John Schoenherr (1935 – 2010) est un artiste états-unien connu pour son travail dans la science-fiction ( couvertures et illustrations ) mais aussi peintre animalier.
En 1965, il illustre le roman Dune de Franck Herbert qui paraît en feuilletons dans la revue Analog puis le livre définitif. Dune est considéré par beaucoup comme une des inspirations fortes de Star Wars notamment par son mélange de space opera et de mysticisme religieux.
Les diverses tentatives pour l’adopter n’ont pas marqué les esprits – le film de David Lynch est un peu à côté de la plaque – et il y a même plusieurs séries télé tirées des romans. Et même Herbert sombre dans une écriture fumeuse au fur et à mesure des tomes.
Du coup, cette première approche visuelle de Schoenherr a gardé toute sa beauté calme originelle, d’avant la Grande Pollution starwarsienne.
- retrouvez l’ensemble des illustrations du livre ( couleurs et noir et blanc ) ici : http://ski-ffy.blogspot.fr/2010/08/illustrated-dune.html
Je vais voir.
Un vrai saut temporel dans l’illustration SF des années 60.
Il y a des compositions intéressantes dans ses illustrations N&B, un peu à la Toppi.
Je suis moins fan des illustrations noir et blanc que je trouve un peu sèches. Il cherche un peu trop l’effet artistique – comme Toppi ? :-)
Il faut voir !
Je ne suis pas trop fan du dessin N&B non plus.
Mais là aussi, ce style de compositions, oublié maintenant, nous ramènent dans un chouette passé.
C’est compliqué avec Toppi.
Oui c’est illisible, souvent gratuit,
mais je regarde souvent son travail, ça me tire en avant.
Je n’ai pas dit que c’était mauvais, Toppi : c’est très beau mais dans le dessin, la narration est un peu difficile je trouve. Et je ne crois pas qu’il ait servi une vraie grande histoire mais je n’ai pas tout lu de lui, loin de là.
la grand pollution Star Warsienne ? Mais laquelle ? Parce que Star Wars, c’est 35 ans de design et d’imagerie SF.
Si on considères, comme moi, Star Wars comme un truc décédé un peu après les 30 premières minutes du retour du Jedi, Sta Wars c’est Ralph Mc Quarrie, et c’est très proche dans les ambiances et la conception visuelle de ce que tu nous montres ici !
En fait, je n’ai rien fondamentalement contre Star Wars le film. C’est son succès qui me désole car il a asséché la littérature et l’imagerie SF. En effet, les designs reprennent énormément de choses que l’on aime bien dans la SF à grand-papa – à part les vaisseaux, on est presque toujours dans les années 30 avec capes au vent, épées (laser) et monstres baveux – mais du coup, un peu comme Disney avec les contes à une époque, a imposé une ”vision unique” au monde entier.
Je me suis rendu compte il y a peu qu’il y avait un truc bien illogique dans Star Wars : visiblement, l’intelligence artificielle a atteint de tels sommets qu’on peut construire un robot de protocole bavard et froussard mais visiblement, personne ne s’est rendu compte que ça pouvait servir à autre chose (genre diriger des avions de combat).
ah mais si, c’est justement la fonction des droïdes astromechs comme R2 D2.
Merde, ça se voit que je suis fan ou pas ?
Pas sûr d’être d’accord sur l’idée que Star Wars a colonisé tout l’imagerie SF- ne serait-ce qu’au cinéma il y a des voies sinon opposées, du moins divergentes esthétiquement (Matrix ?), c’est aussi un univers tellement ”englobant”, pouvant en contenir tellement d’autres qu’il est difficile de ne pas y trouver son compte dans une perspective ou une autre.
Quand à la ”logique” de l’univers… on est d’accord on parle de Space Opera, donc pas vraiment de SF…
Comment ça, le ”space opera” n’est pas de la SF ? On m’aurait menti ? Je suis désolé, le cycle de la Culture de Hamilton c’est du space opera et de la grande science-fiction (ne parlons pas de Dune etc…).
Au cinéma, il y a trop peu de science fiction. Matrix est un exemple marquant de ces dernières années mais en fait, pour les amateurs, un des derniers films SF vraiment marquants dans le thème et l’esthétisme, c’est Bienvenue à Gatacca. Mais c’est vrai que seul Matrix a réussi à imposer une autre approche esthétique.
Bon, je résume très à la louche parce qu’il y a quand même Alien et Blade Runner.
Je vais quand même préciser ma râlerie : quand j’étais jeune, Star Wars n’existait pas. J’ai grandi avec des éléments de SF très disparates qui se sont concrétisés avec les romans (à une époque, les romans SF squattaient une grosse part des rayons des points de vente dans les gares, on y trouvait Dune, Jack Vance, etc…) et Métal Hurlant.
Aujourd’hui, les gamins sont confrontés très tôt à Star Wars – dès les Lego ! – qui sera LA référence SF comme Disney est devenu LA référence du film d’animation jeunesse. Et comme toutes les références à caractère commercial et industriel, elles ont tendance à écraser toute opposition pour offrir une ”pensée unique” en recyclant des thèmes anciens remis à la sauce moderne et très souvent édulcorés – se farcir un Disney quand on est un mâle de 50 ans tient du supplice intellectuel.
Il faut quand même voir que Planète interdite est plus ”moderne” du point de vue de l’esthétique SF que Star Wars – pas de cape, une technologie envahissante.
Pour moi, Star Wars est un monde rétrécissant : il fascine les gens qui ont besoin d’Histoire pour se structurer – Le Seigneur des Anneaux fait ça très bien aussi. Ce sont des univers qui ouvrent à un imaginaire que le grand public ne connait pas mais s’imposent des règles très serrées – que les amateurs décortiquent avec délice – qui me gonflent in fino parce que j’ai besoin d’imaginaire surprenant et poétique. De la même manière, je n’ai jamais accroché aux jeux de rôles qui ressemblaient à de la poésie pour ingénieurs informatiques (ce qui d’ailleurs le cas) avec ses centaines de règles et ses lancers de dés incessants.
Bon, ben si c’est comme ça, je fais un billet où Star Wars apparaît un peu.