La folie de Dieu (Juan Miguel Aguilera – Au Diable Vauvert)

folie dieu juan aguilera cover
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Au début du X!Vème siècle, Ramon Llull, religieux et savant, consi­dé­ré comme un des plus grands esprits scien­ti­fiques de son temps, est invité à Constan­ti­nople par Roger de Flor, comman­dant des Almogo­vars, redou­tables guerriers basques qui sont la main armée d’un Empire Byzan­tin à l’agonie, prêt à céder aux coups de butoirs des Turcs.

Roger de Flor rêve du légen­daire royaume du prêtre Jean, pavé d’or et traver­sé par des rivières de diamants. Il pense en avoir trouvé la trace dans une crypte du palais de l’Empereur et demande à Llull de partir à sa recherche en compa­gnie d’une troupe d’Almogovars. La compa­gnie, pénétrant en terri­toire musul­man, va bientôt être confron­té à un ennemi diabo­lique avant de décou­vrir une cité étrange.

J’ai lu un certain nombre de romans qui se voulaient épiques mais qui échouaient à faire revivre les caval­cades à la Dumas et qui se traînaient en longueur autour d’une seule idée. Point de cela dans cette Folie de Dieu. Juan Miguel Aguile­ra révèle un sacré talent de conteur et une imagi­na­tion fertile qui va vous faire voyager. Mariage princier se finis­sant dans le sang, horde sauvage à peine humaine, engins merveilleux et démons infer­naux vont vous faire tourner la tête. Ce résumé peut faire craindre un blougui boulga indigeste mais Aguile­ra, à travers le person­nage de Llull qui tente de ratio­na­li­ser tout ces évène­ments, tient parfai­te­ment son récit avec un travail fasci­nant sur tout ce qui a un carac­tère scien­ti­fique. On se retrouve à la croisée du Flaubert de Salamm­bô, de Jules Verne et une pincée d’Aguirre.

La couver­ture, signée Juillard donne du coup une idée un peu fausse du roman en souli­gnant le côté Aguirre. J’aurais bien vu du Druillet là-dessus.

Eifelheim de Michael Flynn

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Coïnci­dence, ou plutôt logique des goûts, j’ai commen­cé Eifel­heim de Michael Flynn. En 1348, un petit village est confron­té à des visiteurs mysté­rieux. De nos jours, un histo­rien essaye de comprendre pourquoi, en dépit du bon sens et des algorithmes, aucun village n’existe à l’ancien empla­ce­ment d’Eifelheim.

Flynn a fait d’énormes recherches histo­riques pour faire vivre son village du Moyen-Âge, mais le roman sent à plein nez le cours d’écriture de la fac. Un des héros est le curé d’Eifelheim, un esprit parti­cu­liè­re­ment en avance sur son temps puisqu’il a fait ses études à Paris où il a croisé tout le gratin intel­lec­tuel de l’époque, façon Nom de la Rose – pour se retrou­ver dans un village paumé ? Les person­nages sont tous un peu balourds et trop écrits. Et les créatures sont dignes d’une série Z des années 1960 quand elles apparaissent. Je n’ai pas été beaucoup plus loin.

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6 commentaires

      • salut,
        Je garde effec­ti­ve­ment un bon souve­nir de ce bouquin de Juan-Miguel Aguile­ra. De la bonne aventure avec un question­ne­ment autour de l’uto­pie pas ininté­res­sant. Dans un même genre, Rihla était pas mal aussi.
        Dommage pour Eifel­heim. Mais peut-être n’aimes-tu pas les shingouz ? ^^

        • Je les ai proba­ble­ment piochés sur ton blog – et évidem­ment le thème de l’utopie t’est cher.

          C’est vraiment l’écriture d’Eifelheim qui m’a bloqué. Le chapitre avec la biblio­thé­caire semblait sorti d’un épisode d’Amour, Gloire et Beauté.

  1. Ah oui ! La période contem­po­raine est effec­ti­ve­ment un peu relou. J’avoue avoir failli sécher sur la partie consa­crée à la chorématique.

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