Tout nouveau, tout beau, prêt pour les dessous de sapin, voilà The Art of Richard Thompson, un ouvrage consacré à l’ensemble de la carrière de Richard Thompson le créateur du très drôle Cul de Sacs – je dis l’ensemble de la carrière car Thompson est incapable de dessiner depuis quelques années pour cause de maladie de Parkinson.
Le livre reprend par chapitre chacun des genres et œuvres qu’il a abordés – illustrations, caricatures, Almanach (cf. mon billet ici) et Cul de Sac. De nombreuses interviews réalisées par des collègues et spécialistes – dont le fameux David Apatoff qui consacre en ce moment plusieurs billets au travail de Thompson sur son célèbre blog Illustration Art. Vous pourrez, par exemple, lire une conversation entre Thompson et Bill Watterson, un grand fan de Cul de Sac.
Il y a quand même quelques limites au livre – à part une maquette très moyenne : Thompson a travaillé principalement pour la presse états-unienne et son travail d’illustrations et de caricature peut ne pas parler au lecteur français. Reste son travail graphique où on découvre un artiste qui a toujours cherché à trouver des solutions différentes et dépasser son ”style” – il a mis des années à réaliser certaines de images montrées, finissant quelque fois par juste un dessin au trait enlevé. Et on découvre aussi un humoriste plus porté sur la littérature que sur le gag visuel et qui aime citer les compositeurs classiques – il a pratiqué longtemps le piano – ou Godot.
Beautiful.
As you say.
Sur son blog, Richard Thompson signale ce documentaire de vingt minutes sur son travail (à l’occasion de la sortie du bouquin et de l’expo rétrospective qui y est liée) : http://vimeo.com/111690998
(bon, je ne sais pas trop quoi en penser, le ton est presque à l’hommage posthume, je trouve ça assez dérangeant)
Malheureusement, son travail artistique est fini. Ça a dû influencer l’esprit du documentaire.
Comment en parler ? Ça fait mal aux reins de penser qu’il ne dessine plus, c’est trop bon tout ce qu’il a fait.
Faut s’y faire. C’est, malheureusement, tragiquement, ironiquement, la vie…
Typique du genre d’artiste,de bouquin qui vous regonflent (je vais éviter le doc.) et tout ça avec une ”bête” plume.C’est bien ça ”faire danser la vie”.Extraordinaire.
Quand je pense que toute cette belle sélection de beaux livres sera offerte à tout commentateurs de passage ici..!(encore merci)
En fait, j’offre chaque ouvrage en double avec en prime une montre d’une valeur de 2000 euros. Oui, je suis très généreux avec l’argent que je ne possède pas.
C’est vrai que ça fait du bien de voir des trucs entièrement réalisés à la main…
Cher Père Noël,
en tant que commentateur de passage, j’ai hâte de recevoir ta sélection de beaux livres. Garde la montre, on s’en fout de l’heure qu’il est. Par contre, si tu peux rajouter quelques livres de Ronald Searle et de Gerald Scarfe, ça m’a l’air tout à fait dans l’esprit de Richard. Merci d’avance.
Il me semble qu’on le trouve à petit prix. Pas besoin de vendre un renne au boucher.
Quand je lis les strips, rubriques illustrées et autres historiettes humoristiques de Thompson, outre la virtuosité graphique, le sens du dialogue, l’humour décalé toujours juste, ce qui transparaît le plus, c’est sa monstrueuse intelligence. C’est vraiment ce qui me frappe en premier chez ce type.
Mais qu’est-ce que tu veux dire exactement par ”son intelligence” ?
Rien d’autre que cela. Après le reste en découle.
Son intelligence et sa sensibilité.
Le ressort comique qui attribue à des enfants de 4 et 8 ans des remarques dignes d’adultes désabusés et/ou critiques par rapport à la civilisation dans laquelle ils vivent et qui produit le fameux « décalage » amusant était déjà fortement présent chez Schulz ou Watterson. Ici il y a quelque chose en plus. Mais quoi ?
Intelligence ET sensibilité, tout à fait ! et oui, il y a quelque chose en plus. Peut-être sa façon unique de parler de son vécu, de sa propre histoire, son vécu d’enfant puis de papa. Sa façon unique de se mettre dans la peau d’une petite fille, ou d’un enfant précoce. Pour ma part je trouve peu de point commun avec Watterson, outre le format et le talent. Si comparaison il devait y avoir, je pencherais franchement pour Schulz. ;-)
Je ne connais pas assez le travail de Schultz pour pouvoir juger.