Fiction n°7 (collectif – Les Moutons Électriques)

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Les gens qui suivent ont dû se rendre compte que j’ai sauté plusieurs numéros de Fiction, cette jolie revue dédiée à la SF. En fait, c’est juste pour donner l’impres­sion de coller à l’actua­li­té, dès que j’aurai lu les autres numéros, je tâche­rai d’en parler…

Voyons ce qui m’a bien plu…
La vieille maison sous la neige où personne ne va sauf ce soir toi et moi” de Rhys Hugues est une jolie histoire fantas­tique qui voit deux gros malins retrou­ver la maison légen­daire d’un type qui essayait d’échap­per au Diable. Une mise en abîme dans tous les sens du terme plutôt bien vue.
Inspi­rer les vapeurs” de Kim Antieau est un texte féministe sur le travail de Daphné du Maurier qui intéres­se­ra tous les amateurs du Rebec­ca réali­sé par Hitch­cock.
Le marchand et la porte de l’alchi­miste” et ”Ce sur quoi il faudra compter” de Ted Chiang dont j’ai déjà parlé sur ce blog sont les meilleures histoires du recueil. La première prend la forme d’un conte des Mille et une Nuit où un riche marchand raconte au Calife comment il a trouvé la sagesse en passant dans une machine à ”trou de ver” (le clin d’oeil SF de Chiang) pour voir à quoi ressemble Bagdad dans 20 ans ou 20 ans aupara­vant. Ça commence tranquille­ment, avec des histoires à tiroir et ça prend ensuite une forme complexe sédui­sante et pleine de jolis paradoxes. La seconde histoire est très courte et part d’un petit gadget qui devine à l’avance si vous allez appuyer sur son bouton ou non. Les consé­quences sur l’Huma­ni­té sont vertigineuses.
90 % de tout” de Jonathan Lethem, James Patrick Kelly et John Kessel voit des ET débar­quer sur Terre. Sauf qu’ils ressemblent à d’énormes chiens/​taupes, qu’ils bouffent comme des chancres, chient des montagnes de déjec­tions à l’odeur insou­te­nable d’où fleurissent des diamants magni­fiques qui tombent en poussière à peine cueillis (du pur Jodorows­ki). Au bout d’un moment, ça lasse. Pas tout le monde, puisque , Liz Cobble belle mais coincée chercheuse spécia­li­sée en ET est contac­tée par Ramsey Wethe­rall, milliar­daire obsédé par le froid pour étudier les fameux diamants en question. Un long texte assez allumé avec des persos rigolos qui ne savent pas quoi faire de leurs désirs et des idées un peu barrées.

On va termi­ner en râlant un bon coup. Fiction a la bonne idée d’illus­trer abondam­ment leurs pages et on a droit à un joli portfo­lio consa­cré à Albert Guillaume, humoriste de la Belle Époque qui imagine ici un Paris peuplé d’aéro­stats et des dessins agréables de Federi­co Pezos. Par contre, les dessins de David Calvo sont d’un vide assez grati­né (dans le genre, ”quelques traits pour faire arty, tout le monde n’y verra que du feu”) et les BD sont limites fanzine lycéen (en fait, non, j’ai vu des lycéens qui faisaient mieux).

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Albert Guillaume – s’envoyer en l’air
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