Ceux qui vont mourir te saluent ( Fred Vargas – J’ai Lu )

On ne peut pas dire que je passe mon temps à dégom­mer les articles cultu­rels dans ce blog. J’essaie plutôt de faire la promo­tion des choses qui m’ont bien plu. Ce bouquin m’avait été offert il y a quelques années et traînait dans ma biblio­thèque lorsque j’enten­dis le Masque et la Plume survo­ler le dernier roman de Fred Vargas (”ce n’est pas un roman policier” ”Oui mais quels dialogues”. Fermez le ban). Évidem­ment, ça a titillé ma curio­si­té et je me suis laissé tenter. Cette première lecture m’a laissé telle­ment perplexe (et vu les ventes farami­neuses de cet auteur) que je me suis dit que vous seriez ravi de parta­ger mes états d’âme (j’en vois qui ne suivent déjà plus au fond).
Le récit rapide­ment : trois jeunes étudiants français glandouillent pas mal à Rome sous la protec­tion d’un évêque et la fasci­na­tion de la belle-mère de l’un deux. Voilà que popa, frère de ministre, meurt empoi­son­né sur une place publique. On envoie Valence, enquê­teur grani­tique, étouf­fer l’affaire. Autant le dire tout de suite, j’ai failli caler au premier chapitre. Des persos qui ont des noms d’empereurs romains et qui jouent là-dessus, ça m’a vague­ment rappe­lé des choses. Et ces dialogues courts et pas très naturels… Mais c’est bien sûr ! La collec­tion ”Signes de Piste” ! Des gamins qui prennent des pseudos, qui jouent à l’enquê­teur, qui se croient plus malin que les adultes : j’avais l’impres­sion de retrou­ver les enquêtes du Chat-Tigre ( célèbres enquêtes dans la collec­tion scoute Signes de Piste). Et franche­ment, cette écriture un peu rétro me confor­tait dans cette opinion – j’ai eu du mal à en croire mes yeux à ”Pour autant que je me la rappelle, c’est tout à fait le genre de femme éternelle”. Vague­ment agacé mais néanmoins intri­gué, je suis allé jusqu’au bout. Alors que l’affaire semble bouclée avec Tibère envoyé en prison (il enlève ses chaus­sures pour se rendre à la police), voilà le chapitre 34. ”Nom de Dieu, souffla Tibère, nom de Dieu, c’est vendre­di.” (je rappelle que ce bouquin a été écrit en 94 et c’est censé être un étudiant). Tibère s’agite dans sa cellule, réclame l’enquê­teur Valence et résoud de manière quasi hysté­rique l’affaire. Tibère qui a séduit une bonne soeur pour dévali­ser la biblio­thèque papale, Tibère sans le sou, sans famille mais si intel­li­gent, si fasci­nant. Saper­li­po­pette ! Mais ce type, c’est Lupin ! Arsène Lupin ! Et là, tout est dit. Laissez tomber Vargas et allez relire Maurice Leblanc (pour ceussent qui espère faire du tourisme romain avec ce bouquin, laissez tomber aussi. Je fais aussi bien avec Google Maps). Ceci n’est donc pas une critique négative, c’est une promo non dégui­sée pour Arsène Lupin. Lisez Lupin, c’est bon pour la Santé (ah ah).

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11 commentaires

  1. Sa produc­tion est sans doute assez inégale ; je n’ai pas lu celui ci, mais quelques uns de la série avec le commis­saire Adamsberg qui sont pas mal du tout.
    Les intrigues n’y sont pas l’essen­tiel mais plutôt les person­nages et les liens qui se tissent entre eux au cours des ”épisodes”.

    Quant à Lupin, il faut y avoir été élevé pour ne pas trouver que ça a sans doute un peu vieilli. Moi, j’adore, mais j’aime aussi Jules Verne…

    (alors comme ça t’as été scout dans ta jeunesse !… c’est p’tet pour ça que t’aime pas les livres de gladiateurs ;-)

  2. En fait, j’ai eu une expérience catas­tro­phique du scoutisme. Les Signes de Piste ont été piqués chez mes cousins qui étaient, eux, de vrais scouts et pour certains, le sont encore.
    J’ignore si Lupin a tant vieilli que ça. Par contre, je n’ai jamais accro­ché réelle­ment à Jules Verne et pourtant, j’en ai lu un paquet :-)

  3. ”Par contre, je n’ai jamais accro­ché réelle­ment à ”Vernes” et pourtant, j’en ai lu un paquet… ”
    sans doute Bob Morane :-)
    du à la plume d’Hen­ri, moins modeste que Jules, puisqu’il a rajou­té un S à la fin de son patronyme.

    Vargas, icone du polar sénestre, m’a toujours gonflé.

    Lupin c’est bien plus subver­sif et divertissant.

  4. Lu aussi, pas laissé un grand souve­nir – le titre d’ailleurs ne me disait plus rien.
    Les Adamsberg sont pas mal, moins le dernier qui diver­tit avec du fil blanc.

    ”Icône du polar sénestre”, ça me plait beaucoup, ça. Bravo Doc Mars. Je te laisse cepen­dant ADG et les icônes du polar dextre.

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