Service de presse- Après un Démons de Paris qui avait été une bonne surprise pour moi, j’ai été ravi de recevoir un service de presse pour ce Chemin des Dieux du même Jean-Philippe Depotte qui nous fait visiter cette fois-ci un Japon crépusculaire.
Achille revient au Japon après douze années d’absence, à l’appel de son vieux camarade Francis qui, lui, a choisi de se marier avec une Japonaise et de rester sur place. Il revient parce qu’Uzumé, la femme qu’il a aimé au point de se couper les veines, a été enlevée sous les yeux de Francis. Il revient malgré le fait que tous les Occidentaux fuient le Japon qui sombre petit à petit dans une obscurité fantastique. Et autour de lui, un autre Japon surgit, plein de démons et de Dieux poursuivant un but qui le dépasse complètement.
Le Japon est devenu il y a quelques années le centre des fantasmes occidentaux, notamment par l’intermédiaire des anime, du manga et des jeux vidéos. Mais est-ce qu’un Occidental, malgré tous ses efforts, peut réellement appréhender à sa juste mesure la culture japonaise ? Achille en fait l’amère expérience : bousculé par des rencontres surprenantes, il se rend compte qu’il est toujours à courir après la nature véritable des personnages qu’il croise. Le Japon devient petit à petit un terrible cauchemar éveillé où son esprit se perd – on retrouve un peu le même thème du personnage dans les Limbes dans Les Démons de Paris. C’est probablement la partie la plus réussie du roman pleine de surprises horrifiques qui fonctionnent d’autant mieux si on est aussi inculte que moi en mythologie/contes japonais. Mêlant adroitement nouveaux fantasmes et anciennes croyances, Depotte donne une vision quotidienne et légendaire qui paraît crédible (je n’y connais rien au Japon et je ne ressens aucune fascination particulière pour ce pays). Malheureusement le personnage d’Achille se contente d’être témoin plus qu’acteur dans cette histoire qui le dépasse et Depotte semble l’avoir juste esquissé : Achille n’existe qu’à travers son désir de revoir Uzumé. Ça pourrait être suffisant si Uzumé n’était pas aussi fuyante et impénétrable et j’ai été particulièrement frustré par le personnage. Au final, la métaphore d’Achille et la tortue soigneusement développée dans le roman souligne aussi sa faiblesse : le trajet est bien court et il paraît pourtant très long.
Et un petit regret pour la couv qui aurait gagné à être plus sexy à mon avis – surtout que les thèmes mangas/jeux vidéos sont bien présents.
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