J’ai commencé à écrire un long article pour expliquer le travail de Jean Giraud à partir de références photographiques (dans la planche et en illustration) et qui mérite à mon avis une étude poussée (je pense désormais que le travail de Giraud/Moebius est intimement lié à la photographie) mais en fait ce sont ces deux images que je voulais montrer : une illustration de Harold Von Schmidt datant de 1952 et la couverture de La mine de l’Allemand perdu (1972). On va donc faire bref et vous éviter mes états d’âme.
Mise à jour du 25 avril 2023 : pour compléter ce billet, je développe le rapport de Giraud/Moebius avec la photographie ici.
Avec une question intéressante : si je repompe la couverture de La mine… est-ce que je dois craindre des poursuites des ayants droits de Giraud ou un procès des ayants droits de Von Schmidt ?
La référence a été découverte par le groupe Google Giraud-Moebius et l’illustration de Von Schmidt a été postée à l’origine sur le groupe Facebook Today’s Inspiration.
#balancetoncopieur
Au moins la race porcine n’est pas mise en cause ici.
ce billet fait suite à l’interview de Boucq dans les cahiers de la BD new generation où Bouc explique qu’il a tout appris à Giraud ( Éric :D )
Tu veux dire que Von Schmidt a tout appris à Boucq :-) ?
tu aurais le liens du long article, Li-An ? Le liens sur ton blog renvois à tous les articles sur Giraud ( impressionnant les articles sur les fakes :D )
(impossible, Boucq à tout appris à tout le monde)
Je me suis mal exprimé : j’ai écrit l’article mais ça m’amenait à ces deux images (qui avaient motivé l’article). Du coup, j’ai préféré faire simple mais je le publierai peut-être une autre fois.
Du coup, ça nous laisse un peu sur notre faim
Quel pompeur ce Giraud. Moi j’ aurais jamais osé faire un truc pareil !
Ben moi je n’aurais pas osé ;-)
Un jour je ferai un dossier Facebook avec tous mes pompages. J’ en ai fait un sacré paquet.
Au hasard :
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10211880553236894&set=a.1047767002081.2009310.1462879690&type=3&theater
Ben moi je suis comme l’agneau innocent, je pensais que c’était interdit par St Franquin.
C’est interdit. Tu es une sorte de phare qui nous guide dans la nuit. Mais en hommes de peu de foi, on s’ éloigne du droit chemin à la première tentation.
C’est du joli ;-)
Réaction 1 : Pour tout dire, j’ai toujours trouvé inabituelle au style d l’auteur la pose de Blueb’ et le raccourci du cheval, et pour le moins étrange.
Réaction 2 : Rien n’était gratuit chez Giraud.
Faut-il s’étonner que le titre ”La mine de L’ALLEMAND perdu” s’affiche sur un vol graphique d’un certain Von Schmidt…
On pourra aussi remarquer qu’on a reproché à l’histoire d’être très inspirée d’un texte de Curwood. Une espèce d’approche globale en quelque sorte.
Bonjour, ”rien n’était gratuit chez Giraud”, c’est pas faux. Je me souviens avoir longtemps tiqué sur la couv’ de Chihuahua Pearl dont je trouvais la partie gauche du visage (donc droite de la gouache) plus étroite que l’autre. Malgré l’exécution brillante, ça me gênait. Jusqu’à ce que je découvre que la photo dont s’était inspiré Giraud présentait les mêmes caractéristiques ! C’est comme quand il copie Mc Carthy (je crois, je n’ai pas l’article du CBD sous les yeux) et qu’il va, clin d’oeil, jusqu’à intégrer la signature dans l’amoncellement de pierres…
C’est dommage qu’il n’ait pas plus fait la promotion de ces artistes dans ses interviews. Il citait les plus grands… mais il ne les avait pas réutilisés car leur travail était probablement trop connu. Je suis quand même curieux de savoir où il a pu dégotter cette image.
Giraud a reconnu l’emprunt à Curwood ( Les Chasseurs d’Or ) pour le personnage du spectre dans le livre d’entretients de Numa Sadoul .
Oui, tout à fait, d’ailleurs c’est indiqué dans Wikipedia.
J’avais lu (et beaucoup aimé) les Chasseurs d’Or dans ma prime jeunesse, mais j’ai pas du tout capté la référence.
(faut dire, j’ai aucun souvenir du bouquin, que contrairement à la BD je n’ai lu qu’une fois)
Éh bien, ce n’est pas courant. J’aurais pu croiser le texte dans ma jeunesse mais je n’en ai pas eu l’occasion.
La couv’ de l’allemand perdu est peut-être l’oeuvre d’un copiste de génie, l’intérieur de l’album reste celle d’un créateur hors pair. Pomper n’est pas tromper, selon Saint Clinton.
Il y a probablement moultes éléments dans le planches tirés de photographies (peut-être d’illustrations ?) mais, comme pour un grand album hip hop, on se contentera de savourer le résultat.
On peut aussi souligner que, s’il s’est inspiré de cette peinture pour l’incidence de la lumière et les poses, Giraud aurait discrètement corrigé le modelé et les bizarreries anatomiques du cheval : arrière-train trop gringalet, jambes attachées au tronc de façon un peu aléatoire chez von Schmidt… et que chez Giraud, les jambes, dessinées avec plus d’assurance, sont moins planquées derrière la poussière ; la copie serait anatomiquement plus juste que l’original ! (à moins – ce qui ne peut être exclu, ça me semble même assez vraisemblable – que les deux illustrateurs n’aient utilisé comme référence une même photo : une piste possible pour le détective des images?).
Si tu veux que je te bloque sur ce blog ami Totoro, continue sur cette voie pentue. Von Schmidt a été un authentique cow-boy qui savait ce que c’était qu’un cheval et il n’aurait pas été repomper un confrère (pour ne pas avoir la honte déjà). Si on continue dans cette voie, on peut aussi signaler que Gir a eu aussi la bonté de corriger Remington. C’est vrai que ces vieux artistes n’y connaissaient rien en chevaux.
Bon, on va dire que c’était du second degré.
Euh????? Mais qu’est-ce que j’ai dit ?
Du mal de Von Schmidt. C’est interdit ici. Toutes tes suppositions tombent à plat parce que Giraud est un sérial copieur (essentiellement des photos quand même) et qu’il est indéfendable ici. J’ai décidé de ne pas développer le sujet dans ce billet exprès mais, à mon avis, le travail de Giraud est indissociable de ses références (si ça t’intéresse, j’ai un pdf dispo).
Moi je veux bien le pdf s’il te plaît onc’ Li-an…
https://www.transfernow.net/622oy0h15ngq
Merci
@li-an Merci pour le pdf, intéressant.
L’origine possible du physique de Jim cutlass est amusante et peut-être encore un jeu de mot de Gir, certaines copies le sont moins.
Ça sent un peu le meurtre du père, ce pdf effrayant.
On aurait presque envie de défendre certains exemples :
– rien de plus normal que d’utiliser la documentation notamment pour les affiches de cinéma, pour le dessin réaliste en général cf. Rockwell, et les pin-ups artistes…
– Quoique tirée en grosse partie d’une bonne photographie, la couverture de l’homme à l’étoile d’argent reste un chef d’oeuvre d’illustration (et d’exécution) par ailleurs bien supérieur à cet album en particulier.
Ce qui est perturbant, c’est de découvrir l’ampleur de la chose. Beaucoup de fans de Gir n’ont jamais imaginé l’importance de la photographie dans son œuvre et je pense qu’il faut vraiment l’aborder en partant de cet aspect.
Je peux rester en extase plusieurs plombes devant n’importe quelle case du Spectre aux Balles d’or, mais surtout celles qui croquent les paysages minéraux de l’ouest américain. Y’a pas que le fait de s’inspirer de photos, y’a l’interprétation des cailloux qui compte. Giraud interprétait les cailloux comme personne, longtemps avant la naissance de Boucq.
Je ne me rappelle pas que Boucq fasse des cailloux marquants.
M’enfin ? Bouncer ?
J’ai relu il y a peu Bouncer… et je suis allé le revendre illico. On n’a pas le droit de dessiner des filles à tête de cochon.
Tout ce que les filles ont perdu, les cailloux l’ont gagné.
Si tu veux lire ce que j’ai pensé de ma relecture de Bouncer https://www.li-an.fr/blog/bouquins/westerne-peu/.
J’aime bien les débuts de Boucq, toutes ces histoires courtes et vaguement acides dans Fluide, son espèce de méchanceté besogneuse avec quelque chose d’un Alexis poliomyélitique dans le trait. Et toute la série dans A suivre, la dérisoire effervescence du trottoir, tout ça. Une verve presque goossenssienne s’épanouit. Ensuite vient la maturité, ses romans graphiques avec Charyn puis Jodo, la reconnaissance de ses pairs, la cocaïne à Angoulême, les voyages aux Caraïbes payés par les éditeurs, l’argent facile et les filles à tête de cochon. J’aime moins. Des fois, les auteurs c’est comme les enfants, faudrait pas qu’ça grandisse.
Tout à fait d’accord. Lors de mon stage à la Réunion sur le graphisme en BD, les ”jeunes” ont tout de suite noté le nom de Boucq quand j’ai montré une planche d’une histoire courte.
Vu sans doute pour une nouvelle fois ”le reptile ” avec l’honorable kirk douglas. Western et film de prison parlant drôlement beaucoup d’homosexualité.
Le jeune homme blond convoité par le garde chiourme ressemble bigrement à ”angel Face”.
Film de 1970, B.D de 1975 selon saint wiki…
Je l’enregistre mardi. Je vais voir ça.
Et des décors de prison qui ressemblent à ceux de l’homme qui valait 500.000 $…