Voilà la fin d’une histoire commencée il y 5 ans par Jean-Louis Fonteneau et Etienne : Brüssli, demi dragon élevé par une famille d’adoption avait défait les loups alliés à la méchante Elzébeth qui croyait trouver de l’or dans la mine où est emprisonnée la dragonne maman du petit Brüssli. À la fin du tome 2 (que je n’avais pas chroniqué, probablement par désespoir), Brüssli s’en allait à la recherche de ses vrais parents sans se douter qu’il devait la vie à une intervention maternelle.
Dans ce tome 3… Faut-il vraiment que je parle du scénario de Fonteneau ? Si il m’arrive de dire du mal de mes confrères, c’est en général lorsqu’ils sont riches et bien portants… Bon, on va le faire vite en citant le dialogue d’explication de la maman dragonne : ”Je suis la reine Ingrid. Nous vivions heureux ton père et moi, quand le sorcier Olrik et sa bande ont envahi notre île. Comme je haïssais ce maudit démon, il m’a changé en dragonne. Je suis restée prisonnière dans les profondeurs de la Montagne Rouge, retenue par une chaîne magique que ton amour a brisé”. En effet, il a fallut que Brüssli sanglote après sa maman pour qu’elle se libère. Évidemment, toutes ces histoires de sorcier, il n’y en a aucune trace dans les tomes précédents… Bon, bref, Brüssli va casser la tête aux méchants avec l’aide des ses amis et d’une équipe de bonnes soeurs et voilà, c’est fini. J’ignore si ça a été écrit pour boucler l’histoire rapidement et qu’il a fallut improviser ou si c’était prévu comme ça dès le début, mais je suis loin d’être convaincu. Fonteneau invente une entourloupe scénaristique que je n’avais jamais croisée : le héros fait un rêve prémonitoire où il voit ses parents (qu’il n’a jamais vu de sa vie) et du coup, en tombant sur une pièce de monnaie comportant un profil de son papa, il reconnait ledit papa. Trop fort.
Alors pourquoi parler de cet album ? À cause du dessin, pardi. Etienne avait laissé tombé ses tubes de gouache pour l’ordi (pour essayer de gagner du temps, pas sûr qu’il ait réussi) et ça reste un travail extraordinaire de qualité visuelle. Il n’y a qu’à voir les recherches qu’il fait visibles sur son blog, le travail soigneusement pensé sur les couleurs et les ambiances pour comprendre que ça vole très très haut. Il crée des personnages inoubliables (le méchant Markus, inspiré de Peter Lorre) et donne une vie extraordinaire à tout ce petit monde. Il n’y aura pas de suite à Brüssli et j’espère qu’ Etienne trouvera un scénario à la hauteur de son talent. Amis scénaristes, vous êtes priés de vous bouger les fesses !
Ceci peut vous intéresser
!ABC Pour signaler une erreur ou une faute de français, veuillez sélectionner le texte en question et cliquer sur l’icône R en bas à gauche.
Merci pour le lien sur son blog, recherches et dessins passionnants.
Dommage qu’il en soit réduit à faire des bondieuseries gentillettes en ce moment.
Bon, allez, encourageons le travail fourni.
Brüssli tome 1 et 3 commandés, pour commencer, histoire de comparer l’évolution graphique…
Du Grand Art son travail !
Un sacré peintre …
@kris : de ce point de vue là, ce n’est pas flagrant. Je n’ai pas perçu d’évolution réélle.
@olivier : mieux que peintre puisque ses couleurs servent parfaitement la narration.
@ li-an : Je pensais plus à une évolution technique, l’auteur passant de l’outil traditionnel (gouaches) à la mise en couleurs numérique (photoshop).
Si j’ai bien compris les commentaires (laconiques) de son blog, l’encrage de base reste traditionnel au noir…
En fait, la différence est vraiment minime : il a retrouvé la palette gouache sur son ordi.