Le western semble être devenu un genre qui inspire plus les Européens que les États-Uniens, au moins dans le dessin et, au pays de Lucky Luke, Blueberry et Yakari (je parle du beau pays de la suissofrancobelgie), c’est un genre que l’on peut tordre dans tous les sens.
On peut difficilement imaginer plus tordu que Mondo Reverso où les filles sont les garçons et vice versa. Je veux dire par là que les cow-boys, les pasteurs, les outlaws, les barmen, bref, tout ce qui est masculin dans un western, est interprété par des femmes. Et les filles de saloon, les institutrices etc… (en fait il n’y a pas d’institutrice) sont des mecs. Les filles sont habillés comme il se doit en pantalons et stetsons et les mecs en robe à volants. Et tout le vocabulaire et l’univers suit cette logique (avec une Christe en croix sur les crucifix).
Bon bref, c’est un western visuellement assez classique chiadé (Bertail rêvait de dessiner un western depuis qu’il tient un crayon) mais avec les filles qui sont des garç… Vous avez compris le truc. Ça lorgne plus du côté de Tarantino et du spaghetti que de Ford (et c’est peut-être dommage, les personnages du western classique auraient été encore plus drôles en suivant le concept), ça cite plein de références dont notre vieux Blueberry et ce n’est pas une BD à gags (alors que c’est publié par Fluide Glacial), l’histoire s’amusant surtout du décalage visuel et développant une histoire propre à lancer dans la rue toute la Manif’ pour tous les coincés. Les ”critiques” parlent de BD transgenre et, après avoir froncé les sourcils, je me suis dit que ce n’était pas tout à fait faux. C’est même le thème principal au final. Seule concession à Frigide Barjo, tous ces mélanges de pilosité et nichons ne permettent semble-t-il pas de procréer correctement puisqu’il n’y a pas l’ombre d’un poil de cactus de marmot.
Ça fait deux albums de Bertail que j’achète en peu de temps et je ne sais pas trop quoi penser de son dessin. Il y a un côté virtuose et hyper léché qui m’a étrangement rappelé le travail de Gal, dessinateur de Métal qui est mort trop jeune. Ce n’est pas tout à fait mon truc et en même temps ça change agréablement. Et je vais peut-être essayer d’autres albums scénarisés par Le Gouëfflec.
je viens de le lire…Effectivement, dessin virtuose, mais je suis frustré côté scénario : avec une idée de départ comme ça, il y avait de quoi faire je pense. mais peut-être que ce sera développé dans le(s) tome(s) suivant(s)?
Ils s’amusent plus de l’univers qu’ils ne développent une vraie grosse histoire mais c’est déjà pas mal.
J’arrive toujours pas à me faire une icône sur gravatar, mais je suis de tout coeur avec vous dans ce combat pour faire reconnaitre la bédé transgenre. C’est vrai que les européens cartonnent depuis longtemps en western, l’autre jour j’ai repensé au Mac Coy de Gourmelen et Palacios, qui m’évoquait graphiquement le Serpieri de Druuna.
Je crois que je vais aller consulter.
Ah tiens, mon icône s’est mise à jour. C’est dingue. Je vais aller arroser ça au saloon.
J’avoue que le Mac Coy avec ses jambes courtes, c’était bizarre.
Attention jeune homme!Yakari,c’est de la francobelgie suisse..!
Je me souviens(pas très bien finalement) d’une histoire de Rossi et Yann qui flirtait sur le sujet.
Quant à GOUËFFLEC,tu pourras apprécier et juger un autre projet,son ”Vince Taylor” avec l’immense Marc Malès…
J’ai vu ça dans sa bibliographie mais je ne suis fan ni de Taylor ni de Malès. Et j’ai honte d’avoir oublié que Yakari est évidemment Suisse.