J’ai lu les Anges rebelles il y fort longtemps et j’en avais gardé un excellent souvenir. En retombant dessus, je me suis demandé s’il supportait la relecture et, franchement, je n’ai pas été déçu.
Robertson Davies (1913 – 1995) est un écrivain/universitaire/homme de théâtre/humoriste canadien et c’est la partie universitaire qui ressort ici. Dans l’université de St John, une belle étudiante aime son professeur et mentor qui est lui-même obsédé par un manuscrit inédit de Rabelais qu’il sait avoir été volé. Débarque un vieil ami du professeur, moine défroqué et homosexuel, à la vie dissolue et l’ego surdimensionné…
C’est un roman assez difficile à décrire. Davies est passionné par le travail de Jung et ses personnages sont à la fois des espèces d’archétypes – dont ils sont peu ou prou conscients – et des humains très faibles – ce dont ils sont parfaitement conscients. On a droit à une série de portraits en couleurs, des dialogues étincelants qui mêlent provocations prosaïques et commentaires sur l’œuvre de Rabelais et une réflexion sur l’utilité supposée ou réelle de la recherche universitaire. Et quelques aspects des pratiques magiques gitanes.
C’est dont terriblement stimulant et très drôle en même temps, ça semble ne pas se prendre au sérieux et vous donne des pistes de réflexion à la fois. Je crois que je prolongerai l’expérience avec les autres romans de Davies…