Aujourd’hui, la pie voleuse s’attaque à Totoche (encore lui s’exclameront ceussent qui suivent) avec une BD conçue spécifiquement pour le Web et qui se lit naturellement en faisant défiler l’ascenseur à droite ou le molette de la souris si vous êtes un vrai geek. Un concept qui fait réfléchir puisque faire du comics en ligne est une activité fort prisée de nos jours et qui oblige l’auteur, dans la solution prônée par Gaddis à une gymnastique intellectuelle peu classique (plus de bas de page ni page tout court ; obligation d’une lecture horizontale régulière). Le problème, évidemment, c’est ”et si on danse ?”, je veux dire ”et si on veut publier ça sur papier ?”. Et c’est là que David Gaddis se retrouve couillon. Sinon, je trouve que ça fonctionne très bien même si ça a un côté ”dessin animé retransformé en BD”.
- le site : http://www.davidgaddis.com/piercing.html
- l’origine de la fuite (bien plus intéressant que ce que je raconte): http://planbd.blogspot.com/2008/08/ltoile-filante-du-webcomic-piercing-dix.html
Ca ressemble étrangement à du Kyle Baker.
Je ne connais pas assez bien le travail de Baker pour être catégorique mais c’est un peu ce genre d’école oui.
oh, c’est tout bien propre comme découpage, ça peut se remonter en pages quand même… mais : excellente histoire, je ne connaissais pas et suis quelque peu bluffé.
Il faut donc remercier ici monsieur Totoche.
Produire la bande dessinée sur le net me parait une évidence depuis des années. Reste la question de la présentation des oeuvres : comment présenter une lecture qui exploite pleinement le potentiel du web. reste aussi la question des droits d’auteurs : un conteur qui irait de ville en ville raconter ses histoires et à qui personne ne donnerait une miette de pain en remerciement terminerait bien vite son errance sur le bord d’une route… reste enfin celle de la promotion de l’oeuvre : selon ma propre expérience, mettre une bd en ligne, dans cet immense fourre-tout qu’est le net, équivaut à jeter une bouteille à la mer… Pourtant, je reste convaincu que ces questions seront un jour résolues, sans pour autant, d’ailleurs, exclure une exploitation parallèle en édition papier.
pardon d’ajouter un commentaire sur l’experince ci dessus : on a l’impression de voir un story board horizontal, mais ça n’en est pas un… ça n’est non plus de la bande dessinée… mais l’expèrience a le mérite d’exister.
Personnellement, je ne sais pas trop quoi en penser. Le succès des BD blogs prouve que les gens aiment le côté ”rendez vous régulier” sur la Toile et en même temps, on se rend bien compte que ce qui marche se limite à de l’humour+nombril. Je n’ai pas encore vu d’œuvre majeure en ligne mais j’avoue que je ne cherche pas particulièrement. Pour ce qui est des rémunérations, le public US donne plus facilement de l’argent à un auteur (de logiciel libre ou autre) lorsqu’on lui demande gentiment que le public français gavé de l’idée de ”culture gratuite” et qui pense que tout lui est dû. Pour le moment, la récompense financière pour certains des créateurs de blogs BD, c’est d’être publié par Shampoo la collection qui décoiffe…
Ceussent qui aiment ce style graphique ne devraient (à mon humble avis) effectivement pas être déçus par les travaux en couleurs de Kyle Baker non traduits en français (I die at midnight, You are here, King David).
Celui-ci intègre même la 3D dans certains dessins, ce qui accentue le côté dessin animé du truc.
Cela n’a évidemment rien à voir avec les adaptations des dessins animés de Miyazaki en manga-papier de chez Glénat, puisqu’il s’agit de création.
Par ailleurs, le dessin me semble plus abouti que pour un story-board (mais je ne suis pas spécialiste).
Seul Mr Gaddis est à remercier : si chaque lecteur de cette histoire avait mis ne serait-ce que 50 cents dans la tirelire depuis 10 ans que l’histoire est en ligne, son banquier aurait été heureux …
J’ai jeté un oeil sur ton blog aux pages de Baker mis en ligne et j’ai été déçu. Le côté caricatural ne m’a pas convaincu…