Martha Jane Cannary, tout le monde la connait mieux sous le nom de Calamity Jane. Matthieu Blanchin et Christian Perrissin s’emploient dans cet album à raconter sa vie, en partant probablement des différents écrits qu’elle a laissé. Jeune fille orpheline au caractère entier et indépendant, elle décida d’aller vivre sa vie sur les routes du grand Ouest, une chose peu concevable à l’époque et qui l’obligea à se travestir régulièrement en homme.
L’album est intéressant à plus d’un titre. Il s’attaque à un genre peu abordé de manière ”moderne” dans la BD, à savoir la biographie. Ce n’est un genre pas évident et qui dépend évidemment en grande partie de la personnalité du/de la protagoniste principale et de la façon dont il/elle mené sa vie. Perrissin a opté pour une narration linéaire, racontant la vie de Martha Jane en suivant le fil les ans, n’hésitant pas à mettre en scène des choses crues (par exemple comment gérer ses règles pour une jeune fille déguisée en homme) mais pas gratuites. On peut dire que l’on obtient une vision réaliste tout à fait satisfaisante et rugueuse de la vie de l’époque, sans fioritures. Le dessin de Blanchin est parfait pour ce genre d’approche. Très vigoureux et énergique, il décrit une Calamity Jane en mouvement, débordante de vie et pas du tout gnangnan. De plus, il a une vraie sensibilité du paysage, ce qui est un plus indéniable (trop de dessinateurs sont maladroits avec la représentation de la Nature).
Mais il y a quand même quelques restrictions à mon plaisir de lecture. Une vie est une vie et pas un roman ou un récit. Il faut donc faire des choix pour donner un sens à ce que l’on raconte, que l’on ne soit pas juste un spectateur d’une espèce de documentaire. L’album a un peu de mal à ne pas tomber dans cette ornière et on a quelque fois l’impression de se retrouver face à une super production Oncle Paul qui nous explique comment on vivait à l’Ouest à l’époque. Et les coups de tête de Martha Jane Cannary m’ont plus d’une fois laissé perplexe. Difficile de suivre une fille qui ne semble pas savoir ce qu’elle veut exactement et dont le comportement purement instinctif donne un récit haché en chapitres bien distincts…
Tant par la critique positive que par les réticences,trés bon”papier”,m’sieur Li An ;
Cependant,je crois que les choix scénaristiques sont parfaitement assumés,comblant les vides de la biographies:C’est dommage;pourquoi vouloir faire exhaustif!?Reste un portrait de femme,finement cerné.
Merci pour le compliment, Julien.
Il y avait déjà eu une la version ”Calamity Jane” de Sylvie Fontaine :
http://www.bdselection.com/php/chroniquebd-7441_Calamity.html
Oyez, oyez, braves gens !
Matthieu Blanchin dédicace cet après-midi même à Vincennes !
ça c’est du direct !
Je vous rends l’antenne, à vous les studios.
Ah oui, tiens (vu le dessin, je ne pense pas que j’aurai acheté).
J’ai du mal à croire qu’un visiteur égaré ici ait le temps de se précipiter à Vincennes, Totoche :-)
Ben, tu as peut-être des cyber-lecteurs dans l’est-parisien, va savoir !!!