Voilà donc l’ultime album de Jojo, avec Sergio Salma au scénario. Un album un peu étrange : Mamie ne va pas très bien, elle n’a plus d’énergie, ses analyses sont mauvaises et Jojo, qui cherche à lui remonter le moral, gagne une croisière sur la Méditerranée. Étrange croisière où chaque personnage évolue dans sa petite sphère… Jojo tombe amoureux d’une demoiselle manipulatrice, Gros Louis ne peut plus manger pour cause de mal de mer et Mamie se verrait bien ailleurs. Évidemment, les problèmes de Mamie font penser aux problèmes de santé de Geerts lui-même, ce qui donne à l’album un étrange ton mélancolique et c’est Alain Mauricet qui a eu la lourde tâche de finir l’histoire. Il va me manquer ce petit Jojo dont j’ai suivi toutes les ”aventures” depuis sa naissance dans Spirou…
En 1982, pour les numéros d’autour de Noël, Geerts dessine quelques pages de jeu en collaboration avec Dédé.
Il y a quelques années(période ”La chance de Sébastien”etc…)je trouvais de plus en plus de similitudes entre le trait sec,nerveux,et terriblement juste d’André Geerts avec le meilleur de feu Paul Deliège.Dans cet album,ce caractère s’accentue.Bien sur qu’humainement Geerts manque,mais artistiquement(”CONFISQUE!”en est un sommet)sa perte est un déchirement absolu tant il était parvenu à un maitrise,une patte plus vive,plus remarquable encore.Comme si la maladie avait un poids semblable au poids des ans,ses dernières pages témoignent du chemin qu’il appréhendait,de la puissance graphique qu’il portait en lui,et vers où les années allaient le conduire.Je regrette cette vision presque ”malsaine”,mais son dessin dégage tant de cette vie,et d’une aptitude à celle-ci et à la cerner,la retranscrire au mieux que ses planches apportent ou amène un tel regard.Difficile de lire réellement ce dernier JOJO.On se surprendrai presque à s’indigner de l’inconscience du ptit Jojo face à la route et la fin qui s’annoncent.Il reste une foule de dessins,Jojo ou pas,à redécouvrir…Et j’l’aimais bien ce Dédé qui sévissait dans cette génération bouillonnante…Plus de nouvelles d’ailleurs depuis ces jeux de 1982…
Jojo perd quand même sa casquette… Mais c’est vrai que ça fait bizarre de voir les personnages poursuivre leur vie alors que leur créateur quitte la scène.
Graphiquement c’est effectivement du grand art.
Ce qui m’a toujours impressionné, c’est cet amour de la mamie qui est plus que perceptible : tangible, à vous en étouffer !
Oui, c’est vraiment le pivot de vie de Jojo. D’ailleurs il est intéressant de voir qu’en cherchant à donner une vision réaliste de la famille Jojoienne, Geerts a dû tirer la langue pour justifier l’absence du père. Même quand une belle maman arrive :-)
Oh Mamy oh mamy blues oh mamy blues♪♪♫♫♪♫♪
Ah zut, j’ai oublié d’en parler de cette chanson qui m’a pourri ma jeunesse.
Pour bien savourer encore,un peu de GEERTS,il existe toujours ce petit livre délicieux : ”Les trésors de JOJO” publié par SUR LA POINTE DU PINCEAU(2006).
Ah, je ne connaissais pas du tout. Je vais voir si on peut se le procurer pas trop cher.