Au festival Bulles en Val, j’ai acquis trois petits albums très différents qui tendraient à prouver la diversité de la BD si cette diversité ne pouvait s’exprimer que dans une espèce de marge loin de l’autoroute hyperbalisée du mainstream actuel.
Pornographie et suicide – Mahler (L’Association)
Commençons par un auteur déjà connu sur ce blog. Pornographie et suicide – au titre très excitant – est un opus de Mahler que je n’ai pas vu passer dans la veine des fameux Mme Goldruber…. Des histoires courtes où Mahler raconte sa perplexité face au comportement humain et particulièrement celui des fonctionnaires de la Culture autrichiens.
Plus décousu que les Mme Goldruber…, le livre comporte quelques pépites qui m’ont fait éclater de rire – comment Mahler a gagné un prix décerné par le Ministère tiré au sort, l’origine des odeurs de sueur chez les cosplayers… mais on se serait passé des ses rêves, aussi décalés soient-ils. Le livre se termine par des notes concernant les différentes histoires et même une note sur une autre note. Mahler se paye même le luxe de faire une histoire sur les commanditaires des histoires en question ! Reste une question existentielle pour le lecteur moyen : puisque Malher fréquente activement le milieu culturel international, qu’en est-il de son oeuvre non BD ? On en aperçoit un bout et on ne peut pas dire que ça m’ait fait envie.
Poil de citrouille part en vadrouille – Ian Dairin & Shuky (Makaka Éditions)
Beaucoup plus classique, Poil de citrouille part en vadrouille raconte la quête d’un petit écureuil qui veut manger un hamburger – que les âmes sensibles se rassurent, ça va le rendre malade et dégoûter même les renards qui voulaient le croquer.
Le dessin de Ian Dairin m’avait déjà attiré l’oeil sur Katz, une série humoristique publiée dans Spirou, et on retrouve en effet un trait qui n’est pas sans rappeler une école belge qui irait de Fournier à Cromheecke. Ça fait du bien aux yeux par rapport à ce qui est publié aujourd’hui et d’ailleurs Dupuis ne s’y est pas trompé et ne veut pas publier Katz en album. Quelque fois, j’ai du mal à suivre les logiques éditoriales.
Reste à regretter un logo de collection assez, comment dire sans froisser personne,… euh ? moche ?
Mini aventure – Violaine Briat (Éditions Rutabaga)
Visiblement, la tendance pour les petites maisons d’éditions, c’est de mettre des A dans le nom. Personne n’a pensé à Flagada ?
J’avais regretté il y a deux ans que Violaine Briat n’ait pas de livre à proposer et c’est réparé avec un tout petit ouvrage de 12 pages noir et blanc au format 1/4 A4 qui raconte une course poursuite dans un décor végétal étonnant. Allez, c’est le coup de coeur de la journée.
Je partage ce dernier coup de coeur.J’ai peur de n’être plus vraiment un lecteur:contemplation longue,passionnée,émue etc…J’aime la confondante humilité de ce dernier livre qui accueille un trésor véritable.Il me semble l’avoir repéré côté plan b(d) (?)
Je profite honteusement de ce billet-bd pour espérer et patienter,au loin,cette guerre de Trente ans chez un éditeur avec un ”A”,lui aussi.On peut féliciter ?
Mazette, quel coup d’oeil ! En effet, M.Totoche (Dieu ait pitié de son âme impure) en avait parlé ici http://planbd.blogspot.fr/2013/03/on-dirait-le-nord.html il y a presque un an mais sans en montrer d’extrait. Il ne l’avait donc pas acheté.
Ben, il vaut mieux attendre de l’avoir lu avant de féliciter et il vaudrait mieux croiser les doigts pour un prochain projet qui est difficile à concrétiser en ces temps de marasme. Et je ne suis pas le seul…
Si, si, il l’avait acheté et s’était contenté de mettre la dédicace sur son blogue (si belle qu’on la prend pour une page de l’album).
Ah oui, j’aurais dû mieux zieuter.
Prochainement sur vos écrans : ”Chérie, j’ai rétréci les BD”. Ah non, pas prochainement, c’est déjà à l’affiche, tout va vite de nos jours.
J’ai eu le même coup de cœur que vous ! Il faudra qu’un de ces jours je fasse comme l’astucieux Totoche et que je scanne le mien.
Vous voulez dire qu’il faut que je scanne ma dédicace ? Une personne naïve qui tomberait sur cette page pourrait croire que Violaine Briat est plus célèbre que Marjane Satrapi :-)