Pour Noël, j’ai demandé des bouquins. Je n’ai pas le temps de lire (ou de faire quoi que ce soit d’ailleurs) mais j’ai envie de lire en ce moment – une envie souvent associée avec l’envie d’écrire. Mais comme je n’ai pas le temps (ça va, vous suivez ?), les livres s’empilent et les idées ne viennent pas. Pour ce Noël, j’ai commandé des ouvrages de la collection Une heure lumière de chez Bélial.
La littérature de SF états-unienne a d’abord été publiée en magazine et le format de la nouvelle, puis de la novella, a été très important dans son histoire – et du coup l’histoire de la SF mondiale. En France, ces nouvelles ont été reprises dans des revues puis des recueils. La collection Une heure lumière innove en proposant la nouvelle au format livre (que vous pouvez lire en moins d’une heure sous-entendu dans son titre). Original et surtout économique, le coût de la traduction pour des ouvrages à petit tirage étant devenu un vrai frein à la diffusion de la SF étrangère dans notre beau pays tempéré bordé par la Méditerranée et… je m’égare.
Ces derniers temps, j’ai lu plusieurs critiques d’ouvrages de ladite collection qui ont éveillé ma curiosité et j’ai fait une lettre au père Nouel. Il a déposé dans ma chaussette Barbares de Rich Larson, un jeune auteur en vue. Deux contrebandiers façon Han Solo trimballent une paire de jumeaux tendance très fusionnels vers le gigantesque cadavre d’une baleine de l’espace bourrée de parasites mortels. Le voyage va se révéler bien moins touristique que prévu.
Le fric, c’est pas chic
Je savais que le bouquin était une sorte d’hommage à la pulp SF avec moultes bestioles à longues dents et rebondissements étonnants mais je suis resté sur ma faim. On ne peut pas dire que l’on s’ennuie, Larson met les taquets à fond. Notre couple de joyeux voyous est constitué de Yanna, une fille bien costaude qui ne crache pas sur la drogue et… de la tête de son pote, Hilleborg. Le reste a été atomisé pour faire de la place dans la prison de l’espace et la tête poursuit sa petite vie en attendant la greffe d’un nouveau corps que Yanna lui jure de lui payer. Faut dire qu’elle se sent responsable de l’état de son compagnon. La baleine morte de l’espace est un écosystème à lui tout seul assez rigolo mais peu poétique. C’est plutôt tendance banc de piranhas hystériques. Le reste de l’intrigue est tout aussi sympathique mais tout aussi limité. On retiendra que les riches sont méchants et inconscients mais est-ce que ça peut se qualifier de message politique ? La fin qui a semble-t-il marqué de nombreux lecteurs m’a laissé perplexe. Bon, bref, une nouvelle sans grande prise de tête assez rigolote mais pas vraiment marquante. Pas de chance père Nouel, il faudra faire mieux l’année prochaine.
Le prix à la page est élevé à la pompe
Je n’ai jamais investi dans la collection parce que j’ai toujours trouvé le prix à la page très élevé. Et j’ai gardé des réflexes de dévoreur de bouquin qui a besoin de gros volumes. Un peu plus gênant, j’ai été perturbé par la maquette. Dieu sait si j’ai lu des livres dans des collections aussi variées qu’inattendues mais, ici, je n’ai aimé ni le papier ni les marges. Et c’est un peu lourdingue de se faire la réflexion à chaque fois que l’on tourne la page. Faudra vérifier si c’est pareil pour toute la collec – en tous les cas pas pour tous les bouquins Bélial puisque je n’ai rien trouvé à redire sur un recueil de nouvelles que j’ai entamées publié par cette même maison d’édition.
Dommage. Le Père Noël fera mieux la prochaine fois. Ou pas.
C’est vrai que c’est chez toi que j’ai piqué l’idée. Je lis en parallèle un recueil de Le Guin et autant dire qu’on n’est pas dans la même catégorie. Bah, il faut quelque fois des déceptions pour apprécier à sa juste valeur les bonnes choses.