Rocher Rouge (Borg & Sanlaville – KSTR)

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J’avais parlé quelque part ici de la moder­ni­té éventuelle du travail graphique de Vivès. Il semble­rait que l’on pourrait en dire autant de son ami Sanla­ville complice avec lui sur Holly­wood Jan mais côté scénar ce coup-ci. Du moins une moder­ni­té plus référen­cée scéna­ris­ti­que­ment pour un public ciblé. Il faut dire que son scéna­riste pour cet album, Borg, fait très fort pour un premier ouvrage : mixant allègre­ment horror teen movie, L’île de la tenta­tion et Lost, il imagine une bande de jeunes post ados sur une île pacifi­diaque confron­tés à une légende terri­fiante. Le lecteur blasé va se dire ”mais où se cache la moder­ni­té là-dedans ?”. En effet, la BD nourrie aux influences ados est devenue un véritable fond de commerce nourri de pseudo Star Wars ou de sous Seigneur des Anneaux mais souvent très insipides du fait de l’absence de person­na­li­té des auteurs. Le couple Borg/​Sanlaville fait plus fort et a décidé d’assu­mer totale­ment le choix du sujet : horreur expli­cite et remake de ”Tant qu’il y a des filles” vont rendre fébriles plus d’un ado overhor­mo­né. Salan­ville est un surdoué et assume jolis filles en maillot de bain et giclées de sang sans frémir. Un album donc incontournable…
Pas tant que ça (dit le père Fouet­tard en ricanant). J’ai quand même eu l’impres­sion d’avoir dépas­sé l’âge légal de lecture de ce genre d’his­toires. L’éner­gie débor­dante du dessin de Sanla­ville a fini par m’épui­ser et le côté ”artifi­ciel” voulu par le genre ne m’a jamais convain­cu (j’ai dû tenir 20 minutes sur Lost :-)). Si les montagnes russes vous font mal au crâne, pas sûr que vous accro­chiez à ça… Les autres vont hurler de joie.

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29 commentaires

  1. Sur une planche pas simple de se faire une idée surtout quelle ne contient pas grand chose comme éléments . Le dessin est frais avec ce coté dessin animé …faut voir . En tout cas la couv est classe .
    Mais j’avoue que je ne m’atten­dais pas à cela comme planche au vue de la couv .

  2. Sanla­ville n’assu­rait pas seule­ment le scénar sur Holly­wood Jan… Si je me souviens bien, lui et Vivès s’étaient répar­tis les chapitres, dont ils assuraient chacun dessin et scéna­rio (Sanla­ville s’octroyait plus facile­ment les scènes d’action et Vivès les scènes intimistes).

  3. Oui en effet, ils ont travaillé à deux sur l’album en question mais j’ignore exacte­ment qui a fait quoi.

  4. @olivier : un peu compli­qué de trouver une planche ”repré­sen­ta­tive”. Mais c’est beaucoup moins sobre que la couver­ture de toute manière :-)

  5. @Li-An : Je crois qu’on voit quand même une diffé­rence dans le dessin… Le dessin de Vivès est plus léger, peut-être plus esquis­sé, quand celui de Sanla­ville est plus détaillé, posé, on y sent plus l’influence de l’ani­ma­tion (la page postée à l’époque dans la critique de Holly­wood Jan, ça doit être du Vivès)

  6. Je suis d’accord. L’album ici est bien plus ”anima­tion” que Le goût du chlore. Je n’ai pas encore acheté le dernier Vivès et j’ignore s’il vaut le déplacement.

  7. Le nouveau livre de Bastien Vives, Sur mes lèvres, est… sympa, mais c’est avant tout un exercice de style, un de plus, et n’apporte pas grand chose de plus sur le fond que ce qu’il a fait avant. J’ai tout suivi avec beaucoup d’inté­rêt en me disant que ca allait, de livre en livre, murir et donner de nouvelles choses surpre­nantes, diffé­rentes, mais peut-être bien que ce n’est pas pour tout de suite, ou que c’est tout ce qu’il y a à racon­ter… A suivre tout de même, mais d’un peu plus loin. En tout cas, ca faisait longtemps que je n’avais pas obser­vé d’un oeil intéres­sé (je ne dis pas lequel, d’oeil) un auteur comme ça.

  8. Merci pour cet avis, Nanor. J’ai eu aussi l’impres­sion qu’il n’allait pas plus loin que le précé­dent et qu’il tournait trop sur un concept mais bon, ne l’ayant toujours pas lu…

  9. Tu aurais pu donner le bon titre, monsieur Grospa­ta­pouf :”Dans mes yeux”.
    Quant à Jacques Audiard, il prouve que les fils à papa ne sont pas juste là pour occuper la scène média­tique. Pour moi proba­ble­ment le meilleur metteur en scène français du moment…

  10. Etant une sorte de naïf profes­sion­nel, je n’arri­ve­rai jamais à dépas­ser l’âge de lire ”Rocher rouge”, mais … je reste tout de même réticent. La planche est jolie, mais elle ressemble trop à ce que fait cette nouvelle école très influen­cée par le dessin animé (un peu comme à l’époque de Walt Disney). Cela donne une espèce de ”nouveau mains­tream”, dont les livres sont assez beau à voir, mais plutôt incon­sis­tants à la lecture.

    Sinon, j’ai bien aimé le dernier livre de Vivès. C’est un pur exercice de style, mais il réalise un vrai tour de force. il raconte simple­ment l’his­toire du gars qui rencontre la fille, mais j’ai admiré cette manière originale.

  11. Je comprends ce que tu veux dire. Tu parles peut-être de livres publiés par une certaine maison d’édi­tion du Sud de la France voire de comics. C’est très diffé­rent ici, il y a beaucoup plus de consis­tance et surtout c’est beaucoup moins lisse mais, comme je le dis, je ne suis pas sûr que tout le monde accroche.

  12. Pour Holly­wood Jan, le scénar est à deux mains, ensuite niveau dessin les chapitres sont parta­gés moit-moit. Même si ils ont des styles proches, on trouve facile­ment qui à fait quoi.

    Plus de pages de Rocher Rouge dispo­nibles sur le forum Catsuka :
    http://​www​.catsu​ka​.com/​i​n​t​e​r​f​/​f​o​r​u​m​/​v​i​e​w​t​o​p​i​c​.​p​h​p​?​t​=​6​256

    J’ai pas été embal­lé par le scénar, niveau enchaî­ne­ment des scènes, rythme et les dialogues de la dernière partie.
    Reste de très bonnes scènes et les pleines pages bien couillues que sort Sanla­ville, qui passent parfaitement.

  13. Le jour ou les studios Disney nous sortent un dessin animé comme ça j’y cours de suite, je dois étre un peu ados car j’ai pris une bonne baffe en lisant cet album qui surprend par son graphisme et son scenar aux rebon­dis­se­ments improbables !!! :)

  14. Quel talent tout de même Li-an de savoir parler d’un album que l’on n’appré­cie pas parti­cu­liè­re­ment, tout en générant des commentaires…
    J’avoue que je suis bluffé.
    Je n’aurais pas pour autant envie de lire ce bouquin. Ce courant ”mains­tream” comme tu l’écris me gonfle en effet parti­cu­liè­re­ment, et il y a tant d’autres belles choses à découvrir…
    Au ”Red roc”, je préfè­re­rai donc la ”Yellow bedroomm”
    ou plus dans le sujet, ce style là :
    http://​www​.bedetheque​.com/​s​e​r​i​e​-​8​3​7​3​-​B​D​-​B​o​r​d​e​l​-​d​e​s​-​m​u​s​e​s​-​C​a​b​a​r​e​t​-​d​e​s​-​m​u​s​e​s​.​h​tml

  15. J’ai quand même un peu de mal avec Smudja. Pas avec son travail graphique qui est étonnant mais son sens de l’humour qui me rend perplexe.

  16. Je suis tout à fait d’accord avec votre analyse. Le lecteur reste sur sa faim, bédé française oblige, car, si la peinture des héros un peu concons est crédible et le dessin correct, toute la partie horri­fique ne tient pas du tout la route, est bâclée voire ridicule. On est loin de la BD améri­caine ou japonaise…

    • Je ne serais pas aussi affir­ma­tif : j’ai eu l’occa­sion de lire moultes BD améri­caines et japonaises complè­te­ment idiotes et mal fichues au niveau scéna­rio. Ce n’est pas la natio­na­li­té qui fait le génie, ça serait un peu trop simple.

  17. Oui, c’est vrai que j’ai été un peu radical pour le coup, désolé ! ;-) (j’arrive du moins plus en ce moment à trouver mon compte dans ces deux zones géogra­phiques de la BD qu’ailleurs, cqfd)

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