Le singe de Hartlepool est tiré d’une espèce de vieille légende anglaise qui veut que les habitants de la ville en question ait pendu un singe à l’époque des guerres napoléoniennes en pensant que c’était un Français . Une histoire savoureuse qui méritait bien un peu d’écho de notre côté de la Manche.
Comme d’habitude, c’est le graphisme de Jérémie Moreau qui m’a incité à investir dans l’album. Issu de l’animation, il utilise ici un graphisme un peu mou avec quelques échos à la Stead. C’est très beau et ça sort agréablement des chemins battus. Les couleurs sont aussi très réussies, un peu étouffées, sans le côté pétant qu’on retrouve souvent dans un dessin non réaliste. Le scénario de Wilfrid Lupano dépeint avec ironie le délire qui saisit le petit village persuadé que la mort du Français sert des intérêts qui le dépasse. Ça manque peut-être juste un tout petit peu de folie à mon goût de dépravé malade de la tête, notamment en montrant l’histoire du point de vue de gamins pas si méchants.
Je finirai quand même en ronchonnant – ma marque de fabrique, à graver sur ma tombe ”il a ronchonné toute sa vie, nous en voilà débarrassé”. Pourquoi le vieux soldat crie-t-il ”Dieu sauve la Reine !” alors que c’est Georges IV qui règne (de façon alanguie) sur l’Angleterre ??? Et que fait ce moine en bure dans le rôle d’un pasteur anglican ???? Ce n’est pas très sérieux, messieurs…
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En regardant rapidement les deux planches, on dirait plutôt des images extraites d’un dossier de presse sur un film d’animation, qu’une bd, au sens général. L’utilisation du style graphique d’un illustrateur ou peintre est courant dans cet ”secteur” (ici c’est ce bon vieux Ralph Steadman, surtout sa calligraphie). Mais bon en lisant que le dessinateur vient justement du monde de l’animation, tout devient clair.
Mais entre-nous tu as raison de ronchonner, ce n’est pas parce ce que tout part en c… dans ce monde, que l’on doit tolérer le laxisme, ici le minimum de recherche syndicale n’a visiblement pas été fait. J’en entends déjà souffler : ”C’est pô grââve, et pis c’est qui d’abord ce Georges iVé ?”
Tout mon soutien dans cette lutte ! ;-)
@Pat Rik : ouah, t’es un peu méchant sur ces planches qui fonctionnent bien. Mais bon, je me demande d’où sort ce moine quand même…
@Li-An : Aucune méchanceté de ma part, juste une impression de premier regard et réaction à ton avis. Soyons clair, je ne ”juge” absolument pas le travail de J.Moreau, ni le fonctionnement de ces deux planches, car c’est difficile d’avoir un avis précis, pour ceux qui comme moi, découvrent ton billet, il nous manque les 47 précédentes.
Mais tu viens sans doute de déclencher une mini-polémique, d’où sort ce #@)*§ de moine ??!…
:-)
@Pat Rik : il y a peut-être une explication toute rationnelle.
Ah,le dessin est formidable.Voilà typiquement le genre de livre(avec ses faiblesses,ses qualités;c’est,c’est pas un chef d’oeuvre,peu importe)qui ravive le goût de la bd.Et,par ailleurs ça ne manque pas d’élégance…
@julien : si il pouvait y avoir plus d’albums de ce genre, ça serait déjà pas mal. Un peu fatigué des recettes…
Curieuse couverture… avec un lettrage qui plutôt que Steadman semble directement inspiré de Pink Floyd The Wall de Scarfe.
@Hobopok : voilà l’occasion de se rappeler le nom de Scarfe. L’idée du papillon est assez étonnante en effet.