La volupté (Blutch – Futuropolis)

volup­té : vil plaisir physique ou moral (Larousse de Poche 1979). Ça commence par une citation de de Gaulle, un enfant nu qui appelle son père… Dans la même veine que ”Vitesse moderne”, Blutch refait un album sur … la solitude ? L’absence de commu­ni­ca­tion ? On y voit des gens qui ne se comprennent pas, qui ne se regardent pas, qui s’enguir­landent. Un singe erre et il faut le tuer. Un énarque erre et n’arrive pas à télépho­ner. Comme leitmo­tiv ”Plus loin”. Finale­ment, les femmes se frotte­ront aux arbres, aux pierres et seul le singe saura les satis­faire. Les hommes (trimbal­lant leur fusil) n’auront que le sexe des femmes comme inter­lo­cu­teur et en croyant tuer le singe, tueront l’énarque. Et finale­ment, le renard sera bien roux et très poilu…
Quand la presse se garga­rise d’évène­ments à chaque sortie qui va beaucoup se vendre, j’ai un peu l’impres­sion qu’il n’y a guère qu’un album de Blutch pour faire évène­ment. Dessin au crayon noir et rouge, des regrets qui restent apparents (j’ignore si ça avait déjà été ”fait”), la même beauté des femmes. Un album sûrement plus abouti que ”Vitesse moderne” (un grand album malade aux couleurs ratées) mais dont je me sens incapable de parler. J’ima­gine que des gens savants sauront discu­ter sur cette absence narra­tive, ces thèmes d’angoisse et de solitude. Comme dans ”Vitesse” on aura l’impres­sion de voir un film des années 70 puisque l’on évolue dans un monde bourgeois, on y découvre des gens aisés qui n’arrivent pas à commu­ni­quer, aux désirs sexuels déviants et à la famille castra­trice. Je n’arrive toujours pas à déter­mi­ner si c’est un choix réflé­chi, une réfèrence à ce cinéma ou une simple coïnci­dence… En tous les cas, si Blutch devait passer à la radio à la place de Untel, il y aurait au moins des questions à lui poser et des réponses à attendre.


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12 commentaires

  1. Il cite Bunuel dans une inter­view du dernier Bang. 
    ”-Quitter Fluide, c’était pour pouvoir faire des choses qui ne soient pas de l’humour ?

    – Oh, je n’aban­donne pas le terrain de l’humour. La Volup­té est un livre comique. J’ai abandon­né le terrain du pastiche et de la parodie, mais l’humour, le dépla­cé, l’incon­gru, le grotesque restent mes chevaux de bataille. Pour la Volup­té, qui est dans le prolon­ge­ment de Vitesse Moderne, je pense à ce que Luis Buñuel faisait au cinéma. Mort au psycho­lo­gisme ! (propos recueillis par Jérôme Briot)” 

  2. Comique, comique, il faut le dire vite :-) Moi je le trouve très déses­pé­rant ce bouquin. Par contre, les rapports à Buñuel semblent bien visibles. 

  3. Oh ben t’es là, toi, Lyaze, mon p’tit coeur!…
    (hé fais gaffe, y’a que des intel­los, sur ce blog, tu vas t’ennuyer!)

    Bon, c’est la deuxième fois que je passe devant cette page de Blutch… ça a l’air bien…
    J’ai jamais rien lû de lui, mais on s’était rencon­tré dans un salon. On avait échan­gé 3 ou 4 vannes bidons. C’est moi qui ai ouvert le feu en premier… Il dessi­nait, au bord d’une piscine, un gribouillis tout sombre, alors j’ai dit ”Woa, c’est tout noir, encore un dépres­sif!” ( oui, je sais, comme entrée en matière, c’est… heu… en tout cas, il m’a pas cassé la gueule, déjà. Ce gars manque pas d’humour.)
    J’irais voir sa bande dessi­née ‑j’ai une espèce de Fnac, prés de chez moi- je vais la lire debout parce que je suis un grand fauché (pardon Blutch!)… On verra bien si c’est déses­pé­rant, drôle, ou déses­pé­ré­ment drôle. 

  4. Ben, comme je pense que c’est actuel­le­ment un des rares dessi­na­teurs qui fasse quelque chose qui pousse à réflé­chir sur le fait de dessi­ner, je t’encou­rage à le lire. 

  5. Bin, oui Philippe, je suis là. :) Je passe très réguliè­re­ment ici, et pour une fois que je pouvais dire un truc un peu intel­li­gent, j’ai pas hésité. (et je ne m’ennuie pas :)

    Sinon, oui ”comique” c’est vite dit, mais je ne le trouve pas si déses­pé­rant ce livre. Enfin, c’est vrai qu’il y a comme une ambiance langou­reuse qui règne, mais avec un ton absurde qui s’y prête parfai­te­ment (oui comme les films à la Buñuel).
    Bref, j’ai beaucoup aimé !
    En tout cas, c’est à lire (même n’importe où), et je serai curieuse d’avoir vos avis.

    (Syl, mince, moi non plus je crois que je ne peux pas jouer) 

  6. Je suis ravi de voir qu’il y a des gens qui passent et qui ont envie de mettre des choses intel­li­gentes sur mon blog :-) Merci Lyaze et que ça serve d’exemple à tous les autres frileux (j’ai leur adresse IP) :-) 

  7. Konichi­wa … Heu, I mean Hello, it’s me again…
    je voulais dire aussi qu’ ici, il pleut très fort (c’est la mousson!), mon éléphant est en panne et donc, je n’ai pas encore lu Blutch… Mais Je prépare une expédition… 

    Philip

  8. Hé oui!… et moi, je parle anglais nulle part… juste je fais semblant.

    Avez-vous remar­qué que Blutch a dessi­né un singe, sur sa couverture !…
    (et là, pouf, très adroi­te­ment, je recolle au sujet!)

    Philippe, Graphoblogue.

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