L’île aux trente cercueils (Maurice Leblanc – Hachette/​Gallimard)

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Arsène Lupin m’a proba­ble­ment sauvé d’une mort précoce dans mon enfance pour cause d’ennui prolon­gé. Planté dans un inter­nat militaire entre 12 et 14 ans, j’ai passé des heures à lire et relire les aventures du ”gentle­man cambrio­leur”. Ces aventures feuille­ton­nesques incroyables, ce person­nage hors du commun et insup­por­table de confiance, ce roman­tisme écheve­lé, voilà qui permet­tait litté­ra­le­ment de s’extraire de soi et de rêver à une autre vie.
En discu­tant virtuel­le­ment avec Marc Lizano, je me suis rendu compte qu’il adaptait en BD pour la belle collec­tion Noctam­bule ce roman connu pour son adapta­tion télévi­suelle que je n’ai pas eu la chance de voir dans mon enfance. Une série télé telle­ment marquante que Jean-David Morvan passait son temps à repous­ser les propo­si­tions d’adap­ta­tion BD lorsqu’il était à la tête de la collec­tion Ex-Libris chez Delcourt. Ça m’a donné envie de m’y remettre illlico.
Il faut dire que ça commence très fort : en un prologue et un chapitre, Véronique d’Her­ge­mont se marie, voit son fils enlevé par son grand père avant que les deux ne se noient, échappe à son mari qui meurt assas­si­né, va au cinéma et découvre dans un plan sa signa­ture de jeune fille inscrite sur une cabane bretonne. Dans la cabane, il y a le cadavre d’un vieillard à la main fraîche­ment coupée et sous le cadavre un dessin où elle est repré­sen­tée cruci­fiée ! Si après ça, vous n’avez pas envie de savoir pourquoi les gens se font assas­si­ner en masse au nom d’une vieille légende celtique, vous n’êtes pas du genre curieux… Le roman est assez étonnam­ment fait : une première partie angois­sante voire malsaine tendance apoca­lyp­tique et l’arri­vée espérée d’un sauveur provi­den­tiel (Arsène Lupin évidem­ment). Je peux diffi­ci­le­ment en dire plus mais certains pourront trouver la dernière partie du roman artifi­cielle voire insup­por­table. Person­nel­le­ment, je trouve ça purement jouissif.

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2 commentaires

  1. Oui alors, moi je me rappelle bien l’adap­ta­tion pour la téloche, en épisodes et person­nel­le­ment en ce qui me concerne… bof, je la trouve assez dispen­sable. Faut dire que j’avais lu le roman avant (vers 14 – 16 ans).
    Ce qu’il y a de plus remar­quable dans ce bouquin, si ma mémoire est bonne, c’est que c’est un Arsène Lupin sans Arsène Lupin, et que son inter­ven­tion sur la fin m’avait donné l’impres­sion que Leblanc l’avait greffé sur une histoire qu’il avait envie de racon­ter, histoire de pouvoir mettre le label Lupin sur la couv et assurer la vente. À moins que ce ne soit une histoire de contrat d’édition…
    En tous cas, c’est l’impres­sion que ça m’avait laissé.
    Au demeu­rant, l’his­toire en question est épatante avec sa fin limite Jules Vernes.

  2. Oui, il semble­rait que la série ait mal vieillie. La partie Lupin est complè­te­ment distincte dans l’ambiance de la première partie. Mais ce n’est pas la seule histoire où il n’appa­rait que vers la fin. Je pense qu’il y a une espèce de mix entre une première partie très sombre avec l’idée derrière la tête que Lupin résou­drait tout ça :-)

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