Martha Jane Cannary – Les années 1852 – 1869 (Matthieu Blanchin & Christian Perrissin – Futuropolis)

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Martha Jane Canna­ry, tout le monde la connait mieux sous le nom de Calami­ty Jane. Matthieu Blanchin et Chris­tian Perris­sin s’emploient dans cet album à racon­ter sa vie, en partant proba­ble­ment des diffé­rents écrits qu’elle a laissé. Jeune fille orphe­line au carac­tère entier et indépen­dant, elle décida d’aller vivre sa vie sur les routes du grand Ouest, une chose peu conce­vable à l’époque et qui l’obli­gea à se traves­tir réguliè­re­ment en homme.

L’album est intéres­sant à plus d’un titre. Il s’attaque à un genre peu abordé de manière ”moderne” dans la BD, à savoir la biogra­phie. Ce n’est un genre pas évident et qui dépend évidem­ment en grande partie de la person­na­li­té du/​de la prota­go­niste princi­pale et de la façon dont il/​elle mené sa vie. Perris­sin a opté pour une narra­tion linéaire, racon­tant la vie de Martha Jane en suivant le fil les ans, n’hési­tant pas à mettre en scène des choses crues (par exemple comment gérer ses règles pour une jeune fille dégui­sée en homme) mais pas gratuites. On peut dire que l’on obtient une vision réaliste tout à fait satis­fai­sante et rugueuse de la vie de l’époque, sans fiori­tures. Le dessin de Blanchin est parfait pour ce genre d’approche. Très vigou­reux et énergique, il décrit une Calami­ty Jane en mouve­ment, débor­dante de vie et pas du tout gnangnan. De plus, il a une vraie sensi­bi­li­té du paysage, ce qui est un plus indéniable (trop de dessi­na­teurs sont maladroits avec la repré­sen­ta­tion de la Nature).

Mais il y a quand même quelques restric­tions à mon plaisir de lecture. Une vie est une vie et pas un roman ou un récit. Il faut donc faire des choix pour donner un sens à ce que l’on raconte, que l’on ne soit pas juste un specta­teur d’une espèce de documen­taire. L’album a un peu de mal à ne pas tomber dans cette ornière et on a quelque fois l’impres­sion de se retrou­ver face à une super produc­tion Oncle Paul qui nous explique comment on vivait à l’Ouest à l’époque. Et les coups de tête de Martha Jane Canna­ry m’ont plus d’une fois laissé perplexe. Diffi­cile de suivre une fille qui ne semble pas savoir ce qu’elle veut exacte­ment et dont le compor­te­ment purement instinc­tif donne un récit haché en chapitres bien distincts…

la lessive c’est l’aventure

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6 commentaires

  1. Tant par la critique positive que par les réticences,trés bon”papier”,m’sieur Li An ;
    Cependant,je crois que les choix scéna­ris­tiques sont parfai­te­ment assumés,comblant les vides de la biographies:C’est dommage;pourquoi vouloir faire exhaustif!?Reste un portrait de femme,finement cerné.

  2. Oyez, oyez, braves gens !
    Matthieu Blanchin dédicace cet après-midi même à Vincennes !
    ça c’est du direct !
    Je vous rends l’antenne, à vous les studios.

  3. Ah oui, tiens (vu le dessin, je ne pense pas que j’aurai acheté).

    J’ai du mal à croire qu’un visiteur égaré ici ait le temps de se préci­pi­ter à Vincennes, Totoche :-)

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