De la Réunion, je n’ai pas seulement ramené des kilos de letchis mais aussi quelques produits à caractère local genre bouquin et BD. Une petite revue rapide s’impose.
Kanyar n°5
La célèbre revue littéraire post-mondialiste Kanyar va survivre quelques numéros à la disparition de son fondateur André Pangrani et ce cinquième opus est le dernier qu’il ait supervisé – sous couverture de Stassen. Voici un petit exposé rapide de mes nouvelles préférées au sommaire.
Les petits événements d’Olivier Appollodorus imagine la Réunion ravagée par une guerre civile où les Milices du Port affrontent les Vengeurs de la tombe. Un responsable d’un groupuscule gauchisant accompagne un officier congolais de la Force d’interposition internationale qui doit extrader un criminel de guerre.
Joe-Deux-Lions va se couper le sexe devant le village assemblé – ou plutôt la langue, tiens. Une journaliste française blasée voit dans cette tradition de Côte d’Ivoire l’occasion d’un bon reportage. Une nouvelle ironique de Fabienne Pompey.
Un Baptême marron, c’est un baptême fait en douce, genre sans l’accord des parents. Et Mémé-Organdi a bien l’intention de sauver l’âme de la petite mais déjà féroce Môme. Nathalie Valentine Legros a le chic pour les personnages hauts en couleurs.
Clos est une nouvelle angoissée de Marie Martinez qui montre une femme fuyant un terrible danger se réfugier dans un appartement inoccupé.
Mathilde et Johnny s’aiment d’un amour brûlant et physique. André Pangrani ne leur donne pas beaucoup de chance dans La joue déchirée.
Quant à Jean-Christophe Dallery, il prolonge sa première nouvelle kanyarienne qui rappelait qu’il y a eu une Première Guerre Mondiale en Afrique et narre les mésaventures culinaires de poulets en pirogue, la difficulté à chier seul pour un homme blanc en terre noire et le dur combat du croiseur léger SMS Königsberg. Rififi sur le Rufiji que ça s’appelle.
Takamaka (Greg Loyau – Des Bulles dans l’Océan)
Semi-copinage – Second album pour Greg Loyau, historique auteur du Cri du Margouillat, qui raconte, dans un roman graphique en couleur de 110 pages, l’histoire de Wayo, dernier représentant de la tribu des Takamaka, de la jeunesse à sa mort. Seul sur son île – si l’on excepte diverses bestioles amicales – il va voir venir à lui l’amour, les pirates et toute une tribu envahissante.
Loyau déploie son dessin dynamique et vivant dans une histoire qu’il a longtemps portée, pleine de petits gags et émouvante à la fois.
J’ai moi aussi beaucoup aimé cet album sans copinage aucun, je ne lui ferais qu’un petit reproche une couverture trop réaliste par rapport à son contenu
Oh, tu l’as pris ? C’est cool. Je retire ce que j’ai dit sur les commerçants à Nouel.