René Follet (1931 – 2020) vient de nous quitter et je suis toujours en retard d’un hommage.
J’ai croisé le travail de Follet dans les années 70 avec les Zingari, des aventures scénarisées par Delporte mettant en scène un trio de baladins itinérants parcourant les campagnes avec leur roulotte. Les personnages étaient étrangement dansants et l’ensemble m’avait donné l’impression d’un dimanche d’hiver au ciel gris avec des arbres décharnés, des couleurs ternes et des paysans bas du front. D’ailleurs, en y repensant, je me rends compte que j’étais inconsciemment inquiet sur les relations entre les personnages. Il y a un type malin et hâbleur, une jolie fille et un costaud lourdaud. Sauf que, dans mes souvenirs, il n’y a pas de relation sentimentale entre la fille et un de ses compagnons. Les deux types seraient-ils homosexuels ?
On comprendra que je n’étais pas fan de cette série et j’ai commencé à m’intéresser au travail de Follet en le retrouvant au dessin de Valhardi et avec un très intéressant travail narratif. J’ai fini par être réellement conquis par Edmund Bell et ses histoires policières/fantastiques un peu désuétes mais boostées par le talent graphique de Follet. À partir de là, je me suis penché sur son travail d’illustrateur très classique et vigoureux tout à la fois, très technique.
Follet multipliera les projets BD au format court mais je n’ai pas l’impression qu’il ait rencontré le grand public. Il me restera le souvenir d’un vrai artiste qui prenait énormément de plaisir dans son travail. Un roi des ambiances de pluie d’automne avec un ciel gris. On en sort pas.
Ton hommage me touche beaucoup.Vraiment.
J’aime cette veine graphique que tu exhales.
J’ai eu le bonheur de le connaître 23 ans;et les Zingari furent aussi ma porte d’entrée.C’est magnifiquement bien écrit.L’air de rien.
Il me manque horriblement.
En plus il aura été très actif jusqu’au bout. Je regrette qu’il n’ait pas illustré des scénarios plus dans mon goût.