En ce moment je n’achète vraiment pas, mais alors pas du tout de BD nouvelle. Pas beaucoup d’argent mais aussi pas beaucoup de désir et d’excitation. Alors quand je vois le nouveau François Ayroles à L’Association, je suis content.
Je suis content, mais un poil inquiet. Ayrolles, ça n’est pas à prendre à la légère, ça peut hermétiser grave. Ce Océan express ne risque pas de convaincre les réfractaires à son travail. Et pourtant, ça commence légèrement : deux jeunes citadins prennent le train direction une ville balnéaire pour les vacances d’été. Mais ils échangent malencontreusement leurs valises.
À partir de là, Ayroles déroule un récit étrange qui tient un peu du conte. Les jeunes innocents vont croiser les mêmes lieux et les mêmes personnages, mais sans tout à fait se croiser. Ayroles multiplie les effets de miroir et d’échos où l’innocence est confrontée à des créatures quelque peu perverses qui vont leur tendre des pièges, les exposer à différents désirs ou les traîner dans des situations intenables. Attention, ne vous attendez pas à des tensions extrêmes, des coups de théâtre inattendus, Ayroles a son ton très personnel, un peu décalé, très calme. L’ensemble est donc très déroutant et pourra susciter d’innombrables questionnements sur ce que l’on a lu. Un album que je vais avoir du mal à prêter et je ne sais pas trop quoi en penser jusqu’à une fin très ironique.
Un auteur que je ne connaissais pas. Suspens dans le scénario ahah.
En bibliothèque pour ma part,je jetterai un œil sur ses autres BD. Hélas on ne peut pas toujours acheter.
En plus, c’est un univers très particulier. J’ai chroniqué deux autres de ses albums qui sont plus faciles à aimer en ce qui me concerne.
Mmm !
Ça m’intéresse bien…
Le François Ayroles de Garulfo ?
Ah ah, justement, non, celui de l’Association. Au début du festival BD à La Réunion, un de nos émissaires avait contacté ce dernier en pensant que c’était celui de Garulfo. Il avait dû rétropédaler. Mais on a aussi fait venir celui de l’Association au final :-) quelques années plus tard. Dans le cadre de l’Oubapo, il fait deux conférences sur Hergé et Largo Winch qui sont excellentes.
Ressenti similaire, bel exercice de style, mais je ne comprends pas vraiment où il veut en venir…
On est dans l’ordre du plaisir de l’écriture. Ce qui est évidemment frustrant, c’est qu’on imagine que Ayrolles, lui, sait très bien ce qu’il voulait dire.