Caran d’Ache (1858 – 1909) – de son vrai nom Emmanuel Poiré – est né en Russie pour cause de grand père ancien soldat napoléonien resté donner des cours d’escrimes à Moscou. Passionné de peintures et dessins militaires, il décide de partir pour Paris où il commence par se mettre en règle auprès des autorités militaires en se présentant à un régiment pour effectuer son service. C’est là qu’il commence à croquer la vie de caserne et vendre – sous pseudo (karandach est le terme russe pour crayon) – ses dessins humoristiques. Le succès est rapidement au rendez-vous.
C’est en voyant ses dessins sur le site Töpfferiana que j’ai eu envie de m’acheter un recueil de ses travaux. Histoires sans paroles est un petit livre (16 cm x 24 cm) de 130 pages (à la louche) reprenant des histoires courtes ”muettes” dont Caran d’Ache s’était fait le spécialiste. Il semblerait que cela couvre toute sa carrière et, graphiquement, c’est assez varié (enfin, dans le cadre de son style). On trouve des blagues sur les soldats, les artistes, les femmes… bref tout ce qui plaisait au public de la Belle Époque.
Du point de vue de l’inspiration, c’est assez varié : les meilleures histoires sont graphiques et la ligne claire de Caran d’Ache peut se révéler très forte, avec une vitalité impressionnante, un sens du mouvement exagéré frappant. Mais à côté de ça, beaucoup de gags ont vieilli ou se révèlent juste gentils quand ils ne sombrent pas dans l’humour ”bien français” dont Bigard continue la tradition (le gag dit ”des gants” par exemple).
Au final, je suis un peu déçu parce que s’il y a de belles choses graphiques (Caran d’Ache travaillait à la table lumineuse et multipliait les croquis), son humour ne m’a pas super emballé – il est passionné d’histoire militaire et sera un anti-dreyfusard militant. Reste à voir son Maëstro jamais fini publié par le CNBDI où il ambitionnait de réaliser ”un roman constitué de dessins” – bref, l’inventeur du roman graphique.
Le livre est complété par une courte présentation de Frédéric Chaleil et une interview de l’époque du Maître.
- vous pouvez découvrir originaux et livres sur le site du CNBDI : http://collections.citebd.org/carandache/index.php
J’aime son approche des animaux.Des chiens sans race,maigrelets;ombres sublimes.Ce sont d’ailleurs ses meilleures planches;quand il met de côté toute perspective ou relief,et flirte avec l’obsession de l’immobilité du dessin seul.La vie naît de la succession de ses images.Son humour est du niveau d’un Blotch..?Accordons-lui le bénéfice du doute:”la” commande,”le” public.Que de crimes commis en leurs noms…Dommage,à 80 ans prés(à la louche),il a raté une collaboration avec Trondheim.
J’ai bien peur que ce ne soit pas qu’un problème de ”public”. Il était très imbu de son talent visiblement et n’a pas le profil de Blotch, raté contraint à l’humour. À remarquer qu’il n’hésitait pas à se lancer dans des aventures : théâtre d’ombres et fabrication de jouets à la fin de sa vie. Enfin, c’est ce que j’ai cru comprendre des quelques lectures que j’ai faites sur lui.
Une très belle page pour avoir une vue d’ensemble du travail de Zednek Burian
http://fantlab.ru/blogarticle29776page3
Tu ne t’es pas trompé d’endroit, ami Doc ? Mais c’est en effet très chouette, je vais tâcher de le mettre en lien… tiens, voire d’en faire un billet !
En tous les cas, je sais comment tu es arrivé là-bas – Mars la Rouge !
Et savez vous comment on dit crayon en russe ? Карандаш … Et cela se prononce Carandach … Assez rigolo non ?
Euh, oui, je l’avais précisé – sous réserve d’orthographe.