvait s’y exprimer de façon plus libre et plus complexe que dans l’affiche ou le dessin de presse. Il avait, de ce fait, choisi, en toute connaissance de cause, comme Chas Laborde d’ ”entrer dans la clandestinité artistique” et de ne pas faire fortune.
On n’achetait pas du Bofa. ”Rollmops” a été un échec total, Bofa devant racheter le stock. A noter que le milieu de l’art sérieux, honnête, coté, ignorait tout autant Bofa que le faisait le grand public. Il n’a eu l’honneur ni des galeries, ni des musées, ni des institutions. Après sa mort, il fut brièvement présent dans le ”Dictionnaire des petits maîtres de la peinture”, avant d’en être chassé en tant que dessinateur.
Disons que la renommée de Bofa aujourd’hui n’est sans doute pas très éloignée de celle qui était la sienne de son vivant !
Je ne sais pas s’il faut en tirer une leçon et laquelle…
Emmanuel Pollaud-Dulian.
Merci infiniment !
Aprés deux heures,fin Décembre avec BRÜNO,un sujet sur Gus Bofa dans ”Mauvais genres”
http://www.franceculture.fr/emission-mauvais-genres-les-desenchanteurs-rejouissants-gus-bofa-dino-risi-2014 – 01-04
Oui, on m’a prévenu. Si j’ai le temps – d’après mon expérience on en apprend pas plus que ce qui est déjà marqué dans les livres.
Bonjour.
L’émission de France Culture permet d’entendre la voix de Gus Bofa, grâce à des extraits de ”Les Rêves perdus de Gus Bofa”, entretien diffusé le 23 septembre 1954.
Et l’INA a eu la bonne idée de mettre en ligne l’intégralité de l’émission :
http://www.ina.fr/audio/PHD88004628
Bien cordialement.
Emmanuel Pollaud-Dulian
Merci pour l’info, je m’en vais écouter ça avec curiosité.
Cet article plus l’intervention de l’auteur himself (ainsi que le lien vers l’INA), ne peuvent que décider à l’achat ceux, qui comme moi, ne connaissent Gus Bofa que de vue(s).
Dans les héritiers de Gus Boffa, Jean Bruller arrive (selon moi) en tête, ce qui explique sans doute ”L’affaire Bruller”, que je connaissais racontée, version Vercors, dans le livre de ce dernier ”Le mariage de M. Lakonik” (réédité par le CNBDI en 2002). La ”version” de Jean Bruller entourait Bofa d’une aura un peu sombre.
Mais comme il n’y a pas de vrais bons, ni de vrais méchants dans la vraie vie. Je vais suivre Emmanuel Pollaud-Dullian pour en savoir un peu plus cet ”enchanteur désenchanté”, même s’il manque 20 pages dessins ! :-)
Oui, il faut acheter ce bouquin pour qu’il soit un vrai succès pour qu’on puisse voir d’autres choses de Bofa – et merci pour ce ”test*, ami Pat.
Cher Monsieur Pollaud-Dullian,
J’aurais besoin d’entrer en contact directement avec vous pour une question liees aux relations (si elles existent) entre Bofa et le Studio Disney.
Je suis un historien de Disney, auteur de plusieurs livres sur le Studio Disney et ses artistes, dont Disney’s Grand Tour et Walt’s People. Je prepare ces temps-ci une serie de six livres d’art pour l’editeur de San Francisco, Chronicle Books, sur les ”concept artists” de Disney.
En conduisant mes recherches pour ces ouvrages, je me suis penche sur les projects abandones d’une version en dessins animes de Don Quichotte prepares dans les annees 40 par Disney.
L’un des dirigeants de Disney, John Rose, dans une interview inedite mentionne que vers 1940 il a fait decouvrir la version de Don Quichotte par Gus Bofa aux artistes de Disney qui furent fascines par son art.
Tout ceci nous conduit a un mystere dont j’ai besoin de discuter par email avec vous.
A tres bientot.
Didier Ghez
didier.ghez@gmail.com
Bonjour, vous pouvez le contacter directement sur le site consacré à Bofa qu’il gère ici : http://www.gusbofa.com/
L’adresse email sur le site ne fonctionne pas, malheureusement et tous le emails me reviennent :-(
Il se peut que j’aie une adresse email fonctionnelle mais malheureusement, mon ordi est en transformation. Il devrait revenir sous peu. Je vous recontacte dès que possible.
Merci infiniment !