La fille qui se noie, un roman intrigant de Caitlin R. Kiernan

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Voilà un roman qu’il est diffi­cile de résumer. Voyons ce que les gens en disent sur le Web. « Voilà un roman qu’il est diffi­cile de résumer ? ». Ça m’avance bien.

Évitez les auto-stoppeuses nues

La file qui se noie ne se présente pas comme un roman, mais comme un texte rédigé par la narra­trice, India Morgan Phelps, dite Imp, Une narra­trice qui se déclare folle, fille et petite fille de folles – elle est en effet sous médica­ments et suivie par un psychiatre. Elle a pris l’habitude d’écrire lorsqu’elle sent que sa réali­té lui échappe. Elle lui échappe bien depuis qu’elle a croisé une fille nue au bord de la route. En été. Ou était-ce en hiver ? Ou les deux ?

Hantise contemporaine

Le texte délivré par India est donc lacunaire, propice aux divaga­tions et multi-formes. Ses obses­sions et angoisses passent par des tableaux (elle peint elle-même) repré­sen­tant des femmes menacées et qui l’obsèdent depuis sa petite enfance. India évite de parler de certaines choses, reporte des révéla­tions, délivre deux nouvelles qu’elle a écrites (elles-mêmes tournant autour de tableaux trauma­tiques) et le résul­tat de ses recherches (articles de journaux, recueils de contes…) sur la nature de la fille qu’elle a invitée chez elle. Le lecteur est donc confron­té à une énigme et des angoisses sur lesquelles il ne peut pas se faire un avis tranché. India se fait-elle un cinéma ou est-elle réelle­ment confron­tée à une créature de légende ? L’auteure, Caitlin R. Kiernan, joue aussi avec des références litté­raires : le Shining de Stephen King et Lovecraft puisque notre héroïne habite Provi­dence, mais n’aime pas l’écriture du fameux écrivain.

Les dernières pages ouvri­ront une dernière perspec­tive et chacun est libre de faire son inter­pré­ta­tion. Je n’ai pas été très étonné de décou­vrir le nom de Jeff Vander­meer dans les remer­cie­ments. On retrouve le même sens du fantas­tique décalé, le goût des formes diffé­rentes et le thème de la hantise.

2020

Je me suis rendu compte que c’était proba­ble­ment mon premier roman années 2020 (il a été publié origi­nel­le­ment en 2012) puisque India préfère les filles (sans que ce soit le sujet, même si ça joue évidem­ment sur le dérou­le­ment de l’histoire) et tombe amoureuse d’une femme trans­genre. Les théma­tiques du mâle toxique et de la femme sorcière ou victime sont abordées, mais toujours dans l’optique du fantas­tique angois­sé d’India. Ce n’est donc pas vraiment un roman engagé et je suis bien dans l’embarras pour le conseiller. À réser­ver aux lectrices/​lecteurs amateurs de fantas­tique et de litté­ra­ture pas conventionnelle.

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