Les démons de Paris est un curieux livre fantastique : placé dans un univers alternatif où la Révolution Russe n’a pas ‑encore ?- eu lieu, il met en présence dans le Paris de la Belle Époque un peu prolongée Lénine, Nicolas II, Baphomet et Bélial (oui, deux démons), Papus (occultiste français bien connu) et un futur prêtre qui écoute les morts.
Le père Joseph est le personnage pivot de cette histoire, jeune homme fiévreux qui a le pouvoir de communiquer avec les décédés et qui a commencé une cartographie très scientifique de l’Au delà. Mais ses rêves de grandeurs scientifiques sont contrariés lorsqu’il assiste à l’irruption dans notre monde de Baphomet, démon appelé par Papus sur la demande pressante de sa fille adoptive au charme irrésistible. La demoiselle espère mettre la puissance démoniaque au service de la cause du prolétariat ! C’est probablement un des plus grands charmes de ce livre qui cite aussi bien Fu Manchu qu’Arsène Lupin : le placer dans un univers politique et social peu abordé à l’époque et toujours d’actualité – la Révolution mérite-t-elle tous les sacrifices ? L’autre point fort, c’est l’imagination fertile de Jean-Philippe Depotte qui envoie même des personnages au royaume des Morts et réussit à en faire un univers logique et cohérent. Une écriture qui m’a rappelé Maurice Leblanc, une histoire proche du roman populaire mais adaptée intelligemment au goût du jour, il y a pas grand chose à redire à un beau roman d’aventures qui sort de l’ordinaire.
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