À la suite de mon billet sur l’annonce d’un livre sur Hermann Vogel publié chez Bello Loco – cf. ici – j’ai farfouillé sur le Net et j’ai découvert qu’il existait déjà un livre consacré à son travail, plus exactement aux contes qu’il avait publié dans le Fliegende Blätter. C’era una volta… est publié en Italie chez Lo Scarabeo et reprend le texte et les illustrations de Vogel en respectant la mise en page originelle. Les reproductions sont scannées du journal je suppose et ça a dû être assez coton – ça se ressent sur certains gris – mais dans l’ensemble c’est du très bon boulot avec 146 pages contenant chacune une illustration – ou quasi.
Le travail de Vogel me fascine : il n’a rien de novateur ou de virtuose mais il y a un goût pour la farce, pour le détail de décoration et des personnages animaliers très vivants qui font qu’on se plonge littéralement dans ses dessins. En plus j’adore ses compositions qui cherchent des effets de profondeurs et font littéralement sortir les personnages de la page. On est très loin des graphismes actuels qui cherchent à tout résumer le message en un coup d’œil, il y a de quoi se nourrir et passer du temps dans ses sous-bois, ses vieilles maisons décrépies aux supports sculptés et ses grenouilles grimaçantes.
Tout est bien dit.Et puis il y a le rapport au livre,le dessin pensé,modelé,agencé pour et avec l’objet-livre (ou le support journal).C’est le contraire de l’amateurisme;la finalité,c’est le dessin reproduit.Vogel,c’est la gourmandise absolue,la chaleur gouailleuse sous des airs sages…
Je suis sûr que ça aurait plu à Franquin ou Macherot ces personnages animaliers habillés et ce goût du détail.
Merci pour la découverte, c’est assez splendide ce dessin hors d’age, ça se déguste comme une vielle liqueur, les décors à la limite de la surcharge, le gout de l’enluminure, les lettrines… et les animaux qui commémorent la St Hubert (St Patron des chasseurs) Superbe.
Oui, il y a un côté hyper trop généreux mais c’est comme une table de fête de famille avec trop de choses à manger, ça fait quand même plaisir. L’hommage à St Hubert est rigolo en effet mais il n’y aucun chasseur dans les histoires du livre.
Sur le peu que je comprenne de l’italien, ce sont les animaux qui viennent en pèlerinage demander la protection de St Hubert (Saint patron des chasseurs et de la nature) contre les chasseurs et leurs pièges.
Ah, donc Franquin aurait bien adoré alors.
Il semble que Walt Disney ait adoré aussi via les conseils d’Albert Hurter et que les ambiances si particuliéres de Vogel soient une des sources d’inspiration pour le dessin de la chaumière des nains dans ”Blanche Neige” (Il Etait une Fois Walt Disney : Aux sources de l’art des studios Disney et bonus du DVD de l’édition collector du film)
Ça ne m’étonne pas, j’y ai pensé tout de suite à la forêt des Nains et leur maison.