Pierre Véry, pour moi, c’est pire que la madeleine de Proust. Ce sont des souvenirs d’évasion par la lecture à l’époque d’un triste internat, du roman policier qui ne se prend pas la tête, plein d’images poétiques, de femmes dangereuses et de détectives amateurs.
Claude Beaumont, grand rêveur et agent d’assurances, se trouve embarqué par erreur dans une voiture grand luxe conduite par une rousse incendiaire. Destination un petit pavillon au bord de la Seine. Qui contient une vieille femme ligottée. Un gorille mal embouché. Et un parfum insoutenable. Son histoire fait les joies de la presse. Mais voilà que le parfum refait son apparition accompagné de plusieurs vols. Mystères et chambre close. En plus de l’inspecteur Large, de Claude Beaumont bombardé journaliste et enquêteur, deux jeunes détectives amateurs se passionnent pour l’affaire. Il ne faut pas chercher de critique sociale, de description psychologique poussée, c’est du roman policier surrané et délicieux qui fait voyager au pays de l’enfance sans souci.
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qu’il est doux de lire ces lignes sur Pierre Véry : épisodiquement, j’ai rencontré quelques amoureux de ce magicien . Nous ne sommes pas nombreux, discrets, pratiquant un doux prosélytisme, et préférant certainement nous réfugier de temps à autre derrière les pages jaunies de Goupi ou de Saint Agil à la dure réalité de la cruauté d’une époque incompréhensible.
Les Vipères n’est pas mon préféré … j’ai une tendresse particulière pour Le costume des Dimanches, Histoire de brigands et cette nouvelle délicieuse des Radis roses, publiée dans les Veillées de la Tour Pointue
amicalement
Merci pour ces quelques pistes, en espèrant que je pourrai dénicher ces romans. Mais, à mon avis, à l’époque de leurs parutions ces romans servaient déjà à échapper à une réalité pas toujours facile :-)
il est évident que Véry n’est pas H.Mc Coy, Orwell ou Traven pour ne citer que les premiers qui me viennent à l’esprit pour la même époque . Il n’évolue pas dans le même registre, il ne dénonce pas, il ne propose rien, il est ailleurs, dans une forme de poésie en prose. Et son succès littéraire (années 35 – 45) coïncide avec une période où les gens avaient besoin de cela.
Je rajouterai un petit mot sur M. Véry : dans tous ses romans, au détour d’une page, pointe à un moment l’enfant qu’il fût. Sa magie, sa poésie, elle repose là. Et si l’on a encore un peu de respect pour son regard d’enfant, on est enchanté de cette musique.
P.S. en cherchant un peu, on trouve facilement la plupart des titres ( d’autant qu’il y a eu bon nombre de rééditions, dont les 3 volumes du Masque en 1992/94/97. Cela regroupe 18 romans, c’est déjà pas mal)
amicalement
Merci pour cette piste Heuchney. Un rapide tour Google montre que ces recueils ne sont pas facilement disponibles et que certains Maxi Livres les avaient pour pas cher. Une nouvelle quête en perspective chez les bouquinistes :-)
C’est vrai que la poésie de Véry a très bien vieillie. Il y a une jeunesse et une impertinence, un sens du rêve tout à fait réjouissants.