Les quatre vents du désir (Ursula Le Guin – Le Bélial)

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Des fourmis et des hommes

La SF de Le Guin est idéale pour les aller­giques à la litté­ra­ture de science-fiction. Centrée sur l’humain, elle ne va pas vous barber avec des consi­dé­ra­tions techniques ou rêver des engins futuristes détaillés. Du coup, ce sont plutôt les histoires dans lesquelles la science-fiction est absente qui m’ont le plus touchées.

Un compte rendu scien­ti­fique sur l’écriture dans le règne animal. Parce que les fourmis peuvent écrire des manifestes politiques et les poissons créer des opéras nautiques. Beaucoup d’humour et une inven­tion qui fait rêver.

Une très courte nouvelle fanta­sy autour de la condi­tion féminine dans un univers type Moyen Âge. Très cruel, évidemment.

Pour le coup, une vraie nouvelle de SF avec une colonie juive qui peine sur un monde aride et empoi­son­né. L’écriture de Le Guin est souvent mélan­co­lique et, dans ce cas précis, la fin se révèle surpre­nante par sa vision positive de l’Humanité. C’est aussi une jolie métaphore sur les conflits de génération.

Un chercheur étudie une bestiole. Sauf que l’intelligence n’est pas vraiment là où on l’attend.

Comment le Pôle Sud a été atteint en premier par une équipe féminine qui a préfé­ré ne pas ébrui­ter l’affaire pour ne pas indis­po­ser les explo­ra­teurs mâles. Une aventure incroyable racon­tée tout simple­ment. Le Guin adorait les récits d’explorateurs dans sa jeunesse et c’est un hommage malicieux.

Ma préfé­rée parce qu’elle a un côté Borgè­sien en diable. Impos­sible à résumer, il y a juste du retard sur la ligne ferro­viaire. On y retrouve en tous les cas le besoin d’équilibre inspi­ré du taoïsme comme l’évoque Le Guin dans l’entretien qui figure dans l’ouvrage.

Au final

Il y a un peu à boire et à manger dans ce recueil. Certaines de ces nouvelles fleurent bon les expéri­men­ta­tions litté­raires de la SF états-unienne des années 1970 et sont dérou­tantes. D’autres ont un peu vieilli avec des références à des univers qui rappellent l’Union Sovié­tique. Mais elles sont toutes très stimulantes.

L’entretien passion­ne­ra les fans, mais ne m’a pas beaucoup excité, proba­ble­ment parce qu’il développe des questions d’écriture litté­raire qui me passent un peu au-dessus de la tête en tant que dessi­na­teur. Le Guin explique son approche de la litté­ra­ture et comment elle écrit – elle ne fait pas de plan et laisse venir les histoires à travers les person­nages, une approche qui me corres­pond bien. Elle raconte aussi comment sa réflexion l’a amenée à une écriture que l’on peut quali­fier de « féministe » même si elle n’en fait pas l’axe de son travail. Le tout se conclut par une biogra­phie complète.

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