Aux États-Unis, il y a une tradition de publications cheap et pas chères à destination d’un public très populaire. Faits divers étranges, recettes de cuisine et conseils psycho, potins people, matériel pour aventuriers, romance à deux balles, seins, cul tous ces thèmes sont abordés par les éditions Caméléons dont le patron est devenu un fou de la sarbacane (retrouvez l’annonce publicitaire dans Macho Man).
Howard, le narrateur, chapeaute le rédactionnel de toutes ces revues avec une foultitude de pseudonymes et une bande de rédacteurs à moitié loosers, anciens vrais journalistes, jeunes femmes ambitieuses à l’horizon bouché et autres artistes ratés. Tous à la recherche du Titre Le Plus Percutant, à se refiler les sujets, à coller la photo du voisin pour une histoire de serial killer et à finir la soirée ensemble à méditer sur un métier pourri mais tellement puéril.
Midnight Examiner n’est pas vraiment un roman noir. C’est d’abord la description hilarante d’une maison d’édition où tout le monde est légèrement barré et prend très au sérieux la mission de vendre de la foutaise. Cette petite famille va partir en guerre contre un parrain de la Mafia qui s’est fait tirer dessus par une actrice porno au corps parfait et portée sur la poésie. Ils vont trouver une aide inespérée de la part d’un chauffeur originaire du Caire qui n’a pas froid aux yeux et une guérisseuse vaudoue très efficace. L’efficacité humoristique vient en grande partie de la narration : Howard n’est pas dupe de la folie furieuse qui l’entoure mais il l’accepte avec philosophie. Il y a un petit portrait en creux de New-York mais, une fois la rigolade terminée, j’ai un peu regretté que le livre (datant des années 1990) soit un peu daté sans être rétro et William Kotzwinkle ne dit pas grand chose au final de l’Amérique de l’époque. Ça pourrait faire une excellente série type années 1980. Et j’ai besoin de rire en ce moment.
Merci pour le partage !
Dans la jungle de ce qui est publié aujourd’hui, ça aide d’avoir des pistes. D’un auteur ou d’un illustrateur on en découvre d’autres
et ça nous donne l’impression de ne pas passer à côté de trop de choses (même si hélas ça reste toujours le cas)
Dans l’univers policier (un peu moins délirant peut être) je conseille la lecture des chroniques du 87 eme district) d’Ed Mc Bain
Le personnage principal n’est pas une personne mais un commissariat d’une grande ville – totalement inventée- et tous ses protagonistes.
Sur un roman, on peut avoir un personnage principal qui devient sur un autre un personnage secondaire
C’est très bien ficelé, intrigues pompées depuis longtemps et allègrement par des séries télé et films et les dialogues sont justes excellents : )
Edités en intégrale dans la collection Bouquins dont je précise ici n’être ni actionnaire ni petit fils du patron ;)
Merci pour le conseil de lecture. J’ai en effet parlé depuis fort longtemps de ces Chroniques (ça me rappelle un bon ami amateur de polars) mais je ne suis pas sûr que ça corresponde tout à fait à mes goûts. Il faudra quand même que j’en teste un ou deux pour me faire une vraie opinion.