Chroniques de l’Inquisition t.1- S‑P Somtow (Denoël)

Ne vous fiez pas à la quatrième de couver­ture qui arrive à caser le nom de Vance. Pur délire de commercial.
Bon, il y a une espèce de paren­té avec Jack, c’est l’absence totale de réflexion ou justi­fi­ca­tion scien­ti­fique. Lire ce roman, c’est replon­ger dans les années 60/​70, retrou­ver la SF qui a fasci­né Moebius ou Druillet, pleine de surhommes anxieux et d’images trop belles pour être imaginées.
L’Uni­vers connu est peuplé par l’Homme, aiguillon­né par l’Inqui­si­tion, caste supérieure à la vie quasi éternelle, ivre d’un pouvoir absolu trans­fi­gu­ré par le makrugh, jeu d’influence dont les enjeux sont …les planètes coloni­sées. Les vaisseaux inter­stel­laires sont guidés par les cerveaux de delphi­noïdes vivants dans une montagne gigan­tesque. Nul ne peut les appro­cher sans ressen­tir à l’écoute et à la vision de leurs chants une révéla­tion mystique. Embêtant, car les chasseurs deviennent apôtres. L’Inqui­si­tion résoud le problème en créant une race d’aveugles et sourds dont la culture entière est dévolue à la chasse. Et ce n’est qu’une des innom­brables trouvailles insen­sées de Somtow qui réussit à dépas­ser le sujet ”caste supérieure” mainte fois traité et qui n’est que l’expres­sion la plus poussée du mythe du héros. Somtow montre l’Inqui­si­tion et sa fasci­nante démesure mais n’éva­cue pas la face noire du thème qui est l’asser­vis­se­ment, la sous repré­sen­ta­tion des gens normaux consi­dé­rés comme ennuyeux et juste utiles à faire de la figura­tion par la masse. Il dope tout cette théma­tique par la Compas­sion dont s’ima­ginent faire preuve tous ces demi dieux névro­tiques et nombri­listes, cruelle image du pouvoir dans les socié­tés démocratiques.

sur le thème avec Moebius : on peut retrou­ver un paral­lèle avec le Garage Hermé­tique où le Major Grubert est un créateur d’uni­vers, arché­type du héros classique confron­té à l’éman­ci­pa­tion des figurants de l’histoire.

Màj le 14/​08/​06 : je viens de laisser tomber la lecture du second tome. Assez bizar­re­ment construit, il est consti­tué, autour d’une trame générale (vie et angoisses d’un Inqui­si­teur), de multiples histoires courtes censées éclai­rer son parcours psycho­lo­gique. En fait, c’est comme une suite de courtes nouvelles sans avoir la densi­té et la force de bonnes nouvelles. On a un peu l’impres­sion de lire le Reader Digest, c’est très saoûlant. Et on n’apprend rien qui n’ait déjà été dit dans le tome 1. Grosse déception…

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6 commentaires

  1. La lecture du 1 est-elle alors indépendante ?

    Syl
    (mon message permet­tra aussi auxlec­teur de découvrir
    la note du 14/​08/​06) que je n’avais pas vu avant ce soir 

  2. Complè­te­ment. La construc­tion des romans permet même des lectures fraction­nées. Je n’ai pas poussé les recherches mais je pense que ce sont des nouvelles rassemblées. 

  3. Ah ça, ça coûte chèros ces bouquins. Je suis toujours catas­tro­phé quand je passe chez ma libraire SF (Free Adsl mal fichu, je ne peux même pas répondre sur mon propre blog). 

  4. Juste pour info, parce que dans l’ensemble, je rejoins l’avis de Li-An. Le deuxième volume est décom­po­sé en deux parties. Dans la première partie, l’auteur grâce à des nouvelles, revient sur des aspects singu­liers de son univers. Dans la deuxième, on a la fin du premier volume.
    Fin qui est malheu­reu­se­ment assez décevante. 

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