J’ai parlé il y a deux ans d’une magnifique exposition d’illustrations noir et blanc réalisées par Mattotti au Metropolitan Opera House de New York autour du conte Hänsel et Gretel des frères Grimm (le billet est ici). Mon enthousiasme de l’époque est toujours intact et je vous convie aujourd’hui à acheter le grand livre publié par Gallimard Jeunesse et à aller jeter un oeil à l’exposition consacrée à Mattotti à la galerie Martel jusqu’au 9 janvier où vous pourrez notamment contempler les originaux. D’ailleurs, au moment où vous lirez ceci, je serai soit là-bas, soit à l’expo flash Moebius. Une toute petite remarque au passage : les reproductions du livre sont beaucoup plus noires et on perd du coup en transparence… Dommage (vous pouvez comparer avec les images du précédent billet… si vous avez le livre :-)).
- le site de la galerie Martel avec les images du livre : https://www.galeriemartel.com/lorenzo-mattotti-2010 – 2/
merci à Totoche pour les infos.
Je viens de comparer les 2 ”versions”, la reproduction du livre est effectivement tellement noire que j’ai l’impression de perdre 1 dimension.
D’où viennent les reproductions initiales, saurais tu où en acquérir ?
Vcube
Quelle idée ont-ils eu de noircir ce dessin splendide ?!!
Je n’ai pas vu les originaux, mais en comparant tes deux billets, on voit que le sens en est modifié.
Bon, il se peut que Mattoti lui-même ait choisi cette orientation expressionniste décorative, mais là (permets moi de te le dire Lorenzo), c’est une mauvaise idée.
Toute la magie initiale, la vibration de la lumière, la profondeur de jungle, les couleurs, la poésie, la calligraphie magique du pinceau, la surréalité poignante digne de la ”Nuit du chasseur”, tout ça a disparu au profit d’un rendu ”gravure” plat, et même parfois cafouilleux, bien moins fascinant.
Je suppose que c’est un coup des Grimm qui ont voulu tirer tout ça vers chez eux !
(avec en plus de la typo gothique dorée pour le titre !!!)
Magnifique transmutation en un sens : comment rendre bavarois un foisonnement oriental.
Faudra qu’on m’explique…
Et est-ce que vous croyez que Mattotti laisserait paraître un livre qui le trahit à ce point, genre il a séché le bon à tirer, ou est-ce que les originaux plus gris sont simplement laissés en l’état parce qu’il sait pertinemment qu’il travaille pour du noir et blanc bien franc et qu’il suffit pour ça que le papier ne soit plus blanc pour qu’il paraisse noir à l’impression ?
Pour avoir vu les originaux, ils me semblent pourtant qu’ils sont plus proches de ces ”noirs” que des ”gris” montrés dans le précédent billet de Li-An (on verra si celui-ci confirme).
Alors c’est un peu compliqué : je sors de l’expo et les ”gris” sont effectivement moins visibles sur les originaux que sur les précédentes repros qui ont dû être très éclairées. Par contre, rien ne peut reproduire le brillant de l’encre de Chine épaisse et ça c’est perdu. En discutant un peu avec une nana de l’expo, c’était prévu pour une repro noir et blanc donc, on ne peut rien dire sur le rendu du bouquin. En tous les cas, c’était magnifique et ça m’a plus impressionné que l’expo Moebius du matin (qui était honnête sans plus).
Mattoti donnait une interview pour la télé italienne et je n’ai pas osé lui poser la question :-) On y vendait aussi un truc à tirage limité qui reprend le même genre de travail appelé ”Forest” ou un truc du genre à 150 €.
Pour ce qui est des repros ”grises” je donne le lien d’où j’ai récupéré ça. J’ignore si ça a donné lieu à une impression. Le bouquin cher dont je parle plus haut était lui aussi ”noir et blanc”.
En tout cas je sors de ma librairie favorite de la rue Saint-Martin avec le bouquin sous le bras (c’est pour l’héritage de Bibounette).
C’est beau comme du Domenech…
Le ”truc” à 150 Zeuros vaut vraiment le coup d’oeil… et de narine : Hmmmm, cette bonne odeur d’encre ! Quand je pense qu’ils veulent nous faire lire sur des Ziphones. Pauvres de nous.
Ah ben moi, je n’ai pas eu l’odeur d’encre… Déjà trop feuilleté :-)
Contrairement à Vasco, je trouve que tout ce noir, ça Soulages.
Urk ! Urk !