Les aventures de Chlorophylle, je les ai lues dans le plus grand désordre, au fur et à mesure de mes achats de BD d’occasion de la fameuse collection verte. Avec la sortie de l’intégrale – trois tomes, n’oubliez pas – j’ai pu relire tout cela dans l’ordre et particulièrement les aventures sur l’île de Coquefredouille.
Un peu lassé des champs et bois qui limitent un peu les histoires, Macherot décide d’envoyer Chlorophylle et Minimum dans une île exotique… entièrement peuplée de petits animaux qui vivent comme les humains, habillés, logés et voitures. Nos deux héros retrouvent Anthracite qui a l’idée ”géniale” de faire venir des carnivores pour terroriser la population locale et se faire de l’argent. Mis en prison, il est libéré par Zizanion le Terrible mais, là aussi, nos héros sauront y mettre bon ordre (tout ceci est narré dans Les Croquillards et Zizanion le Terrible).
Mais c’est Chlorophylle joue et gagne qui m’a donné envie d’écrire ce billet. Débarrassé des contraintes graphiques, Macherot pose ombres portées et hachures dans ce qui semble être son meilleur dessin ”première période”. L’univers, oscillant entre Belle Époque et années 30 est savoureux et c’est un régal de voir les tanks, uniformes ”fascisants” et chapeaux de conspirateurs. Chlorophylle et Minimum entrent en résistance avec l’étonnant personnage de la loutre Torpille qui passe de jeune fille en robe à bagarreuse qui n’a pas froid aux yeux. Macherot a dû prendre beaucoup de plaisir à jouer avec Anthracite, aveuglé par son désir d’attraper ses ennemis qui va multiplier boulettes et initiatives malheureuses.
Chlorophylle et Minimum vont revenir pour une aventure sur Coquefredouille mais, étrangement, c’est plus laborieux. Il faut dire que son humour basé sur les petits travers humains ne plaît pas à tout le monde et il est plus ou moins contraint de ramener nos héros à la campagne. Et il commence peut-être déjà à penser quitter Le Lombard.
En tous les cas, je vais relire avec attention Chaminou et le Khrompire.
Mais alors,justement,ces pages,détails précieux,et choisis,laissent penser que R.Macherot préparait beaucoup ses histoires,brouillonnant à tour de bras…Or,il semble-rien,si peu en atteste-que non;comme un Morris par exemple.
Ton billet donne encore davantage l’envie de le relire.Quel dessinateur.
@julien : non, il écrivait ses histoires au fur et à mesure que ça venait. Du coup, il se répétait un peu. Par exemple, les évasions d’Anthracite se ressemblent beaucoup (Anthracite joue le type exaspéré).
J’ai cru voir passer un Kroston.
@Totoche Tannenen : éh éh, ça y ressemble fort, pas vrai ? Les Krostons n’arrivent qu’en 1968.
@Li-An : Sans oublier les ptits bonshommes qui envahissaient les bas de pages de ”panade à Champignac”…Oh,Il doit en avoir d’autres.
@julien : tiens, je ne m’en rappelle plus de ceux-là.
@Li-An : Je suppose que tu faisais référence au Schtroumpf conspirateur en écrivant le billet. Au fait, ça vient d’où ce déguisement ?
@Totoche Tannenen : quelle question :-) Je pense que c’est un classique de l’imaginaire des romans feuilletons. Le grand chapeau de bandit et la cape. On doit trouver des gravures et des illustrations chez Zévaco ou Dumas.