Trois ans après le massacre dans l’usine de la bande du Cerf, de l’évasion de l’agent Teulman et de la disparition de Michel, frappé par la maladie, voilà le retour de Cité 14 dans une nouvelle saison, passant de Paquet aux Humanoïdes Associés.
Dans mon billet d’il y a quatre ans, j’étais plutôt prudent, en attente, pas pressé de m’enthousiasmer de peur d’être déçu. Avant d’attaquer ce nouveau volume, je me suis mis au fond de mon lit et j’ai relu cette première saison avec un oeil tout neuf. Ben, j’ai été épaté. Le soin apporté aux personnages, la construction des interactions, l’imagination féconde de Gabus sont parfaitement mis en valeur par le dessin expressif et généreux de Reutimann. Et la violence de l’univers (social, politique et criminel) décrit par les deux auteurs font de cette histoire SF un roman noir impressionnant.
Mais Cité 14, ce n’est pas seulement une histoire, c’est aussi un concept éditorial qui avait fait couler beaucoup d’encre : en proposant des fascicules mensuels à un euro, éditeur et auteurs avaient vu se lever une dispute qui n’a pas aidé à soutenir la série. Est-ce que Paquet n’exploitait pas ses deux auteurs ? Est-ce que ce n’était pas un suicide financier ? Trois ans après, en pleine déconfiture éditoriale et économique BD, il reste un magnifique projet dont l’arrêt prématuré laissait un goût amer.
Et puis les Humanos, faisant preuve de bon goût pour une fois (ah ah), récupèrent le projet, rééditent les 12 premiers volumes en album et lancent enfin cette saison 2. Pour moi, c’est l’occasion de découvrir le format de cette nouvelle édition. Format plus grand, reprenant l’équivalent de deux épisodes Paquet, papier lisse, c’est aussi un volume au prix de la première saison. Ouf ! Le concept a vécu, dirait-on… Comme dans toute série, il est un peu compliqué de se faire une idée de la qualité de l’ensemble sur le premier épisode (attention, spoil): Hector Mac Keagh, l’intrépide et masochiste journaliste résout ses problèmes de racisme anti-ET, Vanita découvre la vérité sur Michel et déprime et ce dernier tente de survivre dans l’immense jardin de l’immeuble transformé en réserve sauvage où les habitants de la Cité retournent vivre comme les animaux qu’ils sont (une idée scénaristique extraordinaire). La vraie nouveauté est apportée par Bill et Joe, deux vieux messieurs plongés dans leurs souvenirs de tueurs mais, bon, on ne sait pas trop où ça vous nous mener. Comme dirait l’autre, la suite au prochain épisode !
- j’ai décidé que la prochaine interview de ce blog sera consacré à cette série.
Le retour du feuilleton;l’idée me plaisait bien et je dois etre le seul à déplorer-mollement,hélas-le ”flop” de PAQUET.Bizarrement,ces deux auteurs me renvoient à l’excellent PHICIL (”Georges Frog”…)& DRAC.Et c’est en confondant ces deux projets pourtant bien différents(Et sans éditeur commun)que j’ai eu le plaisir de découvrir les deux.
Excellent billet:On ressent bien ton enthousiasme trés légitime,et la vigoureuse émulation des auteurs;raconter,raconter encore raconter..!
J’ai hâte de lire cette interview.
Et je suis content de voir que je ne suis pas le seul à trouver cette édition bien meilleure.
@Julien : je n’ai pas lu Gearges Frog, je ne savais pas quoi en penser…
@Eric Tao : j’espère que ça va pouvoir se faire (je les ai loupés à St Malo).
St.Malo !
Alors?C’était comment cette expo BEUVILLE!!?
Du beau monde..?Quelques photographies de l’événement nourrissent bien des regrets;j’enrage,j’en désespoire,j’en vieillessennemi…
C’était super (même si j’ai loupé bêtement ma coloriste) et l’expo Beuville miam miam. J’ai été très étonné de voir la taille minuscule de la plupart des originaux. Et j’ai pu discuter avec les filles et petites filles de Beuville…
Et ces miniatures que je ne connaissais que de (déscriptives) réputation!On loue BEUVILLE le dessinateur et l’on découvre autant l’illustrateur,le peintre(à creuser),le sculpteur de papier…On n’en a pas fini.
Veinard.Mais c’est bien mérité.
J’ai même mon nom qui apparaît dans l’expo (tout en bas, juste avant les points de suspension :-)). Ah, ça, je peux rouler des mécaniques dans les cocktels mondains maintenant :-)
Snif.
C’est vrai qu’on ne les voyait plus trop en librairies ces petits Paquet. Cette version sera plus visible et servira sans doute mieux le formidable travail de miniaturiste de Reutimann. Et puis c’est tout à fait l’esprit Métal, et sans bouffer du Jodo, en prime !
Paquet semble privilégier les autos et les avions. Après tout, pourquoi pas ? On les lui laisse bien volontiers.
Vroum vroum. C’est vrai que cette version lui permettra une meilleure visibilité…