David B. est probablement un des auteurs les plus ambitieux de la ”néo BD moderne post Association” (on ne sait plus comment les appeler). Son travail graphique très posé, une gestion intelligente du noir et une vaste culture lui ont permis d’imposer un style bien à lui (qui a contribué d’ailleurs au succès de MS pour ne pas la nommer). Mais contrairement à ses collègues ex Associatifs (puisqu’il s’en est séparé), il n’a pas réussi à toucher un public plus large en passant chez des éditeurs mieux installés (Dupuis, Dargaud et maintenant Futuropolis) (en fait, j’en sais rien, peut être qu’il vend des brouettes d’albums). Pour ma part, je pense que ses choix de thèmes et sa narration tiennent plus du conte ou de la fable et ceci est accentué par un dessin très à plat à la manière des artistes du Moyen Âge ou de la tradition orientale. C’est beau et vaguement froid à la fois. Seules réussites remarquées ”l’Ascension du Haut Mal” où le côté autobiographique compense très largement ces choix graphiques/narratifs et, surtout, en tant que scénariste, ”les Ogres”, avec Blain au dessin, que je considère comme un très grand album. En fait, j’ai toujours eu un problème avec ses histoires : à feuilleter, j’éprouvai toujours une sorte de fascination excitée qui était déçue à la lecture. Il y a toujours des personnages extraordinaires, des images surprenantes, une culture étourdissante mais je ne trouvais pas mon plaisir à lire l’histoire. Ce nouvel opus Futuropolesque m’a immédiatement accroché au niveau du dessin , j’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver sa rigueur graphique et l’histoire est passée comme un mail en ADSL dégroupé. Mais, visiblement, la seconde partie dessinée pour l’album est moins ”tenue”. David B serait-il en évolution ? Vers où se dirige-t-il ? Mystère et bouboule de gomme.
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