Voilà un album presque ”rétro”. Couleurs directes, personnages délirants, univers poético-bordélique, j’ai eu l’impression de faire une marche arrière vers les années 90, à l’époque où Delcourt publiait avec succès ce genre d’histoires qui tenaient surtout sur l’univers graphique.
Il est un peu compliqué de résumer ce premier tome des Aventuriers du Temps Perdu. Beaucoup de personnages sont présentés sans qu’aucun ne prenne vraiment une place centrale. En fait, c’est la première fois que je lis un album qui a deux ouvertures successives. Pour résumer à la louche, dans un univers délirant mais plutôt cohérent, le Nord a disparu, ce qui met le bazar un peu partout et particulièrement dans la vie de La Pérue, explorateur au service de sa Majesté Irénée. Laquelle Majesté est tombé amoureux fou de ce qui paraît être une belle roulure, la preudo princesse Aïcha Pardiosa, qui passe d’une cour à l’autre pour piquer à l’aide de ses complices de vieilles pièces de monnaie inutilisées. Mais elle est tellement bien fichue que tout le monde tombe amoureux d’elle, même les lapins blancs… Voilà une partie de l’histoire parce que je mets de côté d’autres personnages qui récupèrent un oeuf de clepsigrue d’où sort un gamin qui… Laissons tomber.
Lupano – mazette, c’est son second album que je chronique en peu de temps – s’amuse énormément à faire partir son univers dans tous les sens sans que l’on puisse dire si tout cela est bien ficelé (la quatrième de couverture nous en apprend plus sur l’histoire que ce que l’on en lit dans l’album) et Andreae rebondit là-dessus avec ses couleurs directes – mais des lettrages informatiques, nous ne sommes plus à un paradoxe près. Personnages improbables, écologie surréaliste, décors délirants, le plaisir des deux compères est contagieux et on tourne les pages en se demandant ce qu’ils vont pouvoir encore inventer. Un album rafraîchissant au milieu des sorties historiques et vaguement lugubres.
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Andreae est un artiste aux couleurs géniales
Quel claque dans la morbide ”confrérie du crabe”
Me suis fait offrir ce nouvel ouvrage à cause du dessin.
Pas réussi à le lire mais je ne désespère pas d’y parvenir
@Kris : ce n’est quand même pas si dur que ça :-)
AndrEae.
11 ans plus tard, il est temps de faire un premier bilan : la série est réussie (mais elle aurait pu faire 15 tomes de plus) et Lupano est un génie, parce qu’il est capable de mener à bien des projets dans plein de directions différentes, et en général c’est assez réussi.
Malheureusement pour moi, aucun de ses projets ne correspond à mes goûts profonds. Dommage pour moi – et son succès démontre à quel point j’aurai fait un mauvais éditeur. Je n’ai même pas été tenté d’acheter la suite.
Je n’ai pas lu les vieux fourneaux, que ma femme adore, normal j’en suis un, mais ça risque d’être trop mainstream pour moi. Je suis néanmoins sidéré par la variété et la qualité de sa production, bien que ma propre sensibilité soit surtout accordée avec les vieux Moebius et les comics psychédéliques de chez Vertigo (DC) période mid-90s.
Ça ne m’attire pas du tout ces histoires de vieux. Parce que je suis encore jeune dans ma têt.
J’ai bien peur que les vieux fourneaux ne parlent que de ça : des vieux qui sont restés jeunes trop longtemps. C’est pourquoi j’évite soigneusement de le lire, j’ai assez d’effets miroirs comme ça dans ma life, tu ‘ois ?
Bien répondu.