Le Maître et Marguerite ( Mickhaïl Boulgakov – Robert Laffont )

Dans le Trombone Illus­tré (cf. https://​www​.li​-an​.fr/​?​p​=69), F’Murrr narrait sous forme de strips les déambu­la­tions de Margue­rite et Faust. Autant dire que j’étais complè­te­ment largué et fasci­né à la fois. Aussi quand je décou­vris, au hasard de mes pérégri­na­tions, un roman consi­dé­ré comme incon­tour­nable titré ”Le Maître et Margue­rite”, je le cochai dans ma liste des bouquins à lire, vague­ment hanté par ce souve­nir f’murr­rien. Le hasard et mon bouqui­niste préfé­ré firent le reste.
Voici donc un étran­ger étrange qui apparait au bord de l’étang du Patriarche (Moscou, années 30) à Biezdom­ny, poète exalté, et Berlioz, rédac­teur en chef d’une revue litté­raire et président de la Masso­lit (très impor­tant organisme litté­raire mosco­vite), qui est en train d’expli­quer au premier pourquoi Jésus n’a pas existé. Grave erreur, puisqu’il a attiré par ses paroles Satan en personne très intéres­sé par la discus­sion. C’est le début d’une suite de péripé­ties qui verra la mort précoce de Berlioz, l’expé­di­tion de Biezdom­ny dans une clinique spécia­li­sée qui aura fort à faire et où il rencon­tre­ra le Maître, un écrivain persé­cu­té épris de Margue­rite et qui a écrit un roman sur Ponce Pilate. Paral­lè­le­ment, Margue­rite, qui ne sait rien du sort de son aman,t est invitée par Satan à prési­der son bal annuel à Moscou. Le passage du Prince des Ténèbres n’est pas sans provo­quer moultes catas­trophes et attirer l’atten­tion des autorités.
Consi­dé­ré comme le chef d’oeuvre de Boulga­kov, ce roman connaî­tra plusieurs versions et seule la mort de l’auteur lui donne­ra sa version défini­tive. C’est un roman complexe et très simple à la fois. Complexe parce qu’il fait de multiples références à l’uni­vers mosco­vite de l’époque, mets en paral­lèle plusieurs desti­nées voire mélange les récits (le roman du Maître est aussi le témoi­gnage que fait Satan de la rencontre entre le Christ et Ponce Pilate) et simple parce que c’est une histoire drôle et surréa­liste où les person­nages farfe­lus se trouvent embar­qués dans des séquences rythmées et pleine de vie. C’est aussi une manière pour Boulga­kov de régler ses comptes avec une intel­li­gent­sia commu­niste qui l’aura persé­cu­té pendant quasi­ment toute sa vie (il avait, c’est vrai, ”mal” débuté en commen­çant la guerre du côté des Blancs). Plusieurs person­nages étonnants forment la cour de Belzé­buth : Hella, vampire aux courbes volup­tueuses qui se balade en soubrette dévêtue et qui annonce Vampi­rel­la, Koroviev, ”homme” à tout faire irres­pec­tueux et sans gêne, ou Béhémoth, le chat noir qui parle et se comporte comme un humain, hâbleur, râleur, plein de mauvaise foi et de malice, qui n’est pas sans rappe­ler le ”Jean-Michel” des Donjon Potron Minet.
Un bouquin qui donne une furieuse envie de racon­ter des histoires et que je conseille forte­ment. Si vous devez vous le procu­rer dans cettte collec­tion, tâchez d’évi­ter de lire les notes du traduc­teur fou qui peuvent être intéres­santes mais se complaisent aussi dans des suppo­si­tions vagues sur la volon­té de l’auteur ou annonce quelques lignes avant ce qui va bientôt se passer…

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7 commentaires

  1. En effet, Doc, le roman a connu de multiples versions et la première date de 1928. Il me semble qu’une version ”expur­gée” est publiée en 1967 en URSS mais je n’ai pas le courage de refouiller dans le bouquin…

  2. Très beau livre, l’un de mes auteurs préfé­rés, diffi­cile voire impos­sible à résumer, mais diffi­cile à oublier.
    Comme échauf­fe­ment préalable je conseille ”Endia­blade” et ”Coeur de Chien” du même auteur, des petites nouvelles dans un Moscou surréa­liste des années 20.

    Mann

  3. oui je pense, j’ai Endia­blade (parfois traduit Diabo­lade) chez Folio à 2€, et Coeur de Chien doit être chez Flamma­rion. Sinon dans toute bonne biblio­thèque de quartier parisienne :)

  4. Merci, je vais tâcher de zieuter ça… mais je ne fréquente pas les biblio­thèques parisiennes :-)

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