Connie Willis est une auteure de science-fiction états-unienne connue pour des ouvrages se déroulant dans… le passé européen. J’ai même cru qu’elle étais anglaise jusqu’à ces cinq dernières minutes.
Sans parler du chien se déroule en grande partie dans l’Angleterre victorienne, celle de la Seconde Guerre Mondiale et un lointain futur où les chats ont disparu et où on a inventé la machine à voyager dans le temps. Une invention qui n’intéresse plus que les chercheurs en Histoire depuis que l’on a compris que l’on ne pouvait pas ramener d’objets du passé voire effectuer la moindre action qui risque de modifier le futur. Soumis à des restrictions budgétaires importantes, les universitaires se sont résolus à travailler pour une milliardaire particulièrement autoritaire, Lady Schrapnell. Cette dernière rêve de recréer à l’identique la cathédrale de Coventry détruite par les bombardements allemands de 1940. Il reste juste un petit détail à vérifier : le ”pot de chambre de l’évêque” (un affreux objet lourdement décoré) était-il bien à sa place au moment de l’incendie ? Tant que Lady Schrapnell n’en sera pas sûre, elle sera sur le dos du pauvre Ned Henry, complètement déphasé pas ses multiples sauts temporels. Son supérieur décide de l’envoyer se ressourcer dans l’Angleterre Victorienne d’où une charmante collègue a ramené par inadvertance… un chat. Ce qui risque fort de modifier le déroulé de la Seconde Guerre Mondiale. Ned saura-t-il échapper à la toute première kermesse anglaise ? Réussira-t-il à saboter des fiançailles bien engagées ? Trouvera-t-il cinq minutes pour tomber amoureux ? Empêchera-t-il Hitler d’envahir l’Angleterre ?
Comme son titre l’indique, Sans parler du chien est un hommage à la littérature victorienne et, particulièrement, au délicieux Trois hommes dans un bateau de Jerome K. Jerome (chroniqué ici). Mais Willis cite aussi Conan Doyle (aussi bien Sherlock que la passion pour le spiritisme du grand écrivain), que Wilkie Collins, Alice au pays des merveilles ou Jeeves. Elle réussit le tour de force de conserver l’esprit victorien (les personnages principaux sont évidemment faits l’un pour l’autre mais les circonstances reportent constamment la moindre ébauche d’idylle) avec une fantaisie légère et une gestion des paradoxes temporels impressionnante.
J’avais bien aimé à ma première lecture et j’ai encore plus savouré l’exercice littéraire et la précision historique cette fois-ci. C’est un livre drôle et j’en connais peu.
Si tu as d’autres Connie Willis sous le coude à recommander, ça m’intéresse.
Je me souviens avoir lu ce bouquin dans mes jeunes années, aimanté par la référence à Jerome K Jerome mais je n’en ai plus grand souvenir (sinon que c’était pas mal).
Je n’ai pas lu sa dernière trilogie qui se situe dans le même univers (bombardement de Londres et voyageurs temporels) – mais je ne sais pas si c’est aussi drôle. Le Grand Livre est très chouette sur le thème de la grande Peste mais triste tout plein.
Le Grand Livre, je note !
Pas du tout convaincu par le tome 1 du Black-Out de Connie Willis dont vous causez sans le nommer, 500 grammes d’un récit très lent de la vie à Londres pendant le Blitz, réservé aux réparateurs d’ascenseurs spatio-temporels en retraite désireux d’élargir leurs horizons spéculatifs à la guerre de 40 vue du côté anglais. Ca ne m’a pas incité à en essayer d’autres, la vie est trop Kurtz, comme disait mon colonel.
C’est la critique qui revient le plus souvent sur ces bouquins. Il faudra quand même que je teste.
Ce n’est que mon avis, que je n’ai trouvé partagé que par 4578 blogs de lecteurs de SF, dont je suis loin d’être le porte-parole. Il doit exister de bonnes biographies de Churchill un peu plus stimulantes intellectuellement.
Et si Churchill surgissait dans le présent à bord d’une machine à redescendre le temps, on se dirait ”tiens, ça a l’air moins chiant que les romans de Connie Willis, il faudra que je teste”.
Tiens, du coup je crois que je vais publier une vieille nouvelle de Ian Watson, ”Chronomachine lente”, dès que j’aurai le courage de faire un peu d’OCR.
Il y a quand même 2,23 avis positifs.
Effectivement. Après analyse de leur adresse IP, je peux te révéler qu’il s’agit de :
1/ son fils ainé
2/ sa tante
3/ 23% d’un de ses beaux-frères (celui qui ne vote pas Mélenchon)
Il y en a un paquet presque à 23%.