Midnight Examer, un roman rigolo de William Kotzwinkle

mdnight examiner kotzwinkle
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Aux États-Unis, il y a une tradi­tion de publi­ca­tions cheap et pas chères à desti­na­tion d’un public très populaire. Faits divers étranges, recettes de cuisine et conseils psycho, potins people, matériel pour aventu­riers, romance à deux balles, seins, cul tous ces thèmes sont abordés par les éditions Caméléons dont le patron est devenu un fou de la sarba­cane (retrou­vez l’annonce publi­ci­taire dans Macho Man).

Howard, le narra­teur, chapeaute le rédac­tion­nel de toutes ces revues avec une foulti­tude de pseudo­nymes et une bande de rédac­teurs à moitié loosers, anciens vrais journa­listes, jeunes femmes ambitieuses à l’horizon bouché et autres artistes ratés. Tous à la recherche du Titre Le Plus Percu­tant, à se refiler les sujets, à coller la photo du voisin pour une histoire de serial killer et à finir la soirée ensemble à méditer sur un métier pourri mais telle­ment puéril.

Midnight Exami­ner n’est pas vraiment un roman noir. C’est d’abord la descrip­tion hilarante d’une maison d’édition où tout le monde est légère­ment barré et prend très au sérieux la mission de vendre de la foutaise. Cette petite famille va partir en guerre contre un parrain de la Mafia qui s’est fait tirer dessus par une actrice porno au corps parfait et portée sur la poésie. Ils vont trouver une aide inespé­rée de la part d’un chauf­feur origi­naire du Caire qui n’a pas froid aux yeux et une guéris­seuse vaudoue très efficace. L’efficacité humoris­tique vient en grande partie de la narra­tion : Howard n’est pas dupe de la folie furieuse qui l’entoure mais il l’accepte avec philo­so­phie. Il y a un petit portrait en creux de New-York mais, une fois la rigolade termi­née, j’ai un peu regret­té que le livre (datant des années 1990) soit un peu daté sans être rétro et William Kotzwinkle ne dit pas grand chose au final de l’Amérique de l’époque. Ça pourrait faire une excel­lente série type années 1980. Et j’ai besoin de rire en ce moment.

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2 commentaires

  1. Merci pour le partage !
    Dans la jungle de ce qui est publié aujourd’­hui, ça aide d’avoir des pistes. D’un auteur ou d’un illus­tra­teur on en découvre d’autres
    et ça nous donne l’impres­sion de ne pas passer à côté de trop de choses (même si hélas ça reste toujours le cas)
    Dans l’uni­vers policier (un peu moins délirant peut être) je conseille la lecture des chroniques du 87 eme district) d’Ed Mc Bain
    Le person­nage princi­pal n’est pas une personne mais un commis­sa­riat d’une grande ville – totale­ment inven­tée- et tous ses protagonistes.
    Sur un roman, on peut avoir un person­nage princi­pal qui devient sur un autre un person­nage secondaire
    C’est très bien ficelé, intrigues pompées depuis longtemps et allègre­ment par des séries télé et films et les dialogues sont justes excellents : )
    Edités en intégrale dans la collec­tion Bouquins dont je précise ici n’être ni action­naire ni petit fils du patron ;)

    • Merci pour le conseil de lecture. J’ai en effet parlé depuis fort longtemps de ces Chroniques (ça me rappelle un bon ami amateur de polars) mais je ne suis pas sûr que ça corres­ponde tout à fait à mes goûts. Il faudra quand même que j’en teste un ou deux pour me faire une vraie opinion.

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