Le Chevalier-Mage (Gene Wolfe – Le Livre de Poche)

mise à jour du 02/​10/​09, cf. plus bas

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Aaaah, l’héroïque fantai­sie, tout un univers barbare et féérique qui m’a procu­ré tant de plaisir, tous ces pavés merveilleux plein de guerriers, de voleurs, de… Bon, j’arrête, ça sent le pipeau. Si j’ai lu le Seigneur des Anneaux ou le Cycle des Épées avec plaisir dans ma jeunesse, mes dernières tenta­tives n’ont pas été très convain­cantes. Mais, bon, là, c’est Gene Wolfe, le type qui a écrit L’ombre du bourreau ou La cinquième tête de Cerbère, une science fiction très litté­raire où le non dit est aussi impor­tant que ce qui est montré (pas grand chose n’est vraiment expli­cite chez Wolfe).
Ça commence par un petit garçon améri­cain qui se perd, qui est poursui­vi par des Aelfes et qui devient (redevient ?) une espèce de Den par la volon­té d’une Reine Aelfe dont il tombe amoureux. Reste à suivre les pérégri­na­tions d’Able, cheva­lier héroïque traver­sant les diffé­rents niveaux d’un monde peuplé de dragons et d’ogres. C’est compli­qué à résumer du Wolfe. Déjà, on peut voir que le person­nage princi­pal (le narra­teur comme souvent chez lui) est un peu perdu. Est-il un petit garçon perdu dans un monde étran­ger ou un grand guerrier de retour chez lui ? Et ses motiva­tions semblent tout aussi floues, poussé qu’il est par son honneur, ses amitiés et les services rendus. On reste donc ébahi et émerveillé, parcou­rant un monde brutal au côté d’un chien gigan­tesque et d’un chat aussi bavard, à la recherche d’un amour perdu et de hauts faits d’armes. Pas recom­man­dé pour les amateurs de Lanfeust.

mise à jour du 02/​10/​09

chevalier-mage-wolfe-couv Second volume de la saga du Cheva­lier Abel au Grand Coeur. On peut litté­ra­le­ment parler de saga vu les multiples références à la mytho­lo­gie nordique. Moins initia­tique que le premier volume, Wolfe se concentre sur les problèmes politiques et les guerres entre les diffé­rentes puissances du Mythga­tr. Il faut déjà résoudre l’épi­neux problème des Ostre­lins, sorte de trolls gigan­tesques qui mettent les humains en escla­vage et dont le roi meurt assas­si­né. Abel est au coeur des conflits vu ses capaci­tés de combat­tant (il faut dire qu’il monte une licorne qui vole et son chien est une espèce de monstre gigan­tesque quand il le désire) mais son idéal de cheva­le­rie fait de lui une proie tentante pour les complo­teurs politiques divers. C’est ce point qui fascine le plus : Abel est litté­ra­le­ment l’incar­na­tion du cheva­lier, combat­tant par amour courtois, droit dans ses éperons mais pas dupe. On est proche du rêve améri­cain d’hon­nê­te­té modèle mais Wolfe évite les clichés par son écriture toujours en mouve­ment, presque floue. Certains points ”impor­tants” ne seront jamais tout à fait éluci­dés mais qui s’en soucie. Seuls comptent l’ami­tié, l’amour et l’hon­nê­te­té. En me relisant, j’ai l’impres­sion que ça peut sembler ”planplan” mais tout le charme repose sur l’écri­ture de Wolfe. Pas facile d’en parler.

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4 commentaires

  1. En tous cas, le mec qui dessine la couver­ture pourrait bosser chez Delcourt (ou Soleil d’ailleurs, vu qu’on ne voit plus trop la différence …)

  2. Le roman méritait peut-être mieux que ça. Mais tout le monde cherche des trucs bateaux en héroïc fantai­sie. C’est triste à dire. Disons que c’est efficace mais que je n’aurai jamais pensé à un truc comme ça…

  3. Il est indéniable que cette couver­ture dessert le livre qui est une merveille. Gene Wolfe est parmi les écrivains l’un de ceux qui pratique l’ellipse avec le plus de facili­té. La beauté de ses bouuins est renver­sante. A chaque fois que je finis l’un de ses livres, je me dis que jamais je ne retrou­ve­rai un auteur capable de brasser avec autant de finesse les états d’âme d’un héros avec le bascu­le­ment d’un monde. Le problème est qu’à chaque fois que je conseille du Gene Wolfe, il semble que les poten­tiels lecteurs s’arrêtent à ces couver­tures monstrueuses. Quelle erreur, il y a tant de subti­li­té dans ses bouquin. Bref, je suis intar­ris­sable sur le sujet.

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