Vous avez dû remarquer mon enthousiasme pour le Royaume, la série de Benoit Feroumont publiée chez Dupuis. J’ai donc cherché à l’interviewer et, c’est là que les années à faire ce blog ont fini par porter leurs fruits, M. Feroumont était partant puisqu’il avait eu l’occasion d’admirer ma mauvaise foi à maintes reprises en passant ici même. Pour une meilleure compréhension, il faut savoir que Benoit Feroumont a une formation d’animateur et a travaillé/réalisé de nombreux films d’animation (petits et grands). Trêve de blabla, entrez donc dans le Royaume et découvrez ses sombres secrets !!!
L’interview
J’avais été surpris par le nom de la série lors de la sortie du premier album : Le Royaume t.1 sortait du concept ”une série = un héros” et sous-entendait un univers plutôt qu’un personnage. D’où est venue cette idée ? Et qu’est-ce que vous espérez en tirer ?
Benoit Feroumont – Au début c’est parti de l’univers. J’ai réalisé un court métrage appelé Dji vou veu volti. J’avais plein de recherches graphiques. J’avais l’espace en tête. Quand Fred Niffle m’a proposé de rejoindre la nouvelle formule de Spirou magazine, il m’a proposé de faire quelque chose comme le film. Au début ça m’énervait parce que je sortais de trois ans de prod et cela me gavait de m’y replonger. Mais finalement l’idée était très bonne. Et surtout très pratique et économique pour moi. J’ai juste placé des nouveaux personnages et joué avec mes marionnettes. Comme un jeu d’enfant genre playmobil. J’ai créé de archétypes et je me suis amusé avec eux. Alors c’est vrai qu’au départ l’idée était plutôt de ne pas s’attacher à un personnage. Mais Anne est apparue. Et un peu malgré moi elle a pris beaucoup de place.
Dans les deux tomes, on voit se dégager un personnage central qui est Anne, ancienne servante du Roi et jolie tenancière. Est-ce qu’après tout, ce sont les ”aventures d’Anne” qui nous sont narrées ?
BF – Oui. Après la première histoire courte, je me suis demandé comment continuer. Je me suis naturellement demandé ce que cette jeune femme allait devenir. Et puis sa descente en ville me permettait de visiter la ville en sa compagnie. Et les lecteurs aussi. Et ensuite je me suis rendu compte que j’adorais la dessiner et son caractère. Maintenant avec la distance j’ai compris qu’à travers elle je racontais des choses très personnelle. C’était très inconscient. C’est récemment que j’ai compris cela.
Les personnages féminins ont une grande importance dans les deux tomes : ce sont des personnages indépendants et très forts (Anne, Cécile, Nathalie et même la Reine) alors que les hommes sont plus empotés. Est-ce une BD féministe ou simplement ”girly” ?
BF – Les deux. Il semblerait que je parle bien des filles. Je serai très fier si j’arrivais à faire une BD girly. J’ai fait des choses plus dures étant plus jeune.
Vous avez beaucoup travaillé pour l’animation (et c’est encore le cas) avant de faire de la BD. En règle générale, les anciens pros de l’animation font des albums très graphiques. Les vôtres sont plutôt sobres au niveau du dessin et se concentrent sur les personnages. Est-ce un choix délibéré ?
BF – C’est encore le cas. J’ai pas mal de projet en animation et cela me démange de plus en plus d’en refaire. Les grosses équipe. Participer à un travail de groupe. Mais cela sera pour la fin de l’année.
Disons que le graphisme évolue beaucoup ces derniers temps. Je suis de plus en plus précis. J’ai de plus en plus d’ambition pour les images. Le problème c’est que parfois j’en fait trop et je me perd. Je dois faire attention à ne pas me regarder dessiner mais à faire les choses justes. Quand le dessin est plus simple c’est plus facile. Mais au début l’ambition n’était pas du tout graphique mais narrative. Je voulais des personnages simples. Je voulais aussi avancer vite sur chaque planche. Donc graphisme simple. Je voulais raconter des petites histoires de rien du tout. Je veux parler des personnages
Comment s’est fait ce passage vers la BD ? Est-ce une vocation longtemps contrariée ou une envie plus récente ?
BF – J’ai toujours fait les deux. Mais c’est la première fois de ma vie que je me consacre uniquement à cette activité pendant autant de temps.
J’ai eu l’impression à la lecture du premier album de nombreuses références plus ou moins souterraines à une tradition franco/belge (Peyo, Franquin, Morris, Astérix…). Vous vous situez dans cette optique ou vos inspirations sont-elles plus larges ?
BF – Oh oui, bien sûr. Parce que ce sont des lectures de mon enfance. Je les ai dévorées et relues inlassablement. Mes inspirations graphiques sont plus larges bien sûr. Comme à peu près tout les dessinateur, j’ai commencé à m’intéresser à d’autres auteur, d’autres graphisme dès que je suis sorti de l’enfance. Rien que du très classique.
En grand professionnel de l’interview, j’ai relu le tome 1 et j’ai été marqué par une espèce d’irrévérence par rapport aux canons de l’histoire pour jeune public. D’entrée, on voit le Roi avec une jeune fille dans son lit (même si c’est en tout bien, tout honneur) et quelques planches plus loin, il va pisser au balcon. Même si Titeuf a dépoussiéré la BD jeunesse, ses écarts de langage et d’action restent dans un cadre ”pseudo réaliste” justifiés au nom d’une réalité décalée. Ici, on est dans un cadre bien plus balisé et même si on pourrait rapprocher ça de Schrek, on va un peu plus loin (dans le tome 2, Anne raconte son premier baiser avec la langue sans aucune gêne). Vous n’avez pas peur d’aller trop loin ?
BF – Non. J’essaie de ne pas pratiquer l’auto censure. C’est très répandu maintenant. J’ai beaucoup travaillé dans la pub où là je pratiquais beaucoup l’auto censure pour anticiper les remarques des clients. Ici je fais de la BD et j’ai une liberté totale. Et je compte bien continuer à en profiter le plus longtemps possible. Je n’ai pas de recette mais il me semble qu’une jeune fille dans un lit et un type qui fait pipi sont des choses de la vie ”normale”. Si je commençais avec des trucs comme de la violence graphique, genre des tronches explosées avec plein de sang, (ce qui est très drôle parfois dans d’autres BD ou des manga tellement c’est exagéré) je pense que cela ne fonctionnerai pas.
J’aimerai justement aller encore plus loin dans les thèmes inabordés de la bd franco belge dites classique. Je pense que j’essaie d’être irrévérencieux. C’est plutôt dans mon caractère. Mais j’aime bien rire avec les gens plutôt que contre eux.
Nous avons ici en Belgique un chroniqueur matinal qui s’appelle Thomas Gunzig. Il fait des billets hilarants devant des politiques qui sont juste en face de lui. Il réussit le tour de force de se moquer d’eux tout en les faisants rire comme des fous. L’exemple contraire, c’est Stéphane Guillon. Ce mec est hyper talentueux et il me fait rire mais c’est un rire comment dire très agressif et provocateur. Assez ricanant en fait. Je ne veux pas faire comme Stéphane Guillon parce que cette provocation , j’en suis parfaitement incapable. Par contre j’aimerai faire comme Thomas Gunzig. Et ceci n’est absolument pas un jugement de valeur.
Toujours dans le tome 1, le personnage d’Anne est carrément un objet de désir. Tout le château lui court littéralement après, le Roi la rejoignant même dans sa nouvelle maison sans que ses intentions soient très claires. C’était vraiment le thème de l’album ? Est-ce qu’il faut en déduire un sens caché à la qualité de sa tarte ?
BF – Oui Anne est un objet de désir. Mais le thème de l’album 1 ce n’est pas ça. Le thème c’est comment une jeune personne va se trouver une nouvelle vie, un nouveau travail et des nouveaux amis. Mais ce thème s’est imposé tout seul, sans réflexion préalable. Ce premier album est une improvisation narrative.
Les rapports de Anne et de son soupirant, François le forgeron, sont très drôles. Il est fou amoureux et elle le repousse vaillamment. Dans le tome 2, on a l’impression qu’il marque des points, qu’il est moins benêt. Comment va-t-il évoluer ?
BD – Anne est fondamentalement indépendante. C’est une féministe avant l’heure. Ce n’est pas tant François qui la gène mais plutôt l’évidence qu’il a de la demander en mariage. En fait il ne se soucie guère de savoir si elle l’aime ou pas. Puisque lui est amoureux, elle doit l’épouser. Anne trouve ça agaçant. Il marque des points en effet parce que même s’il est complètement stupide et maladroit avec elle, c’est un vrai brave type, courageux, valeureux et complètement désintéressé. Une somme de qualité qui ne peuvent qu’être admirées. Mais elle continuera à le repousser vaillamment. J’ai beaucoup de plaisir à les mettre en scène ces deux là. Parfois j’utilise François comme pour exprimer les nombreux râteaux que j’ai pris dans ma vie. Je me suis souvent retrouvé dans sa situation de ne pas comprendre ce qu’elle peuvent bien vouloir. Mais aussi j’aime me mettre dans la peau d’Anne (tiens joli titre).
Le Roi est aussi un personnage très étonnant : dans le tome 2, on découvre qu’il a fait enfermer son frère dans le cachot pour éviter une guerre au royaume, ce qui détonne avec son rôle de ”gentil roi sage”. Est-ce qu’il y a une volonté de prendre à contre pied tous les clichés ou est-ce que ça vient naturellement dans l’histoire ?
BD – Oui, je voulais vraiment prendre le contrepied du cliché. Les gens de pouvoir sont souvent des gens complexes. J’ai toujours été étonné de lire des interview ou de voir des politiques à la retraite. Ce sont des gens charmants, très cultivés, intelligents, drôles. Loin de l’image qu’ils ont dans les médias. Le roi je le vois comme un vieux roublard. Un mec intelligent qui aime pas être roi mais qui le fait quand même pour être sûr que la paix règne sur le Royaume.
Est-ce le thème de ce second volume est l’imposture ? Ou le mensonge (après le désir dans le tome 1 !) ? En effet, on apprend que le Roi tient son pouvoir d’un mensonge, Les héros se déguisent pour voyager en jouant un rôle et le nouveau personnage important, Jean-Michel, capitaine de la garde de la Reine, joli coeur et frimeur n’est qu’un imposteur. Face à eux se dresse un Roi déchu et aimé par sa fille qui, eux, ne jouent pas de rôle.
BD – L’imposture, c’est bien ça. C’est très bien.
Les oiseaux bavards sont des personnages cruciaux dans les histoires. Curieusement, ils disent la vérité à tout le monde, ce qui embarrasse la population et provoque le destin des personnages. C’est particulièrement marquant dans le tome 1, moins dans le 2. On se retrouve donc avec un Royaume dont la paix est basée sur un mensonge et bousculé par la parole de la vérité ? J’ignore s’il y a des références avec Johan et Pirlouit que je connais mal mais, dans le cas des histoires de Peyo, Pirlouit est un élément de désordre par ses farces et son activité dans un univers balisé qui correspond à l’idéal de la société de l’époque. Ici, ce sont les oiseaux qui jouent le rôle de Pirlouit mais en paroles et avec une volonté inverse (apporter de l’ordre dans un monde désordonné).
BF – Les oiseaux ont plusieurs rôles. Premièrement , comme tu le dis, ils sont des révélateurs de la vérité. Ils disent tout haut ce qu’ils ont vu et que tout le monde voudrait garder secret. Ils sont des perturbateurs des petites hypocrisies de la vie de tous les jours. Ils provoquent en effet le destin des personnages. Leur but est assez obscur si ce n’est l’amusement, la rigolade et la moquerie. Pour moi personnellement ils sont super amusants à utiliser et très pratique en cas de blocage de scénario. Mais parfois aussi ils sont assez encombrant puisqu’ils voient TOUT.
Pour la comparaison avec Pirlouit, l’élément perturbateur s’arrête là. On me compare beaucoup avec Peyo ces derniers temps. Et surtout avec Johan et Pirlouit. J’en suis très content. Pirlouit avait un rôle de compagnon du héros. C’est un peu comme le capitaine Haddock avec Tintin. Un héros « fade » et un compagnon haut en couleur. Cela ressemble à une recette et d’une certaine manière c’en est une. Les oiseaux ne sont pas des compagnons, ce sont des emmerdeurs pur jus.
J’ai toujours entendu parler d’une différence d’appréciation entre l’humour belge et français, le second considéré comme plus méchant, plus référencé. J’ai eu l’impression que votre humour est du coup plus français que belge. Une idée sur la question ?
BF – Plus haut j’ai un peu abordé cette question. Ce que j’aime bien c’est provoquer des rires qui font « HAHAHA » plutôt que « HINHINHIN ». Je ne crois pas que cela soit une histoire de nationalité. Mais il est évident que les français aiment le ricanement, la blague contre quelqu’un, la moquerie, la raillerie, l’indignation. Un rire qui s’accompagne d’une critique, d’une ralerie, d’un bougonnement (Je pense à Stéphane Guillon, Nicolas Canteloup, Coluche, Les bronzés, Desproges, L’écho des Savanes, Charlie Hebdo, la bande à Ruquier,… etc…) . Ce genre d’humour est parfois très méchant. Et puis il y a un autre type d’humour qui cherche la connivence avec les gens (Gad Elmaleh, Dubosc, …) Je crois que j’essaie de rire avec les gens.
Est-ce que vous comptez poursuivre en parallèle une carrière d’auteur BD et d’animateur ?
BD – Oui. Il va falloir que je m’organise mais je compte bien faire les deux.
Je suis un grand défenseur de la tradition franco/belge (plutôt Spirou) mais il semblerait qu’elle ait du mal à se renouveler. Si il y a de bons auteurs, je n’ai pas l’impression d’auteur classique marquant qui soit apparu en Belgique ces dernières années (mais je suis myope). Du coup, le Royaume est pour moi une série importante qui semble apporter un vrai sang neuf au genre. Comment vous situez vous dans la BD contemporaine (Nouvelle Vague française, manga, etc…) ?
BF – J’ai du mal à définir mon travail. C’est seulement maintenant que je lis des critiques, que je réponds à des journalistes que je commence à voir plus où moins où je me situe. Mais en même temps je ne sais pas si c’est très utile pour moi. Alors me situer dans la BD actuelle, je ne sais vraiment pas. Très honnêtement je ne suis intéressé par cette notion que dans la mesure où mes dessins sont en adéquation avec ce que j’essaie de raconter.
Je pense que je suis la somme des influences que j’ai reçu. J’ai tout juste 40 ans. J’étais enfant dans les années 70, ados pendant les années 80, étudiants jusqu’au milieu des des années 90, jeune professionnel dans les années 2000. J’ai vu des tas de truc dans leur époque : Spirou, Astérix, les Schtroumphs, Johan et Pirlouit, Tintin et les Picaros, Blueberry, Le scrameustache, puis Goldorak, Candy, Capitaine Flam, Remi, Les chevaliers du Zodiaque, Thorgal, Rork, Frank Miller, Otomo, les Indépendants français et Belges, l’appartion de Zep, les succès de Van Hamme. Chaque fois que je lisais ou voyais un truc qui me plaisait je m’enthousiasmais et me disais que je devais prendre cette voie.
Là maintenant, je suis un peu en train de régurgiter toutes mes influences, toutes mes envies, toute mes lectures et enthousiasmes… je crois que cela donne une sorte de bouillie que je tente de rendre cohérente.
Je suis édité par les éditions Dupuis. C’est comme Spirou, chacun a son idée sur la question. Quand les mangas sont apparus, Dupuis a refusé de se lancer dedans. C’est Dargaud qui a invité les gens de l’Association en créant Poisson pilote. C’est Delcourt ou des indépendants qui a édité des bd américaines. On peut voir cette maison d’édition comme le gardien rabique du temple Franco-Belge. C’est à la fois vrai et faux. Il y a un passé très riche qui peut être lourd si on essaie soit même de coller à ça. Moi je suis là parce que l’équipe éditoriale actuelle me laisse totale liberté tout en regardant mes envois avec critique. Je ne suis en aucun cas sommé de faire ceci ou cela. On cherche à faire les choses le mieux qu’on peut.
Encore merci à Benoit Feroumont pour avoir pris le temps de répondre à mes nombreuses questions. Toutes les images présentées ici ont été ”empruntées” à son blog http://bferoumont.blogspot.com/ (sauf Anne à la plage). Quoiqu’il en soit, vous savez ce qu’il vous reste à offrir pour ce Noël.
Passionnant.Et trés réféchi et ”joliment” pensé.
Et drôle (je parle de la BD).
Je suis bien content de cette interview car j’ai moi aussi beaucoup accroché à ce Royaume. Irrévérencieux, malin, inattendu et comme re-dit dans l’interview : ”pas auto-censuré” (ça se sent), j’ai eu un vrai coup de coeur. C’est d’autant plus amusant que je suis tombé dedans parce que des collègues de travail (je suis bibliothécaire), mères de famille, m’en avaient parlé comme une bd clairement pas pour enfants… Bin bien sûr que si ! Pour enfants, pour adultes !
Chapeau monsieur Feroumont. Moi qui suis un tout jeune scénariste de bd (première bd publiée en septembre 2011), le Royaume fait partie du genre de lectures qui me poussent à l’exigence : celle de surprendre.
Merci pour ce commentaire enthousiaste, Loïc, et bon courage pour ton premier album ! (on peut voir des choses quelque part ?).
Sur et certain que FEROUMONT se surprend lui‑m^me à l’écriture.J’ai des souvenirs(mais les auteurs n’aiment pas tellement ça)d’histoires courtes de Benoit Feroumont(souvent avec Vehlmann,dont une revanche d’un ours en peluche;oui,bon.))et j’ai le sentiment que le lecteur,lui aussi,a un parcours avant de pénétrer ce Royaume,inspiré!C’est un plaisir de voir un ”jeune” n’ayant pas perdu en chemin ses promesses.Long et bon chemin à lui !
Ce n’est quand même pas un jeunot de la dernière tétée, hein :-)
Hello Li-Ann,
on ne peut pas voir de prémices de notre album mais je peux en revanche t’indiquer le lien de la dessinatrice pour te faire une idée au moins graphique.
http://ahurie.blogspot.com/
Va au mercredi 13 octobre pour voir une case et notre personnage masculin principal :)
Merci pour ton intérêt en tous cas !
Li-An (béh) que ça s’écrit. Ça a l’air intrigant votre album.
Portrait de Feroumont dans La Libre :
http://www.lalibre.be/culture/livres/article/616784/les-deux-passions-de-feroumont.html
Mais s’ils adaptent ça, il n’aura plus de temps de faire des BD !
Le tome 3 est annoncé pour avril 2011.
http://bferoumont.blogspot.com/2011/01/quelques-nouvelles.html
Je ne sais pas si la prépublication est terminée dans Spirou (je vous souhaite bon Patti Smith en supposant que vous n’allez pas louper ça – private message).