Noon est un roman fantasy de L.L. Kloetzer (en fait un couple, Laurent et Laure) plus connu pour un roman thriller d’anticipation Anamnèse de Lady Star que je n’ai pas encore lu et qui semble fort ardu et ambitieux.
Noon est bien plus classique : Yors, un ancien soldat/mercenaire se met au service d’un soi-disant jeune sorcier, Noon, qui débarque bien innocemment dans la Cité. Yors va finir par comprendre que Noon est bien plus puissant qu’il n’en a l’air.
Recycle tes Épées
Le roman — en théorie premier d’une série — est un hommage direct (et précisé par les auteurs) au fameux Cycle des Épées de Fritz Leiber où le guerrier du Nord Fafhrd et son compagnon voleur Souricier Gris faisaient merveille dans une grande Cité pleine de cultes occultes, de filles faciles et de trésors cachés. J’en garde un excellent souvenir — faudra relire ça à l’occasion pour voir si ça a vieilli. Mais je n’ai pas tout à fait retrouvé dans Noon les sensations de ma jeunesse. C’est très bien écrit, l’intrigue tourne cruellement, mais il m’a manqué un côté pulp malpoli où les filles sont trop dénudées et les méchants trop ricanants.
En fait, pour être honnête, ce n’est pas à Leiber que j’ai pensé en suivant les péripéties étonnantes de nos deux héros mais… au Sherlock Holmes de Sir Arthur Conan Doyle. Voilà en effet un vieux soldat à la jambe folle qui vous raconte sa rencontre avec un enquêteur surdoué qui ne veut pas toucher d’argent pour des histoires trop simples à ses yeux et se languit d’une vraie sorcellerie. Et ne parlons pas de la jeune Meg qui ferait une intéressante Mrs Hudson. Sherlock mes amis, Sherlock définitivement.
Au final, je suis à moitié épaté. Je me suis pas ennuyé, j’ai souri, j’ai été étonné mais j’aurais bien aimé une pointe plus marquée de cruauté, une ivresse qui n’est pas venue. Et j’ai été un poil déçu par les illustrations de Nicolas Fructus. Il semblerait qu’il y ait un retour au livre illustré — ce qui me paraît une excellente nouvelle pour les amateurs d’images — mais il faudrait alors un meilleur papier. J’ai bien envie de me proposer comme illustrateur aux éditions Le Bélial mais est-ce qu’ils ne vont pas me jeter dans une fosse à serpents et rats pour cette chronique ? Seuls l’avenir et l’oiseau noir dans le ciel peuvent le dire.
J’étais un peu sceptique sur cette Fantasy, mais je vais l’emprunter pour la lire.
Moi, je me le suis fait offrir :)