Papier #1 – une revue de BD avec Lewis Trondheim dedans

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Papier, c’est la revue à Lewis Trond­heim publiée chez Delcourt, un peu dans la suite logique de la collec­tion Shampooing – un genre d’après-Shampooing, quoi. Le concept de la revue n’est pas tout à fait clair : annon­cée comme publiant des gens venant des blogs, elle est en fait plus ouverte que ça et même le thème choisi peut-être oublié par les auteurs.
L’objet lui-même est par contre très clair : format manga, papier manga et prix… un peu plus cher que manga. Mais est-ce que ça vaut le coup ?

Dylan Meconis
Dylan Meconis

Sur le moment, j’ai été un peu perplexe : la couver­ture de Vivès m’a fait croire au retour de Comès. Mais la lecture de la revue a été une agréable surprise. On retrouve quelques têtes d’affiche – Vivès, Trond­heim, Delisle, des auteurs moins connus – Anfré, Panac­cione, Florence Dupré La Tour – et des complets incon­nus. Du coup l’ensemble est assez consis­tant surtout que la pagina­tion était libre pour les histoires et on se retrouve avec des récits de 40 pages pour certains. Cette densi­té donne l’impres­sion rare d’en avoir pour son argent et évite le syndrôme ”lu en cinq minutes” propres aux collec­tifs et aux mangas.

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Jean Bourgui­gnon

Au final, je retiens l’his­toire de Dylan Meconis, un conte ironique et assez cruel comme je les aime bien où un renard essaie de séduire une lingère, celle de Jean Bourgui­gnon un peu en roue libre et surpre­nante – un type recueille une orphe­line croisée dans le parc – et n’hésite pas à faire peur au lecteur, et Florence Dupré La Tour qui fait très fort avec l’his­toire de sa chienne – de l’amour au mépris, une histoire de souffrance animale et humaine paral­lèles très bien rendue. Et évidem­ment, l’his­toire de Jérôme Anfré, drôle et surpre­nante, comme souvent.

Jérôme Anfré
Jérôme Anfré

Du coup, on a une vraie revue de création avec une liber­té de ton et de narra­tion – sans chercher à faire de l’expé­ri­men­tal nombri­liste. Je crois bien que je vais attendre le second volume de Papier avec intérêt si Yannick Lejeune et Trond­heim – les deux rédac­teurs – arrivent à le panacher aussi bien que ce premier essai.

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Dupré de La Tour
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21 commentaires

  1. Oui, l’his­toire de Dupré-Latour est très forte, et déran­geante. Connais-tu le blog démoniaque ”cigish” ?

    Ceci dit, je trouve quand même que le format de la revue est très cheap, et par là manque d’ambi­tion édito­riale. Delcourt ne prend aucun risque.

    • C’est une espèce de Lapalis­sade. En même temps, faire une revue 100% BD de création, en ces temps troubles, c’est quand même à saluer.

      Reste à voir comment ça va évoluer : Kster était parti de très bas en terme de fabri­ca­tion et a fini par s’adap­ter aux envies des lecteurs – je pense aussi à la revue de jeu vidéo Canard PC au papier très cheap à ses débuts.

  2. Et du texte?Y a du texte,des nouvelles,la part belle à l’illustration?(une question d’un lecteur-jamais-content dans la salle)

  3. Je ne partage pas vos réserves :

    - Le format ? Il a été plébis­ci­té par des millions de lecteurs à travers le monde !

    - Cheap ? Pas plus que (l’excellent) Jade, finalement.

    Enfin, une BD qu’on va pouvoir lire dans les trans­ports en commun ou dans son bain sans crainte de l’esquinter !

    Oui, bien sûr, si Papier pouvait coûter dans les 5 – 6 euros et être aussi chez les marchands de journaux entre Mickey parade et Akim plutôt qu’uni­que­ment dans les librai­ries, cachés entre 2 piles, ce serait encore mieux…

    Bravo Lewis !

  4. Pour répondre à la question ”est-ce que ça vaut le coup ? ” il convien­drait de citer Bayday Leaks :

    Après le tollé de la planche à 40 euros pour la revue Papier, grosse déprime de Lewis Trond­heim qui, depuis 20 ans, travaillait à ce tarif.”

    • J’ai travaillé pour moins que ça… Et en même temps, c’est pas Bayday Leaks qui ironi­sait qu’il fallait être dans ”les petits papiers” de Trond­heim :-)

    • Planète lointaine était très mal payé – c’était devenu un sujet de blague pour les auteurs de Tours (j’habi­tais pas trop loin à l’époque). Je me demande combien j’ai été payé pour la prépu­bli­ca­tion des Maîtres…. Faudra que je vérifie ça – pas sûr que j’ai touché quoi que ce soit.

      Et n’oublions pas que les auteurs qui travaillent pour des petites maisons d’édi­tion ne sont payées que sur les droits d’auteur à la vente. Ça ne doit pas voler très haut pour beaucoup.

      Il est clair de toute manière qu’il ne faut pas dessi­ner des planches ”format classique” pour ce genre de revue et s’adap­ter au tarif.

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