Voilà un premier album prometteur pour Marine Blandin dans la collection dirigée par Lewis Trondheim. Dans un centre nautique construit sur un ancien cimetière d’animaux, des faits inhabituels se produisent : une vieille mamie s’obstine à jeter des carottes dans les bassins, des personnes proches de la noyade voient une gigantesque baleine venir à la rescousse, un bassin de saut semble sans fond… Pas étonnant que Trondheim ait signé cette histoire qui semble en écriture automatique. Marine Blandin s’est emparé d’un univers clos et rassurant et importe petit à petit des éléments fantastiques qui prennent de plus en plus d’importance et suivent une logique proche du rêve. C’est plein d’idées originales et de scènes étonnantes : il faut voir les différents publics d’une piscine devenir des tribus aux moeurs étranges ou l’asphyxiante plongée en apnée d’un des personnages. Une très bonne surprise et un auteur à suivre d’autant que le dessin, très vivant, ose des choses graphiques.
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Une grande demoiselle avec qui j’avais un projet qui n’a hélas pas marché. Elle a une vraie écriture graphique et elle s’amuse beaucoup et ose. Puis se prend la tête pour que la narration soit bien fluide. Un petit tour sur son blog ?
Ah oui, j’avais oublié de donner l’adresse du blog. Merci, Yohan.
je plussoie.
Que des gens de bon goût :-)
pour développer mon sentiment (désolé, je ne fréquente presque plus les commentaires et les forums, mais bon, je lis ce qui passe):
marine est une bonne amie à moi, et son livre m’a fait énormément plaisir. il correspond à une vraie réflexion sur la bande dessinée, et notamment du point de vue du virtuose, celui (celle) qui « sait tout faire », ce qui est son cas, c’est vraiment une dessinatrice épatante, qui maîtrise le mouvement d’une manière rare (et en usant d’une technique beaucoup plus économe que celle de franquin, mettons).
en ce sens, c’est vraiment un « livre de dessinatrice », le récit est comme conditionné par cette facilité au dessin, qui ouvre beaucoup de portes (plutôt que de conditionner son dessin au récit, ce qui est le mouvement habituel de tout un chacun). en ce sens on est proche de trondheim en effet, mais on n’est pas dans un travail de contrainte et c’est ce qui est réjouissant. comme lecteur on a l’impression que peu importe où elle nous emmènera, on en prendra systématiquement plein la gueule, le fin du plaisir venant du fait qu’elle nous emmène bel et bien en des lieux inédits. car enfin ce livre ne ressemble franchement à rien.
voilà, c’est presque un condensé de ce que j’en ferais comme critique, si je ne craignais qu’on me prenne en flagrant délit de copinage. (mais il me semble qu’il n’y a que les amis qui font les bons livres, ces derniers temps, ou alors c’est qu’ils sont devenus mes amis pour cette raison précise, comment savoir.) reste qu’avec le jimmy beaulieu sorti cette année (excellent), shampooing justifie complètement son existence et peut bien continuer de sortir à côté de ça des blogues et des parodies de la guerre des étoiles si ça amuse notre bon lewis.
C’est marrant parce que je n’aurai pas parlé de travail de dessinatrice tellement il y a peu d’esbrouffe là-dedans. Pas lu le Beaulieu mais je ne sais pas trop quoi en penser.
En tout cas, ton ”papier” m’a donné envie d’avoir ce livre que j’ai à peine entre aperçu en librairie… ça a l’air beau comme tout.
Ahh, le plaisir du chroniqueur :-)