Le petit Christian 2 (Blutch – l’Association)

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Ce qui est bien avec Nouël c’est que l’on peut se faire offrir tous les albums BD que l’on ne peut plus se payer. Pas vraie chérie ? Comment ça j’ai déjà comman­dé un hélico­ptère télécommandé ?
Je reprends… Ce qui est bien avec Naouel c’est que l’on peut offrir à son fiston les albums que l’on voulait se payer.

Voilà donc le tome 2 des aventures autobio­gra­phiques du petit Chris­tian, peut-être le meilleur album de Blutch à l’époque où il narrait sa jeunesse enfié­vrée de petit Stasbour­geois à l’école primaire. Dans ce second volet, le petit Chris­tian rentre au collège (”En sixième, finie la rigolade”) et tombe amoureux de Catie Borie. Catie Borie a les cheveux dans le vent et habite de l’autre côté de la France (en diago­nale). Chris­tian va devoir rameu­ter Steve McQueen, Brando, Tintin et toute son énergie pour faire face à l’Amuuuur et son corol­laire impré­vu : la perte de l’innocence.
J’avoue que j’étais curieux de voir si Blutch allait faire aussi bien après toutes ses expériences narra­tives et graphiques. Est-ce que le petit Chris­tian n’allait pas se ”Mitchu­mi­ser” et devenir hermé­tique ? Que nenni, les histoires sont toujours aussi drôles, Blutch n’a pas son pareil pour ressus­ci­ter les années 80, les acteurs morts et la texture des Mickey Parade… et le parfum des jeunes filles en fleurs. Assez curieu­se­ment, le désir, le thème Blutchien par excel­lence, n’appa­raît ici qu’en filigrane. Si il y avait une justice sur Terre, ça se vendrait quatre fois plus qu’un gentil Ti Teuf.

Cookie Dingler

Je lis que certaines histoires de ce recueil ont été publiées dans Charlie Hebdo. Je vais finir par acheter cette revue fasci­sante (si j’en crois de multiples commen­taires lus ici et là).

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36 commentaires

  1. C’est pas pas le fasci­san­tisme le problème de Charlie Hebdo, leur défaut c’est qu’ils deviennent des espèces de sociaux-démocrates : contre la censure, contre le terro­risme, contre l’anti­sé­mi­tisme, pour le droit de vote, contre Dieudon­né, contre les dicta­teurs légitimes du tiers-monde, contre la théorie du complot de Meyssan, contre le fonda­men­ta­lisme religieux, contre la burqa libre­ment imposée, etc. Bientôt ils vont trouver anormal que le Hamas pilonne Israël !
    Des vrais méchants, quoi. La dérive de l’extrème-gauche vers l’extrème bayroutisme.

  2. Oula!Nous nous égarons..!Alors qu’aprés un tel billet sur ce diable de génie qu’est Blutch,aprés avoir de nouveau souli­gné le gout(de bon gout)de LI AN,il faut se plonger dans cette petite merveille…Heureux que,comme Guibert,Blutch l’ait publié à l’Association(oui,j’sais pas pourquoi).Je ne connais aucun autre dessi­na­teur qui révèle aussi juste­ment la féminité,la grace indicible d’une nuque,d’un mouvement…Et j’aime beaucoup le gout de Blutch,ces dernières années pour la bichromie(et ses tons rouges,c’est en références au Picsou,Mickey Parade dont la moitié des pages était Quadri,l’autre Bi.?)

  3. PS;C’est vrai qu’il est de bon ton de ”vomir” sur Charlie Hebdo,c’est dommage(à quand un billet sur ce vrai grand dessi­na­teur-oui-qu’est Cabu?)

  4. @Blogueur Influent : quelle horreur ! Un social-démocrate !

    @julien : tiens, c’est une bonne question. Ou alors il n’est pas à l’aise avec les couleurs :-) (sur Vitesse Moderne, ça se voyait un peu). Rien de prévu sur Cabu que j’aime bien mais sans plus.

  5. Ah ah, très drôle. En plus j’ai toujours pronon­cé comme ça. Pas étonnant que le correc­teur ortho­gra­phique coinçât.

  6. Pour les couleurs,il devait assurer(crayons,pastel)”vitesse moderne”,et puis c’est Ruby qui s’en est chargé(d’aprés ses indications?).Un probleme..?Celui du temps,probablement;sa mise en couleurs(cf.un récit pour les 30 ans de Fluide en couleurs,bichromie/les couleurs de ”la volupté”…)est singulière,raffinée…Ah,j’aime beaucoup​.Il ressort BLOTCH(miam)avec une couv.(couleurs!)inédite…Dommage que mon commen­taire soit si barbant,j’donne guère envie ;

  7. Je ne sais pas quoi répondre alors je vais pointer une chose qui m’a étonné : sa tendance à mettre beaucoup de texture partout. Par exemple, dans la planche que j’ai choisie ici, il hachure de manière très chargée les sièges de l’auto­mo­bile. J’ignore pourquoi il a besoin de mettre autant de traits.

  8. l’abon­dance des traits, chez blutch, ça m’a toujours semblé plus impul­sif qu’uti­li­taire. je pense qu’il y a surtout une gestuelle qui cherche à s’expri­mer de toutes les manières possibles, même quand le dessin s’y prête moins, et parfois ça prend la forme de l’abondance.

    c’est ce qui est excitant chez blutch, il me semble : cette espèce de combat entre l’impé­ra­tif de repré­sen­ta­tion « réaliste » et le plaisir de dessin pur et simple, qui, sans bride, virerait sans doute à l’abs­trac­tion (ce que je ne déplo­re­rais pas, person­nel­le­ment, mais c’est une autre histoire) – une pratique qui relève quasi­ment de la chorégraphie.

  9. Je suis d’accord que ça fait partie d’une gestuelle. C’est assez étonnant parce qu’en général, c’est associé aux jeunes dessi­na­teurs qui ne savent pas s’arrê­ter. Chez Blutch, c’est devenu un style. Quelque fois, on est vraiment dans le lourd et il lui arrive de dépas­ser le sens esthé­tique pur. Vu ce qu’il publie, je pense que ça l’inté­resse mais je ne suis pas convain­cu que ce soit toujours ”efficace”. Quelque fois, ça dessert un peu le propos. Mais comme je l’ai dit, c’est presque une signature.

  10. Si Blutch donne dans la ”citation”,on pourrait inter­pré­ter aussi cette présence de traits par l’idée de saisir au mieux LE mouve­ment LE regard Etc…en SURTOUT ne touchant plus à rien au risque de dénatu­rer cette espèce d’urgence,de…Transe?..
    Hommage à la gravure,aussi,pour ce qui est des ”fonds”(sièges de voiture que tu as pointé)il suffit de reprendre,par exemple,les travaux de Rembrandt qui joue d’un tel contraste avec des parties épurées,voire nues…L’ombre crée la lumière…Dans ”moments d’égarements”(Patrice Leconte,Casterman)Blutch épurait son trait au maximum mais sans doute par exercice de style ;
    Enfin,sa mise en couleur(crayon)témoigne trés fort de cette gestuelle impulsive…Et l’expli­ca­tion de David est un fort joli et sensible résumé.

  11. Ouimais­bon dans Rembrandt, il n’y a pas cet écrase­ment, ce trait qui s’affiche sans vergogne. Chez Blutch, l’ombre ne crée pas de lumière mais l’absorbe. À compa­rer avec Pratt ou Caniff.

  12. J’aime bien cette idée ”d’impul­si­vi­té” du dessin. En tout cas, il donne une impres­sion de grande sponta­néi­té, mais je suppose qu’il y a là derrière beaucoup de travail… Sinon, ce qui m’a frappé, en lisant cet album, c’est une certaine simpli­ci­té, une évidence qui émane de ces petites histoires, qui vient en grande partie de l’effi­ca­ci­té humoris­tique des dessins. Il est vrai que c’est une oeuvre ”grand public” (du moins le grand public adulte) et j’espère qu’elle va le rencon­trer. Il y a de multiples trouvailles, et c’est un album à relire !

  13. Il ne cherche pas à idéali­ser l’enfance et c’est ce qui fait le grand intérêt de sa démarche. On peut se retrou­ver face à des choses un peu déran­geantes mais naturelles. 

  14. je vais profi­ter de cette discus­sion pour préci­ser un peu mon impres­sion… blutch me semble faire partie de cette catégo­rie de dessi­na­teurs pour qui le trait juste arrive très facile­ment, résul­tat sans doute de plusieurs années de pratique mais aussi d’une simple facili­té naturelle au crayon. cela dit, son trait à l’encre, qui semble très rapide, n’est pas toujours juste et l’auteur doit presque toujours le corri­ger d’une manière ou d’une autre. d’où l’abon­dance de traits encrés mais aussi les repen­tirs très apparents (voir par exemple, sur la planche citée, le mur de la quatrième case, à droite du petit chris­tian). donc je pense que le « style » de blutch provient de cette noncha­lance dans la correc­tion du dessin, c’est à dire qu’il ne cache pas le proces­sus, les retouches sont très visibles mais qu’au contraire il s’est forgé un « style de correc­tion » stylis­ti­que­ment apparen­té avec sa technique de dessin naturel, ce qui donne un rendu unifié malgré tout. c’est une manière de travailler qu’on peut rappro­cher, je pense, de forest ou poïvet mais aussi de pas mal d’illus­tra­teurs que l’on voit souvent sur ce site (et alors c’est souvent la couleur qui sert à rattra­per les défauts).

    ça contraste par exemple avec franquin qui trouvait très rapide­ment le trait juste (plus facile­ment encore que blutch sans doute) mais se forçait malgré tout à non seule­ment corri­ger, raffi­ner (à l’encrage notam­ment) mais aussi à donner à son encrage une apparence de rapidi­té, alors que, sauf erreur, franquin n’encrait pas aussi rapide­ment que blutch, loin de là. c’est ce qu’un debarre a pu apprendre à ses dépens lorsqu’il s’est mis en tête d’imi­ter franquin à la perfec­tion, telle­ment à la perfec­tion en fait qu’il en a chopé une petite dépres­sion lui-même.

    pour simpli­fier, imagi­nons un dessi­na­teur X qui peut atteindre 95% de la « justesse » deman­dée avec un trait rapide et sans complexe. s’il souhaite atteindre les 5% restant, et donc la justesse parfaite, que fera-t-il ? franquin passait l’essen­tiel de son temps de travail sur ce 5% et c’est fort proba­ble­ment ce qui lui fit perdre la raison. la solution de blutch est plus pragma­tique : elle donne un rendu plus cru mais en échange, elle promet au lecteur d’entrer dans le dessin, de lire non pas seule­ment les formes mais aussi les traits. (je m’arrête là, si ça conti­nue, je n’aurai qu’à copier-coller tout ça et ça me fait un article pour du9, c’est pas une mauvaise idée d’ailleurs ça tiens. :)

  15. Les bras m’en tombent devant tant d’ana­lyses pénétrantes décou­lant d’autant d’éru­di­tion graphique. Quelqu’un peut m’expli­quer ce que le com de Blogueur influent vient foutre ici ?

  16. @david t : c’est une discus­sion qui m’inté­resse vivement puisque j’ai un trait très flou. Et en même temps, les gens préfèrent ce flou à un trait plus propre. Dans le cas de Fantômes Blancs, j’ai utili­sé le pinceau pour compen­ser le trait. 
    Mais ce n’est pas très appré­cié par les ”amateurs” qui préfèrent un trait propre qui renvoient à une notion de beauté classique (en règle générale, Isabelle Adjani a eu plus de succès que Alice Sapritch). Ces 5% de Franquin lui ont permis de fasci­ner un public bien plus large que celui de Blutch. D’ailleurs, il est à remar­quer que la nette­té du dessin de Satra­pi est, à mon avis, sûrement une des causes de son succès. 
    On remar­que­ra que dans la Volup­té, Blutch a carré­ment laissé les crayon­nés précé­dents. Ce qui était gonflé.

    @Hobopok : Blogueur influent ne peut même pas suivre cette conver­sa­tion, son adresse email rejette le suivi de commentaires…

    @Itomi : oui, je suis toujours un peu tristoune quand un auteur doué se consacre entiè­re­ment à son oeuvre et délaisse un public plus ”large”.

  17. mon 5% fait mouche, on dirait. :)

    @Li-An : je trouve que c’est une hygiène assez néces­saire, comme dessi­na­teur, que de se limiter dans son apport à la justesse du dessin. 80 à 95% de justesse (pour conti­nuer de parler en chiffres, ce qui est absurde mais passons), c’est à la portée de pas mal de dessi­na­teurs mais soyons honnête, c’est ample­ment suffi­sant pour faire fonction­ner un dessin. ça permet de travailler sur d’autres choses, le détail par exemple, ou la quali­té du trait pour lui-même. l’idée étant de ne pas être prison­nier de la cuisine, de pouvoir, mettons, se mettre à table de temps en temps… giraud est de ce genre de dessi­na­teur dont je soupçonne qu’il laisse carré­ment tomber le 5% lorsqu’il trouve que ça n’en vaut pas la peine. un autre exemple : tilleux (combien de dessins de tilleux auxquels il manque juste un petit truc pour que ce soit parfait…).

    cela dit, il reste­ra toujours de véritables génies du dessin, très rares, qui n’ont quasi­ment jamais besoin de peaufi­ner ni de « tricher » afin d’arri­ver très sponta­né­ment à leurs fins. je pense à blain, par exemple. et ici c’est un peu le test ultime, qui se traduit par la possi­bi­li­té d’imi­ta­tion. je crois que blain ne peut être imité parfai­te­ment par personne (alors que blutch ou franquin, y a du boulot mais c’est faisable – et ne parlons pas des soit-disant « émules de blain », talen­tueux dans leur genre mais aussi éloigné de leur maître que fournier de franquin).

    tout ceci dit, je laisse­rais quand même satra­pi hors de cette discus­sion, même si pour la question de la clarté tu as raison. ce dont je parle, c’est d’auteurs qui obtiennent sans effort apparent un résul­tat virtuose. satra­pi est efficace mais son registre est très limité. ceci n’est pas un jugement de valeur car j’aime beaucoup ses livres mais ça relève d’une appré­cia­tion complè­te­ment diffé­rente, d’un autre mode de lecture peut-être.

  18. Et ben il a son petit succés ce billet sur Blutch…Mais autant je trouve tous ces propos passion­nants autant je me demande s’il faut chercher à décor­ti­quer autant ce qui nous émeut autant chez Blutch(mais ça c’est encore une piste de ”décorticage”?)comme on décor­ti­que­rait une grenouille pour savoir comment elle vit…Satrapi,elle,a plu à beaucoup de lecteurs qui goutent peu ou pas à la B.D,par un langage simple et sans doute,oui,limité…Un peu comme Jacques Nicolaou(moins tendance)…
    Enfin,pour revenir sur Blutch(et parceque ça ne me dérange pas de me contre­dire dans le meme commentaire)son travail me fait penser à un petit témognage de René Follet dessi­nant souvent au dos meme de certaines de ses pages ”pressé” par l’urgence,l’intensité de ce à quoi il travaille;pour ne surtout pas perdre le rythme,le mouve­ment dans l’air du crayon…Blutch est toujours dans Fluide(mais comme Gotlib,une ou deux appari­tions-hors bd-par an).

  19. @david t : oui, exact, Satra­pi ne rentre pas dans le débat sur le ”beau” dessin. Laissons la de côté. 
    Pour ce qui est du trait dans le dessin de BD, on voit de plus en plus apparaître la notion de dessin/​écriture (Sfar étant l’exemple actuel le plus fameux)qui pose évidem­ment la question du ”beau” dessin en BD. Le public ”familial” s’épa­te­ra devant le travail soigné de Crisse ou Buchet qui ont un trait quasi­ment ”artifi­ciel”. Mais en même temps, le dessin qui n’est plus qu’une écriture et qui ne donne plus de réelles clefs (sauf pour celui qui le découvre).

    @julien : je suis désolé, Julien, mais décor­ti­quer un dessin c’est un peu aussi le but de ce blog. Les dessi­na­teurs qui m’intriguent se font de plus en plus rares alors j’en profite un peu :-). Pour ce qui est de l’urgence du dessin, je me rends compte que c’est une sensa­tion que j’ai un peu oublié. Au contraire, j’ai besoin de plus en plus de temps pour trouver quelque chose qui me satis­fasse. Ce qui n’est pas sans m’inquiéter :-)

  20. D’accord,entièrement,sur le décorticage…D’ailleurs c’est pas pour rien que je fais escale sur ce blog depuis un an…Mais alors que pullulent les ”dossiers Blutch”,les interviews,C.Blutch se livre trés peu sur ses intentions(bien qu’il doit avoir ce penchant pour les expérimentations,les citations ”à la manière de”,le jusqu’au boutisme de ses démarches…)et semble aborder son travail avec noncha­lance et un refus de ces réflexions;et donc,je me disais juste que c’était bien,aussi,de ne pas savoir vraiment où il va,s’il y va,comment c’est fait…J’adorerai connaitre son opinion sur cette somme d’ana­lyses passionnées…Et Blutch,je pense,est trés grand parce qu’il reste fort indépendant,y compris de lui meme,et c’est un luxe(plus diffi­cile du temps de Franquin,etc..?)mais une chance qu’il s’est donné lui seul:Waldo’s Bar était déjà une claque,une audace que résume trés bien ”MISH MASH” qui couvre son parcours de 1987 à 2002;précieux aussi pour les pistes qu’il laisse entrouvertes.

  21. Tiens, en parlant de cadeau, lien mort

    (Bon, j’ai une sale gueule, mais j’avais la crève et un début de conjonc­ti­vite, hehehe)

  22. @Itomi : ah ah ah, tous mes efforts sur ce blog payent enfin !!!! D’abord Itomi et bientôt le reste du MONDE !

    @julien : c’est sûr qu’il a un statut privi­lé­gié dans la création mais on remar­que­ra qu’il est bien moins média­ti­sé que S… ou Sa… ou Sat…. Je ne suis pas sûr qu’il appré­cie les analyses puisqu’il essaie d’être là où on ne l’attend pas. Sinon, j’ai eu l’occa­sion de discu­ter avec lui et ça s’est assez mal passé (hum).

  23. Saint-Ogan?Salvérius?..Samivel!?Oh,ce qui est dommage,c’est que cette média­ti­sa­tion à outrance pourrait etre l’occa­sion d’ouvrir de nouvelles voies,parler d’autres gens…Mais ces gars là(et ils ont du talent,et c’est trés bien)se citent entre eux…C’est un peu dommage,sans doute pas grave…Sauf qu’entre les Artistes et les Gros tirages les médias les plus intel­li­gents offrent cepen­dant une image partielle de la bd…Un dernier(?)mot sur Blutch:Les siens(à propos de l’écriture;mais à l’image de son rapport au dessin)”Je suis sujet à des courants contra­dic­toires et désordonnées(…),citant Flaubert,etre présent partout mais visible nulle part(…)”.Ses entre­tiens avec Hugues Dayez creusent un peu son carac­tère explorateur,avide de toutes influences extérieures,formes et sons;quant à ta rencontre avec Blutch,elle illustre certai­ne­ment un triste fossé…Cuvelier,Sempé ont aussi dérouté,attristé leur interlocuteurs

  24. Je n’ai pas eu le courage de lire tous les commen­taires (brillants au demeu­rant) mais je ne peux m’empêcher ma petite couche d’éloges à propos de Blutch.
    Quant au débat intéres­sant soule­vé à propos des hachures chez blutch, j’avais toujours noté ce point comme un grand manque de confiance en soit de la part de l’auteur. Ce désir, comme le soule­vait Li An, propre aux jeunes auteurs de tout couvrir de hachures est d’autant plus marquant si on le mets face à la virtuo­si­té du dessin de Blutch. Un virtuose qui s’ignore, c’est un peu ce qui m’a toujours profon­dé­ment ému chez lui, sans cesse à cheval entre fragi­li­té et déchai­ne­ment de talent. 

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