Dans le Donjon, tout n’est pas obligatoirement bon. Je ne vais pas réexpliquer ici le concept de la série Donjon mais, dans le cas qui nous occupe, la Donjon Monsters invite des dessinateurs plus ou moins prestigieux (mais doués graphiquement, c’est pour ça que je n’y suis pas, ah ah ah) à réaliser un album autour d’un des personnages ”monstrueux” des séries principales. Bezian s’y colle donc.
Passons une couverture peu engageante (il serait tant de faire un vrai logo tant l’actuel fonctionne mal ici) aux couleurs vagues et admirons le contenu. Pour la première fois (il me semble), voilà un Monsters qui ne s’attache pas à un personnage connu mais à un obscur figurant de la série. Görk, soldat de la Géhenne, doit exécuter son frère qui n’a pas su empêcher Marvin de faire des siennes. S’en suit une espèce de road movie à la première personne du singulier, monologue déprimé et peu fufutte d’un pauvre type qui n’a que la guerre pour s’amuser, partagé entre honneur imbécile et fraternité refoulée. Le dessin de Bézian est magnifique. Je n’ai jamais été très fan de son travail que je trouve trop monolithiquement sombre mais, là, il fait merveille avec les hachures très fines, son travail subtil sur les ombres et ses cadrages impeccables. En se tenant à l’écart des sentiers balisés qui mettaient les dessinateurs invités un peu en porte à faux, Sfar et Trondheim ont réalisé une espèce d’album concept étonnant qui montre qu’héroïque fantaisie ne rime pas obligatoirement avec univers téléphoné voire pourri. Après le Monsters de Blutch et celui de Killoffer, il semblerait que ce soit la série qui s’impose face aux trois principales en rupture de dessinateur.
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Je crois que ce qui est énorme dans cette bd, c’est d’avoir le point de vue d’un personnage avec une psychologie bien particulière. Il est en effet pas très futfut et se comporte en tant que tel.
Contrairement à toi j’ ai toujours été fan de Bézian mais là j’ ai l’ impression qu’ il s’ est déchiré ! Comment ai-je pu passer à côté de ce bouquin ? Un oubli que je vais m’ empresser de ”réparer”
Ah oui, pour le coup, pour un fan ça la fout mal :-)
Jamais dans le confort, Bézian. Toujours dans la remise en question, à la recherche de l’excellence, de la manière la plus à même de servir le récit, tel un Hitchcock. Pas un stakhanoviste, plutôt un orfèvre, un artisan, un artiste (avec ce côté ”scientifique” d’un Kubrick).
Ah, un fan. Moi, j’ai du mal avec sa BD en général. Je me rappelle d’un festival d’Anneçy où il était une vraie star.
Tout ça ne nous rendra pas Ab’Aigre…
Ab’Aigre ? Boundiou… quel est le rapport ?
Ben,c’est la m^me génération,la m^me traversée de ces années 80-trés en vue ces deux là,trés à la mode partout-et la m^me disparition soudaine(Sauf que Bézian est revenu il y a quelques années déjà).Le rapport est pas terrible,mais comme la famille de:Vincent Hardy,Jean Léon Huens,Beuville(…)est déjà passée par ici,je me suis dit qu’un cousin germain,une belle-soeur ou un grand père de Ab’84 pourrait peut etre donner de ses nouvelles…Pardon.
Il faudrait quand même que je fasse un billet sur lui pour voir apparaître sa cousine. Bézian a un peu disparu de la BD parce qu’il se consacrait à l’animation il me semble.