Sur l’Océan, la mouette vous entendra crier
Dernier album annoncé d’une trilogie maritime, Hommes à la mer est un recueil d’adaptation d’histoires de marins dont le point en commun serait une forme de désespoir. Évidemment, de nos jour, le marin est une espèce de sportif de haut niveau qui s’entraîne des mois sur une machine de rêve et qui se plante sur la bouée de départ à St Malo.
Pendant longtemps, le marin a été un personnage qui faisait rêver malgré une vie difficile où la Mort rôdait avec un grand filet et il a inspiré de nombreux écrivains.
Riff Reb’s a pioché dans les auteurs qu’il affectionne et dont il partage un certain goût pour la noirceur – Hodgson, Mac Orlan, Schwob, Conrad (pas le dessinateur), Stevenson et Poe. Autant dire que le dégoût, la mort et le cauchemar sont au bout du voyage.
Graphiquement, c’est toujours aussi impressionnant avec des effets d’ombres et de masse, de lumière courant sur l’océan et des gueules bien cassées. Mais comme pour le précédent album, Riff Reb’s cale sur un écueil inattendu : la joliesse. Il semble souffrir tel un rat pris au piège dès qu’il faut dessiner un joli minois féminin. Heureusement qu’ils sont rares sur les navires…
Entre chaque histoire, Riff Reb’s a illustré magnifiquement un extrait de texte.