Hier, c’était sortie dans la Grande Ville à l’occasion de l’exposition Douanier Rousseau – non, je ne chanterai pas – à Orsay. Un peu de monde – nous sommes tombés à l’heure des groupes – toutes les grandes œuvres fascinantes et – comme c’est la mode de nos jours – plusieurs tableaux d’autres artistes pour remettre le Douanier dans l’Histoire de la peinture. C’est toujours sympa de voir du Gauguin, Picasso ou Ingres même si ça fait un peu bizarre. Le Douanier n’a pas seulement inspiré ses collègues peintres ”officiels” mais a profondément influencé l’illustration – je pense à Nicole Claveloux ou Nicollet dans mes favoris avec son côté maniériste associé à des images oniriques qui traverseront les siècles.
Au moment où ma chérie me proposait cette sortie et me demandait si rien d’autre ne me tentait, j’ouvrais mes mails et tombais sur une invitation de la Galerie Martel pour une exposition consacrée à Ferenc Pintér. Des originaux de Pintér exposés ! Il ne fallait pas que je manque cela !
Ferenc Pintér chez Martel
La galerie présente toute une palette de l’œuvre de Pintér – illustrations, couvertures de livres, crayons, peintures pour des affiches – et ce qui m’a le plus frappé, c’est la taille quelque fois minuscule de certaines des images. Les prix étant bien trop élevés pour moi, je me suis rabattu sur les produits en vente mais même là, pas facile de suivre.
L’exposition se termine le 23 avril 2016.
Monographie chez Segni & Disegni
Vous trouverez sur place un portfolio d’illustrations pour Moby Dick et en deux versions, le Pinocchio et le Pintér Inedito à des prix raisonnables. Mais mon intérêt s’est porté sur la monographie et les couvertures pour Maigret, tous les deux publiés chez Segni & Disegni. En grand format – contrairement aux livres publiés chez Little Nemo comme le Tutti i Maigret di Pintér – et très bien imprimés, ils sont très très chers (genre deux Noël et un anniversaire) mais impossible à trouver hors éditeur (et le Maigret n’est même pas listé sur leur site). La monographie est signée et numérotée. Elle parcourt l’ensemble des différents travaux réalisés par Pintér et donne une bonne vision de sa palette et de son travail.
- le site de la galerie Martel : http://www.galeriemartel.com/
Magnifique !
J’ai appris qu’il travaillait à la tempera. Après McGinnis, c’est le second artiste moderne que je croise qui travaille comme ça. Je vais essayer du coup.
On dit toujours qu’on ne fait pas de tempera sans casser des œufs… mais ça a l’air d’en valoir la peine !
Voilà au moins de la peinture qui peut nourrir son monde.
Ma mémoire étant devenue… ce qu’elle est, je ne poste plus d’astuces (au moins sur le blog du vigilant Li-An) sans avoir, d’abord, vérifié sur wikipédia que je ne pédale pas dans la semoule. Vérification faite, si la source de toute connaissance confirme que la tempera était bien à l’origine, comme on me l’a appris à l’école, une peinture ”à l’œuf”, l’article se termine sur cette note :
”Le terme « tempera » est également employé actuellement par quelques fabricants de peinture pour désigner la peinture ordinaire utilisée pour des affiches et qui est une forme bon marché de gouache (peinture à l’eau opaque) qui n’a rien à voir avec la véritable peinture tempera à l’œuf.”
Du coup, il me vient un doute : quand la bio d’un illustrateur contemporain mentionne qu’il ”utilise la tempera”, cela veut-il dire qu’il broie ses pigments à la main tel Léonard et les mélange à du jaune d’œuf dosé selon sa formule secrète, ou qu’il peint à la gouache ?
J’ai vu en effet une boîte de ”tempera” en vente qui n’était que de la vulgaire gouache. Mais tous les artistes sur le Web qui parlent de tempera travaillent à l’œuf. Il y a aussi des tubes prêts à l’emploi que je vais essayer – œuf + huile.
Vivant,de grande classe sans jouer l’emphase:mon for intérieur me signale que tu as fait le bon choix de sortie.
D’un autre côté, je n’ai pas trop étudié les autres expos – mais il me semble qu’il y a un truc à Beaubourg.