Ma précédente chronique sur Ariol date d’il y a quatre ans et j’ai découvert ce dernier album avec surprise. Il me semble que Bayard avait décidé de rééditer la collec sous un nouveau format et, du coup, je n’avais pas remarqué que la série continuait son petit bonhomme de chemin, persuadé que les albums que je voyais sortir ne contenaient pas d’inédits.
Il me faut avouer ici que j’ai un gros problème avec le travail d’Emmanuel Guibert : j’ai l’impression d’être un peu retardé mental quand je feuillette ses albums. Que ça vole bien trop haut pour que je les apprécie à leur juste mesure. Du coup, je n’ai pas lu grand chose de lui. Mais Ariol, c’est vraiment de la grande BD jeunesse. Ariol est un petit âne bleu à lunettes qui vit ses aventures de petit garçon d’âne français moyen avec beaucoup d’énergie et d’innocence. Comme tous les enfants de son âge, il est entouré de copains et la classe est très importante pour lui. Ramono, c’est son meilleur copain et Pétula, la fille dont il est éperdument amoureux.
La qualité de la série, en dehors du dessin de Boutavant, très juste et précis, ce sont les personnages qui entourent Ariol et la façon dont ils vivent. Ce ne sont pas juste des faire valoir mais ils ont leur personnalité propre. Ramono est visiblement plus dégourdi que Ariol, avec un petit côté tête dure, Pétula ne semble pas partager l’amour que lui porte Ariol et de nombreux adultes croisent la route du petit âne (dans ce recueil, un artiste en chambre en fauteuil roulant, un fan de rock éperdu…). Cela apporte une gravité plutôt inhabituelle et, franchement, je n’en ai pas cru mes yeux lorsque le papa d’Ariol s’est mis à flirter avec la maman de Naphtaline à la piscine…
Ceci peut vous intéresser
!ABC Pour signaler une erreur ou une faute de français, veuillez sélectionner le texte en question et cliquer sur l’icône R en bas à gauche.
Ben… Guibert ne doit pas voler si haut que ça puisque même moi j’arrive à le lire.
Je trouve au contraire que sa très grande force est d’arriver à raconter des histoires ”simples, ”à hauteur d’homme” (Alan, Le Photographe…).
Enfin, je trouve. Après c’est une question de goût, hein.
Oui, mais moi je suis un petit homme.
Mais nooooon. C’est juste parce que tu feuillètes. C’est comme à la piscine, ça a toujours l’air trop froid si on n’y met qu’un z’orteil. Plonge z’y !
Emmanuel Guibert est un grand homme dont tout le travail me passionne;sache LI AN,que le grand Franquin ne parvenait pas à rentrer dans l’univers de Goossens…Alors si (L’excellent) Li an n’adhère pas à Guibert,c’est pas bien grave…(Un post scriptum allongé:Boutavant est formidable;pas loin de Jacques Azam,qui est formidable)
@Julien : Oui mais Goossens, ce n’était pas la même génération que Franquin :-)
@Totoche : j’en ai quand même quelques uns dans ma biblio (failli revendre Alan t.1 la semaine dernière).
Guibert, c’est une crème d’homme et on ne va pas tarder à comprendre que c’est un auteur qui, petit à petit, de livre en livre, pose un truc très chouette. Brillant, pas casse-bonbon, cultivé, pas casse-pied, humain, pas démagogue. Son livre de croquis sur la campagne normande, c’est un petit précieux…
Je sens que je n’ai pas fini de faire le dos rond aux fans de M.Guibert :-)
Y avait pas un concours ici‑m^me pour casser du sucre en toute mauvaise foi sur le dos(de Jeff Bucley?)?Relançons-le…
Je suis sûr de gagner dans la mauvaise foi :-)