màj du 02/03/07 : voir plus bas
Voilà un bouquin que j’aurai lorgné pendant des années dans ma bibliothèque (il a eu le temps de passer en poche depuis). Acheté d’occasion, embarrassé par les critiques entouhiastes qui parlaient de livre somme, j’ai tourné autour sans savoir quoi en faire. Et je regrette de ne pas avoir été plus courageux. C’est une vraie révélation, une écriture baroque à l’image de Nouvelle-Crobuzon, ville gangrenée et violente, parcourue par les câbles de la police secrète, aux quartiers squattés par les non humains et grouillante de vie. Miéville décrit un univers comme je les adore, pas tout à fait SF, avec des pointes de magie, où tout semble possible (de ce point de vue là, je le rapprocherai de Jack Vance et de sa capacité de susciter l’émerveillement et de faire croire à l’immensité de la découverte). Un univers plus qu’une histoire dans ce tome 1. On suit Yagharek, le Garuda à qui on a arraché les ailes et qui engage Isaac, chercheur peu orthodoxe qui pourra peut-être l’aider à revoler. Isaac qui vit un amour singulier avec Lin, de la race Khepri, c’est à dire au corps de femme et à la tête insectoïde (les mâles Khepri sont de gros cafards sans cervelle), artiste réputée engagée par un gros ponte de la Mafia locale. Et Isaac, dans son obsession de la recherche va récupérer une grosse chenille très bizarre… À travers ces quelques personnages, Miéville ausculte l’univers qu’il a créé, d’un point de vue politique, social (gouvernement contre grévistes), religieux, policier (mafia et traffic de drogues en tout genre), historique, scientifique j’en passe et des meilleures. Evidemment, je tremble à l’idée d’un tome 2 qui va se focaliser sur l’aventure elle-même mais ne ratez pas ce premier tome, un grand roman de SF (je vois que Pocket l’a rangé en fantasy, sûrement pour en vendre un peu plus).
ps : saluons le travail de traduction de Nathalie Mège.
mise à jour du 02/03/07 : un zombie téléguidé par une intelligence articifielle, une divinité arachnée jouant au morpion, un robot de nettoyage qui sait lire et écrire, des cauchemars qui font l’amour… Le tome 2 de Perdido tient les promesses du 1, où on voit l’histoire se résoudre, les fils se rompre et Nouvelle Corbuzon se retourner dans sa fange pour continuer son somme.
En effet, d’après l’extrait de ce livre (distribué gratuitement à la FNAC), j’ai aprrécié l’univers baroque des bas fonds ragoutants de ‘Nouvelle-Crobuzon’. Le coté ‘FRankenstein’ du docteur rejeté par ses pairs semble très interessant également, et on brule de savoir si il arrivera à redonner ses ailes à l’Horus de la page de couverture.
J’essaye de retrouver la citation du livre (un peu ‘dégeu’ je le reconnais) où il utilise son doigt à la recherche d’un vers solitaire’. Si quelqu’un peut me soulager…
(du même auteur, je conseille le ‘roi des rats’, moins baroque mais plus facile d’accès, et qui vient de sortir)
”Le roi des rats” a été écrit avant ”Perdido” si je ne dis pas de bêtise.